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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

On a vu que les Français demandent au président d’opérer un changement radical dans son rapport aux Français et les orientations de sa politique. Est-ce qu'Emmanuel Macron va répondre à cette demande des Français?

On a entendu le chef de l’Etat face aux Français dans la Drôme: "Après le grand débat je prendrai des décisions très fortes". Alors officiellement on ne change pas de cap, mais des réformes sont reportées pour l'après grand débat. Si un changement se dessine c’est au niveau du parti présidentiel qu’on va le voir en premier. Cette semaine Stanislas Guerini va officialiser une réorganisation du mouvement LREM.

Des personnalités qui représentent la branche sociale-démocrate du macronisme comme l’écologiste Mathieu Orphelin, élu du Maine et Loire, la spécialiste des questions fiscales ; Émilie Cariou députée de la Meuse, ou encore Aurelien Tâche vont être nommés à des postes stratégiques du mouvement : délégués nationaux et thématiques pour le parti. C’est une nouvelle visibilité donnée au pôle gauche de la majorité alors qu'Emmanuel reprend à droite dans les sondages. Pour autant, ça n’est pas par une politique essentiellement basée sur la maîtrise des dépenses et l’ordre qu’il pourra calmer la colère des Français.

Quelle décision forte, visible par tous les Français, peut-elle être prise ?

Selon le Parisien : le gouvernement serait prêt à reculer sur le 80 km/h. On en saura plus aujourd’hui. Emmanuel Macron sur le sujet souffle le chaud et le froid : parfois il dit que c’était je cite une "connerie", hier au Caire il parle "d’une mesure". Une autre réflexion est sur la table en coulisse : un référendum sur plusieurs questions et des traductions du grand débat en projet de loi. Mais hier, toujours au Caire le président a eu l’air de fermer la porte à cette possibilité.

Il faut savoir qu’il se passe quelque chose au Caire avec ce voyage : est-ce la proximité des pharaons qui donnent au président l’envie de prendre de la hauteur ? À la presse hier, il a déclaré : "Je crois à la raison de l'Histoire. On a des rôles qui peuvent être importants, des erreurs peuvent être fatales” a-t-il dit en parlant des "gilets jaunes". "Le mal-être est bien plus profond, dans nos démocraties, il s'appelle Brexit, élection de l'un ou l'autre, situation italienne, montée de l'AfD".

Une fois de plus, le président Macron sacrifie à une tradition qu’il affectionne en fait : parler de politique intérieure à l’étranger. En annonçant de fortes décisions, Macron admet implicitement une chose : derrière la puissante communication présidentielle, le quinquennat est à l’arrêt. En Égypte il sonne la fin du mea culpa. Du haut de son mandat, au sommet de la pyramide, Emmanuel Macron contemple 30 ans de problèmes français non réglés.