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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur la défaite des handballeuses françaises qui s'inclinent en finale du mondial.

Les handballeuses de l’équipe de France sont vice-championnes du monde après leur titre olympique. Les Bleues ont raté la dernière marche du Mondial hier, battues 29 à 22 par la Norvège en finale. Elles se sont écroulées en deuxième mi-temps. Cette défaite est difficile à digérer, mais pour Virginie Phulpin ça montre encore plus la valeur de leur année exceptionnelle. 

Tout semblait tellement facile pour les Bleues. Elles nous ont tellement habitués à l’extraordinaire, que c’est presque devenu une routine. Ah oui, elles ont encore gagné ? Normal, personne ne leur arrive à la cheville. Et la première mi-temps de la finale contre la Norvège nous a conforté dans notre petit cocon de meilleure nation du monde. 4 buts d’avance, et ça aurait pu être plus, une force collective impressionnante, des joueuses qui osent et réussissent tout ce qu’elles tentent. Elles roulaient sur leurs adversaires pour atteindre ce doublé historique jeux olympiques-Mondial. Sans trembler. Oui, mais ça ne peut pas être si simple. Rien n’est jamais gagné d’avance en sport. Pardon d’énoncer une évidence. Et on a vu ce retournement de situation total en deuxième mi-temps qui nous a sidérés. La preuve que le sport est une mécanique de haute précision, et que quand un tout petit grain de sable vient se loger au cœur de cette mécanique, tout peut déraper. C’est malheureusement ce qu’on a vu. La même équipe, les mêmes joueuses, avec les mêmes qualités. Mais cette fatigue, cette usure qui leur tombe dessus après une année éreintante. Ca se joue à peu de choses. Juste un tout petit peu moins de punch, un tout petit moins de précision, à peine visible à l’œil nu, et tout bascule. Ça redonne confiance aux adversaires. Et le match se retourne. Il a suffi de deux minutes pour passer du rêve au cauchemar. 

Les Bleues étaient forcément très abattues après cette défaite.

 

Ce sont des championnes, elles ont cette haine de la défaite en elles. Et c’est ce qui en fait une équipe extraordinaire. Relevez la tête, mesdames ! Vous ne pouvez pas être déçues au bout de cette année 2021 où vous avez remporté les jeux olympiques et gagné une médaille d’argent au Mondial, tout ça en quatre mois, et en plus en vous mettant dans la poche tout ce que la France compte de fans de sport. J’en connais pas mal qui aimeraient regarder dans le rétroviseur de leur année et faire le même bilan. Bien sûr qu’elle est dure cette défaite. Mais elle met justement en lumière tout ce que ces Bleues ont dû faire comme efforts pour atteindre ce niveau. C’était tout sauf une routine. Et les efforts, au bout d’un Mondial âpre et disputé, au bout de ces mois qui s’enchaînent sans pause, ça peut se payer. On peut finir sur les rotules. Ça prouve que ces filles-là sont humaines. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j’ai plutôt tendance à trouver que c’est une qualité. Et ça ne va pas nous empêcher de rêver d’or à Paris 2024.