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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Cédric Villani s’est expliqué hier. Il attend septembre avant de se prononcer sur un soutien ou non du candidat Griveaux. Il porte néanmoins une critique forte sur fonctionnement du parti. Pourquoi lui ?

 

Pas question pour lui de décider sous la menace d’expulsion, dit-il. En fait, la crise née de cette affaire d’investiture de candidat à la mairie de Paris n’est pas anodine. Elle vient d’un élu emblématique du projet d'Emmanuel Macron, un membre éminent de cociété civile, Cédric Villani, mathématicien mondialement réputé, qui ne se destinait pas à la politique mais qui a été séduit par le projet de transformation porté par le candidat Macron. 

Devenu député de l’Essonne, Villani est engagé dans de nombreux travaux parlementaires autour des problèmes écologiques. Il est classé à gauche de la "Macronie" dans le groupe à l’Assemblée. Il a analysé la situation à Paris et est arrivé à la conclusion que le favori du parti, Benjamin Griveaux, ne serait pas selon lui en capacité de rassembler les électeurs parisiens 

Pourtant, Griveaux lui tend la main... Villani décidera donc en septembre s’il le rejoint ou si il devient un candidat dissident. Le processus décidé par le parti de Stanislas Guerini - une audition devant la commission nationale d'investiture - l'a rendu méfiant et désormais, il dénonce un système "vertical", "vicié", ce sont ses termes. Villani appuie la ou ça fait mal et critique un parti présidentiel organisé de façon assez classique. Or, pour lui l’essence du macronisme était justement de changer les usages et les visages.

Mais il n’est pas le seul à critiquer. Hier, une autre voix s’est élevée, celle de Marlène Schiappa qui a critiqué la parité dans les investitures...

Marlène Schiappa a pointé lors du bureau exécutif du parti un déséquilibre dans le principe de parité : sur les 24 investitures données, seulement 7 concernent des femmes. Le cas de Besançon a mis le feu aux poudres car la référente du parti est écartée au profit d’un élu local en place depuis 1995. 

Selon Le Parisien, Marlène Schiappa a affirmé qu il ne fallait plus compter sur elle pour défendre cette politique d’investiture des hommes sur les plateaux alors que les femmes n’ont que des miettes.

Cette réunion s’est vraiment mal passée. Le ton est monté entre les partisans de la parité et un responsable du parti qui a même reproché à certaines participantes d’être "trop dans l’affect". Il a aussi reproché à Marlène Schiappa de ne pas se présenter au Mans. La secrétaire d’état envisage d’être présente sur la liste de  Benjamin Griveaux dans le 14e.

"Ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils font. On est en décalage total avec nos valeurs", a dit un membre de la République en marche. Et c’est effectivement un débat fondamental qui est posé au delà du pôle droite et du pôle gauche. C’est aussi un bras de fer entre idéalistes et réalistes, entre macroniens et macronistes.

A l’heure des investitures pour les municipales, scrutin crucial, le plus important de ce mi-mandat au printemps prochain. Entre réalités du pouvoir et pouvoir de changer la réalité, LREM entre en crise de croissance.