Décès d’Eugène Saccomano : hommage à une grande voix d’Europe 1 et du football français

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Au lendemain de l'annonce de la mort d’Eugène Saccomano, le monde du football et la rédaction d'Europe 1 pleurent celui qui aura marqué les grands moments du sport français.

On rend hommage à Eugène Saccomano ce mardi sur Europe 1. Pour Virginie Phulpin, celui que l’on appelait la voix du foot restera celui qui nous a emmenés dans des territoires inconnus.

Virginie Phulpin doit ses premiers voyages à Eugène Saccomano. Des voyages d’auditrice, des voyages immobiles aussi formateurs qu’un voyage initiatique. Sa voix nous emmenait loin de nos bases, à la découverte des plus belles contrées du football. Eugène Saccomano nous emmenait en Amérique latine par la magie de quelques trémolos importés. Il a inventé les trémolos à la française, en adaptant avec le plus grand talent ceux qu’il avait découvert dans la bouche des commentateurs argentins lors de la coupe du monde 1978. On n’avait jamais entendu ça, en France, alors on se laissait embarquer. Et c’est lui qui nous laissera à jamais le souvenir de nos pieds qui ne touchent plus le sol et de notre tête dans les étoiles en ce 12 juillet 1998.
Bien-sûr qu’Eugène Saccomano nous faisait voyager en finale de la coupe du monde. Mais avec lui, même un match sans relief donnait l’illusion de tutoyer les sommets grâce à sa voix qui jouait les montagnes russes. Il nous emmenait avec lui au stade, il avait ce pouvoir de nous transporter au milieu du terrain.

Il nous faisait voyager dans ses commentaires de match, mais aussi avec ses émissions.

Eugène Saccomano avait ce don d’adapter à la France des formats venus d’ailleurs. Le match du lundi, sur Europe 1, il en a eu l’idée en Italie. Et d’un seul coup, on s’est retrouvé au milieu d’une tablée italienne qui s’écharpait autour de débats sur le football. C’est Eugene Saccomano qui a inventé en France le talk show autour du sport qu’on retrouve partout depuis.
Oui, il nous a fait voyager. De ces voyages qui forment la jeunesse turbulente. Vous avez sans doute caché votre radio sous votre couette, à l’internat ou chez vos parents, pour profiter du multiplex sans vous faire attraper. Et vous en parlez encore aujourd’hui. Virginie Phulpin aussi. C’était comme un voyage au bout de la nuit.