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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

 

Enfin cette fois on le sait, Jeudi Emmanuel Macron tiendra une conférence de presse. La première de son mandat, et on va entendre la parole présidentielle sur la sortie du grand débat national.

Précision d’importance en effet, on peut même dire que le chef de l’Etat va…énoncer ses annonces. Car le discours annulé pour cause d’incendie de Notre-Dame a fuité et a largement été commenté ces derniers jours. Les petites retraites réévaluées par rapport à l’inflation, une baisse de l'impôt pour les classes moyennes, mais aussi l'instauration de petits RIC, référendum d’initiative citoyenne au niveau local et la suppression de l'ENA. Résultat : il a fallu donc revoir tout le dispositif. Le mode d’expression tout d’abord : plus question de s’exprimer en deux temps, discours et conférence de presse, tout est fusionné. 

Avec un exercice inédit pour Emmanuel Macron : la conférence de presse élyséenne à 18 heures, l’heure carrefour pour les radios et les chaînes d’infos. On peut compter sur Emmanuel Macron pour savoir animer cette tranche. Encore une évolution dans la pratique du pouvoir : Emmanuel Macron s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs.

Et sur le fond, est-ce que les réactions sur les mesures publiées peuvent permettre au chef de l’Etat de corriger le tir ?

En fait ce qu’il faut savoir c’est que la conférence de presse prévue la semaine dernière, venant après le discours de l’Élysée, était déjà pensée comme un moment pour expliquer et prolonger des décisions. On avait déjà compris qu'Emmanuel Macron voulait s’en servir aussi pour éventuellement corriger des annonces qui seraient mal perçues, ou mal comprises. Et ça devrait être le cas jeudi : par exemple, il faut s’attendre à des précisions à propos de ce fameux projet de suppression de l'ENA, il s’agit plutôt d’une réforme. Emmanuel Macron devrait détailler la manière dont les serviteurs de l'Etat seront recrutés et formés.

Quant à l’état d’esprit de l’exécutif, il se veut combatif et bien décidé à entamer un rapport de force avec ceux qui veulent empêcher toute transformation, dit-on au gouvernement. Mais on le voit : en politique c’est comme dans une guerre de mouvement, les programmes sont faits pour être bouleversés. Et ce principe semble être, à ce stade, la marque de fabrique de cette deuxième année du quinquennat Macron.