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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin s'intéresse au Mondial 2022 qui se jouera dans quelques mois. Selon elle, la Fifa n’a pas d’autre choix que d’exclure la Russie.

La FIFA a pris ses premières sanctions contre la Russie. Les prochains matches de la sélection russe se tiendront sur terrain neutre, l’hymne et le drapeau de la Russie seront bannis. Mais ces sanctions paraissent bien légères, la FIFA devrait exclure la Russie de la course à la coupe du monde. 

Trois jours de silence et une réunion pour décider de sanctions qui en sont à peine ? Autant décider de ne rien décider. Ce qui ressort du communiqué de la FIFA, c’est qu’elle n’exclut pas la Russie des barrages à la coupe du monde. Point barre. Franchement la petite phrase de préambule pour dire que la fédération est opposée à toute guerre, comment dire poliment que ça ne sert à rien ? Contrairement à la plupart des acteurs du sport qui ont vivement réagi au déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie, la fédération internationale de football se contente du strict minimum. Que la Russie ne puisse pas jouer ses matches de barrage à domicile mais sur terrain neutre, c’était a minima ce que demandait le CIO. Que la Russie ne puisse pas utiliser son hymne avant les rencontres et que l’équipe ne s’appelle pas Russie mais Fédération Russe de Football, ça change quoi ? Strictement rien, à part à se voiler la face et à faire comme si on avait pris une décision. Et ça ne résout pas du tout le problème de ces matches de barrages pour la coupe du monde. La Russie doit affronter la Pologne fin mars. Et les Polonais ont peu goûté les demi-mesures prises par la FIFA. Ils refusent donc toujours d’affronter les Russes. Comme la Suède et la République tchèque, adversaires potentiels de la Russie après ce premier match. Donc ne pas exclure la Russie, ça revient, de facto, à exclure les trois autres et à donner directement un billet pour le Mondial à l’équipe russe. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est moralement discutable. 

La FIFA dit quand même qu’elle se réserve le droit d’aller plus loin dans les sanctions.

 

Difficile d’aller moins loin en même temps. La FIFA ne fait que reculer le moment de prendre une vraie décision. Elle le dit elle-même, effectivement, si la situation ne s’arrange pas, elle pourrait aller jusqu’à exclure la Russie. Alors ne soyons pas manichéens, c’est vrai qu’une exclusion ne peut pas se décider à la légère. Mais là on parle de matches qui sont prévus dans 3 semaines, pas dans 6 mois. Des matches qui de toute façon n’auront pas lieu puisque les adversaires des Russes sont contre. Donc prendre des demi-mesures, ça ne fait que donner une image déplorable du football et de son instance internationale. Il y a un mois, le président de la FIFA Gianni Infantino nous disait avec des trémolos dans la voix que sa coupe du monde tous les deux ans pouvait donner de l’espoir aux peuples du monde entier. Et là, c’est le même qui décide de ne rien décider ? Alors que de toute façon il sera obligé d’évoluer ? Je ne sais pas encore si c’est reculer pour mieux sauter. Mais pour l’instant c’est surtout reculer.