Un reportage dans Gaza, une interview qui va créer l'émoi à gauche et deux artistes qui ne vont pas nous rajeunir

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la situation à Gaza.

Que se passe-t-il réellement à Gaza ?

Pour la première fois depuis le 7 octobre, des journalistes de la presse internationale ont pu pénétrer dans le petit territoire. Quatre médias choisis par les Israéliens ont pu accompagner des soldats pour un déplacement court et encadré, raconte Jean Philippe Rémy du Monde. Et il faut donc lire son reportage assez hallucinant. Beit Hanoun est une localité à l’extrême nord de Gaza qui passe pour être l’un des repères du Hamas. Qui passe ou plutôt qui passait car il ne reste pratiquement plus rien de cette ville de 35.000 habitants.

Cette banlieue de Gaza City a été concassé par les bombardements. Dans la décharge de gravats de dimension dantesque qui a remplacé la ville tout est brisé, enchevêtré raconte-t-il. Des soldats israéliens se faufilent dans les décombres.

On trouve des pièges explosifs dans presque une maison sur deux, dit un soldat, alors on fait tout sauter.

Mais la priorité, c’est la destruction des tunnels du Hamas.

Dans ce qui fut le jardin d’une maison, voici une trappe soigneusement dissimulée. Une échelle descend dans les profondeurs. Des hommes du Hamas s’y cachent encore, explique un militaire. Ils attendent une occasion de sortir pour tenter une embuscade. Plusieurs unités spécialisées sont entrainées pour les déloger. Des robots tueurs se glissent dans les galeries, des chiens détectent la présence des combattants, des capteurs traquent leurs mouvements.

Pas question ici d’un cessez le feu qui donne des hauts le cœur aux soldats israéliens. Le feu roulant continue, c’est le bruit de la guerre.

Ce cessez le feu, en revanche, il en était question hier au cour de la conférence humanitaire organisée par Emmanuel Macron.

Le Président de La République a effectivement appelé à œuvrer à un cessez le feu. Or jusqu’ici rappelle Henri Vernet du Parisien, La France demandait juste une trêve ou une pause. Or en diplomatie les mots comptent, écrit-il.

Alors en diplomatie peut être, mais dans les faits aucun commentateur n’attend grand-chose de cette rencontre.

C’est vrai, on peut critiquer le caractère improvisé de la réunion, reconnait Dominique Moisi à la une de Ouest France… On peut en suspecter les motifs : rééquilibrer une position française. On peut conclure que cette conférence sera vite oubliée…

Reste qu’elle pause une vraie question : qui va gérer gaza demain ?

Une fois le Hamas mis hors d’état de nuire, il faudra une autorité chargée de rétablir un minimum d’ordre et de recréer les conditions d’une vie acceptable.  

Sinon, l’actualité c’est encore la marche organisée dimanche contre l’antisémitisme et la question de la présence du Rassemblement National.

D’autant que la sortie de Jordan Bardella sur un Jean Marie Le Pen qui ne serait pas antisémite a redonné du grain à moudre aux adversaires du RN. Dans Libération, Nicolas Massol explique qu’en une petite phrase, Bardella a ruiné un mois d’effort de normalisation frontiste à l‘endroit de la communauté juive.

Et même dans le Figaro, Guillaume Tabard reconnait aussi une faute de carre comme disent les skieurs.

Cependant le RN va avoir de quoi se réjouir à la lecture du même Figaro. D’abord en y découvrant le sondage Odoxa qui indique qu’une majorité de Français approuve la Marche et pas la mise à l’écart du RN.

Mais surtout à la lecture de l’interview de Serge Klarsfeld par l’excellente Eugénie Bastié.

Que nous dit cette grande figure morale s’il en est… Président des fils et filles de déportés juifs de France.

Eh bien il faut se réjouir que le RN participe à cette marche déclare-t-il. J’ai une certaine expérience de l’extrême droite, Nous avons fait condamner Jean Marie Le Pen à plusieurs reprises, rappelle-t-il. Donc quand je vois un grand parti issu de l’extrême droite abandonner l’antisémitisme et marcher vers des valeurs républicaines je m’en réjouis.

En revanche poursuit-il, je suis triste de voir  l’Extrême gauche abandonner sa ligne d’action contre l’Anti sémitisme. Vous lirez ça en page 20 du Figaro.

Rendez-vous en dernière page des Echos.

Quelle est la personnalité du jour pour eux aujourd’hui : Madonna.

Madonna sera en concert à Paris à partir de dimanche. Soirée qui déchaine apparemment les Echos. Même si précise le journal la sexagénaire est de moins en moins authentique. Son visage écrit il, contient la moitié des réserves mondiales de Botox !

Après la « Sexy génaire » on va terminer avec une septuagénaire qui sera elle aussi en concert Dimanche au même moment que Madonna. Et c’est le choix, peut être surprenant de Libération : Sheila.

Sheila qui a droit à une interview double page. 78 ans, 60 ans de carrière… Et pourquoi c’était un peu une surprise et bien parce qu’elle n’est pas très raccord politiquement avec Libération. D’ailleurs, à l’arrivée de Mitterrand en 81, va débuter une traversée du désert qui rappelle Patrice Bardot. Oui, lui répond notre Sheila nationale, j’étais étiquetée « droite bête » par rapport à la droite intelligente. Et puis je n’étais pas la meilleure copine de Jack Lang. A cette époque je n’avais plus la carte, même pas le ticket, je n’avais plus rien du tout. Seulement conclu-t-elle. 40 ans plus tard je suis toujours là…