Les Gilets jaunes cinq ans après, les lanceurs d'alerte d'aujourd'hui et Poutine qui veut créer ses propres JO

5:47
  • Copié
, modifié à

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les Gilets jaunes, les lanceurs d'alerte, la ferveur pour la Formule 1 et les JO que veut créer Vladimir Poutine.

Ce vendredi 17 novembre marque un anniversaire.

Ils l’ont appelé l’acte 1 Rappelle Libération. Celui qui a démarré le 17 novembre 2018. Un mouvement de contestation inédit en France à l’appel, non pas de syndicats ou de partis politique, mais d’anonymes sur les réseaux sociaux.

Libération qui consacre pas moins de six pages aux Gilets jaunes.

Les reporters du quotidien sont retournés voir ceux qui pendant des semaines ont occupés les ronds-points. Ils sont amers pour la plupart.

Dans ce long dossier, lisez aussi l’article Charlotte Belaiche qui raconte comment la gauche est passé à côté du mouvement. À l’époque, raconte Phillipe Brun jeune militant qui deviendra député PS de l’Eure, Beaucoup de socialistes disaient qu’il ne fallait pas y aller que c’était un truc de facho.

Cette crise, explique la journaliste de Libération, illustre une gauche coupée des classes populaires hors des métropoles. On ne peut pas s’associer à un mot d’ordre contre la taxe Carbonne expliquait alors les écologistes. Les Insoumis eux finirons par soutenir. Mais Jean Luc Mélenchon racontera deux ans plus tard ses atermoiements à Libération. C’était tout frais, il y avait beaucoup de gens hésitants. La presse pilonnait poursuit le leader des Insoumis. C’est des fascistes, anti sémites, homophobes tout y passait… »

Après Réflexion, Mélenchon appellera au succès du mouvement pourtant les insoumis ne parviendront pas à apparaitre comme le débouché politique de cette colère jaune.

Retour maintenant à 2023.

Et combien de temps faudra-t-il à la gauche pour comprendre que ceux qui tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme, ne sont pas des fachos islamophobes mais des lanceurs d’alerte.

Cette semaine, Elisabeth Badinter, grande conscience progressiste s’il en est, prend la parole dans l’Express. « Depuis 40 ans, dit-elle, l’Islamisme radical s’installe en France, prend des formes diverses qui virent à la violence. Une culture très différente de la nôtre poursuit-elle, antithétique à nos valeurs, a entrepris une politique d’entrisme et de victimisation systématique qui tue.

Et Elisabeth Badinter s’adresse aussi à nos gouvernants.

Si vous vous refusez au diagnostique précis et à l’analyse, par peur d’être mal compris, instrumentalisé ou de déclencher de nouvelles violences, alors tout est fichu ».

Mais l’Express n’étant probablement pas assez à gauche pour certains, ils trouveront dans l’Obs une interview de Robert Hirsch. Cet historien qui coche tourtes les cases a publié l’an dernier la gauche et les juifs.

Que dit il ? Que depuis l’Affaire Dreyfus, la gauche avait toujours lutté contre l’antisémitisme. Mais que depuis les années 2000 sa frange radicale a abandonné ce combat.

Il ne faut plus être dans le déni déclare-t-il à Pascal Riché. Il y a bien aujourd’hui un problème. Pour Mélenchon, l’antisémitisme n’est qu’une invention de la droite pour affaiblir la gauche. Cette situation est délétère pour la gauche entière. C’est dans l’Obs que vous lirez ça.

Sinon à la Une des journaux : la prolongation d’usage du Glyphosate de 10 ans par l’Europe. 

Et bien non, c’est un peu une surprise mais le sujet est relégué loin en pages intérieurs des journaux. Pas un mot à la une du Figaro. Le Monde préfère aussi titrer sur la remontée du chômage, Les Echos sur la crise du logement, La Croix et l’Humanité sur un rapport sur l’Inceste, le Parisien se passionner pour la folie collagène. Et même La presse régionale qui irrigue traditionnellement une France plus rurale et agricole préfère parler d’autre chose. Sujet trop technique, trop polémique je ne sais pas mais en tous cas les éditorialistes s’en détournent.

Faute de Glyphosate parlons de sport mais pas seulement, car l’info dans l’Opinion va bien au-delà de l’actualité sportive.

Vladimir Poutine va organiser des jeux concurrent des Jeux Olympiques. Du fait de la guerre en Ukraine, la Russie (qui s’attend a ne pas être invité aux Jeux de Paris 2024) va organiser les jeux des Brics. Ils auront lieu du 12 au 23 juin à Kazan dans le sud Ouest du Pays.

Le Brésil a déjà annoncé sa probable participation, seront invités l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Iran et une soixantaine d’autres pays.

S’en est trop pour Thomas Bach, écrit Jon Elizalde, le Président du CIO exhorte à boycotter cette compétition parallèle.  

Mais on va terminer avec le sport qui donne le plus de boutons aux écolos.

La Formule 1. Ce week end aura lieu un grand prix à Las Vegas.

Grand Prix auquel les Echos Week end consacre un grand dossier. Et oui parce que la F1 c’est désormais surtout du business.  Lisez ce dossier signé Laurent David Samama sur l’Incroyable Hype qu’est devenu la F1.

Et pourtant c’était plutôt un truc de male blanc de plus de 50 ans, aimant les moteurs bruyant et polluant. En plus Il n’y a pas de femmes pilotes sur le circuit.

Mais le nouvel organisateur du circuit mondial a tout changé. En s’inspirant des codes du sport américain, présentation des pilotes façon match de NBA, organisation de show urbain en amont des grands prix, il a révolutionné la compétition. Désormais les pilotes sont des pop stars et la discipline est devenu l’un des piliers de l’Entertainment mondial générant de revenu colossaux.

Auprès d’une jeunesse plutôt engagée pour le climat, rappelle Jean Francis Pécresse dans son éditorial, cette ferveur pour la F1 tient bien sûr du paradoxe.

Mais comme disait Marcel Proust cher à Pascal Praud, les paradoxes d’aujourd’hui, sont les préjugés de demain…