Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Le remaniement est mis sur pause le temps que le président revienne du sommet de la Francophonie en Arménie.
L’Élysée a communiqué ce mercredi.
Pas de tensions au sommet de l’exécutif mais des discussions normales. Le président réfléchit tout de même à un virage politique.
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Premier virage ce mercredi, on a assisté à une première dans la communication présidentielle. En plein processus délicat du remaniement, le directeur de la communication d’Emmanuel Macron (Sylvain Fort) a donné le point de vue de la présidence sur ce qui se joue en ce moment au sommet de l’exécutif. Du jamais vu de la part de l’Élysée. Cela dénote un tournant dans la gestion des crises.
Plus question en effet de rester silencieux face aux récits et aux informations qui fuitent.
L’occasion de dénoncer les actions des entourages des uns et des autres qui cherchent la confrontation entre le Premier ministre et le président.
Pour Sylvain Fort, le fait que tout prenne du temps est la preuve d’un dialogue sinon le président aurait déjà décidé. C’est une manière subtile de rappeler tout de même que c’est le président qui commande.
D’ailleurs, les tractations vont reprendre ce week-end avec une méthode différente. Le président devrait recevoir quelques candidats à l’entrée au gouvernement.
Mais en préparant ce gouvernement, Emmanuel Macron a en tête les élections européennes et une poussée populiste possible. Comment s’y préparer ?
À ce sujet aussi un tournant semble se dessiner.
Le mois dernier, Emmanuel Macron a reçu un élu important dans les collectivités locales. La réflexion portait ce jour là sur le besoin de créer un vaste rassemblement au delà de En Marche et du MoDem afin de pouvoir solidement gouverner.
Et voilà qu’à l’occasion de ce remaniement très compliqué à élaborer, il semble bien que l’on passe de la théorie aux travaux pratiques.
Car comme il se dessine que des MoDem, des membres d'Agir et peut-être un sarkozyste rejoignent l’équipe gouvernementale, cela voudrait-il dire que l’on commence à dessiner un gouvernement de coalition avec une base de centre droit ?
Parce qu’il faut se préparer à une la forte éventualité d’une poussée populiste.
C’est le sel de cette situation ces derniers jours.
Les macronistes trouvent que la droite et Édouard Philippe prennent trop de poids.
Ils peuvent être rassurés : Macron décide, c’est lui le chef !
Sauf que le chef a décidé de mettre en œuvre ce qu’il pense depuis longtemps : englober les Marcheurs dont il se soucie en fait assez peu pour jeter les bases d’une nouvelle coalition de gouvernement,
C’est aussi la condition pour continuer à empêcher la droite et la gauche de reprendre des forces.