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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Rungis comporte une halle bio et c’est désormais 50% des ventes qui sont en bio.
Les agriculteurs français sont en pleine mutation de ce point de vue. Pourtant, il y a des difficultés pour toucher les aides. Michaël Darmon nous explique où ça bloque.

C’est vrai qu’il y a une inquiétude du côté des producteurs bio.
L’administration a eu un sérieux retard à l’allumage. On l’admet autour du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, il y eu des retards de paiement pour les aides 2016/2017.
Il faut savoir que pour faire valider un dossier d’exploitation en label bio, il faut respecter 9.500 critères. La simplification administrative a donc encore du chemin à faire.
Sur les quatre milliards d’aides aux producteurs bio, il en manque 60 millions à verser. Une information qui va faire plaisir aux producteurs bio, à partir de mai c’est réglé ! Les aides de 2018 seront versées en 2019 comme prévu.

C’est donc une vraie transition écologique en douceur qui se joue en ce moment ?

Effectivement ! Il faut le souligner aussi quand ça va bien.
Pour accompagner ce que l’on appelle la transition d’assolement (avoir des terres bio), il faut trois ans. L’objectif est de passer de 6, 5% des sols en bio à 15% en 2022. Pour cela, l’État met un milliard d’euros d’aides pour accompagner les transitions et mettre les agriculteurs en phase avec les demandes de la société, des aliments plus sains avec des circuits courts.
Mais il reste encore des efforts à faire. Pour les producteurs de lait, par exemple, le problème reste entier surtout lorsqu’ils souhaitent aussi faire du circuit court et durable. Une association de producteurs de lait indépendants se bat contre la diminution drastique du nombre d’exploitations et les regroupements forcés en immenses exploitations intensives avec les conséquences pour l’environnement et le revenu de ces producteurs. Selon leur calculs, le prix correct serait de payer le producteur 45 centimes par litre afin de garantir une qualité et un revenu décent.
On en est loin encore…
On le voit avec le bio, si les politiques vertueuses existent, elles sont insuffisantes.
La transition écologique est le combat quotidien de beaucoup de producteurs mais ils se heurtent encore à trop de vieilles résistances.