Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la GPA n'est plus un tabou, le sommet entre les diplomates russes et américains et l'entretien d'Emmanuel Macron dans la presse régionale.
L’esprit des lois
Curieux pays que la France où certaines lois semblent être d’airain (celle qui empêcherait l’expulsion d’un OQTF ayant envie de se marier par exemple), et puis d’autres que l’on peut bafouer apparemment en toute impunité...
C’est le cas de la GPA, par exemple.
« L’interdit vacille » titre la croix ce matin. Malgré son interdiction le recours aux mères porteuse est à l’origine de plusieurs centaines de naissances chaque année en France.
Et l’éditorialiste du quotidien catholique de s’inquiéter d’une forme de banalisation, grâce à des stars de la télévisions qui présentent leur progéniture en jetant un voile de moins en moins pudique sur les conditions de leur naissance. Evitant ainsi les questions éthiques qui sont liés.
Car il y a l’Ethique, mais il y a aussi le simple bon sens. Celui d’Olivia Maurel dont vous lirez le témoignage dans le JDNews cette semaine.
Cette jeune femme de 33 ans est née d’une mère porteuse. Passée par l’addiction à la drogue, la dépression, elle témoigne dans un livre des ravages de cette pratique.
« Quel est l’intérêt supérieur de l’enfant s’interroge-t-elle ? A quel moment est-il vraiment pris en compte, la réponse est jamais. Tout le monde feint de croire que l’enfant sera heureux par définition parce que ces parents le sont. Trop facile
Après le temps des Droits de l’Homme, puis des droits de la Femme, ouvrons le temps des droits de l’enfant conclu-t-elle en commençant par refuser la maternité de substitution ».
« Glaçant réchauffement »
Sinon toute la presse revient sur le sommet qui a réuni hier diplomates russe et américain. Et la photo est partout. Celle de ce salon clinquant d’un palais saoudien, et autour d’une table immense pose sous l’œil de cheiks sévères, les émissaires de Poutine et de Trump. C’est « le glaçant réchauffement entre les Etats Unis et la Russie » titrent les Echos dans un joli oxymore.
Et pour comprendre ce « glaçant réchauffement », pour comprendre ce qui motive les Américains dans cette démarche de réhabilitation de la Russie sur la scène internationale, il faut lire l’article de Nicolas Barotte du Figaro.
« Trump est obsédé par la menace chinoise explique-t-il. La relation Pékin Moscou qui s’est nouée à la faveur de la guerre est de nature à l’inquiéter. En fait, il veut mettre un terme à la vassalisation de la Russie vis-à-vis de la Chine. Et par la même occasion desserrer les liens entre Moscou et Téhéran ». Tant pis pour l’Ukraine et tant pis pour l’Europe et tant pis pour Macron.
Le président français qui a accordé une interview à la presse régionale. Dans le Parisien, Henri Vernet nous en fait l’exégèse.
Interview parfois un peu paradoxale dans laquelle Emmanuel Macron admet d’une part que Trump peut « réamorcer un dialogue utile avec Poutine ». Mais « Ne pensez pas que l’impensable ne peut pas arriver, ajoute-t-il y compris le pire ». « La Russie constitue une menace existentielle pour les européens ».
En attendant il ne souhaite pas envoyer de troupes françaises combattre en Ukraine, Il entend ensuite poursuivre le réarmement national. La commission va annoncer des décisions très claires pour permettre aux Etats membres d’accroitre leurs budgets militaires. Il s’agira de déroger sur les sacro saintes règles communautaires sur les déficits...
Sacro-sainte règle sur lesquelles soit dit en passant, la France s’assoit depuis des années.
Moteur diesel et Energie nucléaire
Sinon, la fin de l’écologisme beat suite et sans doute pas fin. Pas un jour désormais sans annonce d’une remise en cause d’une partie du dogme vert.
Ce matin c’est les Echos qui nous annonce que Stelantis s’apprête à relancer la fabrication de moteurs diesel. De son côté le Figaro indique que l’Allemagne envisage sérieusement de revenir à l’énergie nucléaire. La CDU favorite des élections suggère le développement de petites tailles et puis une remise en activité des 3 derniers réacteurs récemment arrêtés seraient à l’étude.
La dernière séance
Mais on va terminer par un autre retour, beaucoup moins polémique celui-là..
Le retour de l’entracte au cinéma. C’est dans le Figaro que vous lirez cela.
Le réalisateur de « The Brutalist » a effectivement imposé aux exploitants une coupure de 14 minutes entre les 2 parties de son film de 3h et demi.
Et le public se montre plutôt satisfait.
Pendant longtemps cette coupure faisait effectivement partie intégrante d’une séance raconte Léna Lutaud. « Les architectes concevaient les cinémas avec des fumoirs des bars ». « Et puis dans les années 50 les Français n’avaient pas encore de congélateurs. On allait donc au cinéma aussi pour manger des glaces ». Celle de ces hôtesses avec leur corbeille en osier qui proposaient les fameux bonbons, esquimaux, Chocolats glacés.