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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur la victoire de Julian Alaphilippe en cyclisme, il conserve son titre de champion du monde.

Julian Alaphilippe conserve son titre de champion du monde de cyclisme sur route. Le Français a remporté une course monumentale hier à Louvain, en Belgique. Pour Virginie Phulpin, ça fait partie de ces moments de sport dont on se souviendra dans 20 ans et plus.

Vous prenez tous les ingrédients qui font la beauté du sport, vous mélangez, et vous obtenez un chef d’œuvre qu’on peut placer directement au panthéon du cyclisme. Une stratégie d’équipe implacable, saupoudrée de l’instinct infaillible du coureur. Julian Alaphilippe et l’équipe de France ont mis tout le monde KO hier. Leurs adversaires, le public si fourni au bord de la route, et tous les téléspectateurs debout sur leur canapé en train de se pincer pour croire à ce qu’ils étaient en train de vivre. Julian Alaphilippe, c’est celui qui fait apparaître un arc en ciel romantique au milieu de notre premier dimanche d’automne. L’an dernier, le Français avait remporté son premier maillot irisé en mettant fin à 23 ans de disette tricolore. Il était favori de la course et il avait assumé son statut avec brio en s’imposant en Italie sans la ferveur d’un public absent pour cause de Covid. C’était fort. Très fort. Mais alors là, ce dimanche, Julian Alaphilippe a passé un nouveau col hors catégorie dans les montagnes des émotions sportives. Il remettait son titre en jeu, il n’était pas le premier des favoris, non. Il avait laissé ce rôle au Belge Wout Van Aert que des centaines de milliers de spectateurs étaient venus porter vers la victoire dans ces terres belges où le cyclisme est la première langue.

Ces supporters ont chahuté Julian Alaphilippe, mais ils ont fini par être conquis, parce qu’on ne peut pas rester insensible à un coureur qui attaque en permanence comme si sa vie en dépendait, et qui vous transforme une course en monument.

C’est la victoire de Julian Alaphilippe, mais c’est aussi la victoire de l’équipe de France.

Oui, le cyclisme est bel et bien un sport d’équipe. C’est l’armada bleue qui a emmené Julian Alaphilippe vers la victoire. Avec le sélectionneur Thomas Voeckler qui sait parfaitement emmener ses troupes avec lui. Il avait une stratégie précise. Attaquer en permanence, dynamiter le peloton, user les adversaires et gagner à la fin. Une stratégie appliquée à la lettre. Mais pour que le sport passe du beau au merveilleux, il faut une étincelle en plus. L’instinct de Julian Alaphilippe. Le coureur est venu demander à son sélectionneur comment il fallait aborder la fin de course. Et il a fait exactement le contraire de ce qu’on lui demandait…

Appliquer les consignes, c’est bien. Organiser un feu d’artifice dans le final, c’est mieux. Dur pour les jambes, usant pour les nerfs, mais tellement beau. Pour aller toucher l’arc en ciel, il faut aussi un grain de folie. De ceux qu’on retient et qu’on retiendra. Tu faisais quoi le 26 septembre 2021 ? Je regardais Julian Alaphilippe gagner à Louvain. Plus de doute, le coureur est bien installé à la table des plus grands sportifs que la France ait connus.