Les dessous de la descente d'Emmanuel Macron à Marseille, le possible retour de Karim Benzema et la nouvelle folie de la SNCF

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, l'opération "Placet nette" à Marseille contre le narcotrafic en présence d'Emmanuel Macron et le possible retour de Karim Benzema aux Jeux olympiques.

 

XXL

« Place nette XXL ». C’est donc le nom de ce coup de filet anti-drogue à Marseille. Même si hier c’était plutôt une opération XXL de communication pour le Président de la République. Parce que la ficelle est évidemment un peu grosse. Tous vos journaux racontent donc le bain de foule d’Emmanuel Macron à la cité de la Castellane, ses annonces d’arrestations, les autographes, les selfies… Mais pour avoir les dessous de la visite, c’est La Provence qu’il faut lire ce matin.

En fait « cette opération a été montée en réponse au pavé dans la mare, jeté par des magistrats marseillais le 7 mars devant des sénateurs » raconte Laurent d’Anconna.

« Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants » avait solennellement avertis la vice-présidente du pole criminalité organisée.

« Cette audition a fait l’effet d’un tremblement de terre au sommet de l’Etat et la visite en mode bulldozer du Président a été conçu comme une réplique à la hauteur de la secousse. Très contrarié par cette libération de la parole, Eric Dupont Moretti s’est d’ailleurs rendu seul au Tribunal à la rencontre des juges raconte encore le journal ».  « Un rendez-vous Hors Presse et pour cause « Ca a été une boucherie rapporte un participant. La réunion n’a tourné qu’autour des propos tenus devant la commission et a donné lieu à 20 minutes de Lynchage public ». Et ce participant qui tient, on le comprend, à rester anonyme, de s’inquiéter que la justice marseillaise dépende de la colère de son ministre.

Quant aux arrestations, les policiers marseillais joint par La Provence remette un peu les choses en perspective.

« C’est de la « police communication » -confie un haut gradé- mais ça a l’avantage de secouer le cocotier. Une chose est sur ce ne sont pas des gros poissons, on est sur des queues de commission rogatoires pas sur du chaud bouillant ».

« De toutes façons quand tu annonces que tu vas rester 3 semaines, tu sais que tous les gros mecs vont se barrer. C’est la limite de l’affichage.

Un dernier détail raconté par la Provence.

Hier soir, après le départ d’Emanuel Macron, sur les boucles Télégramme des trafiquants on annonçait que « le coffee » avait rouvert à Castellane.

L’un censure l’autre pas

Eric Ciotti menace de censurer le gouvernement. Il le dit dans les Echos, alors que Bruno Lemaire hésite à présenter un budget rectificatif, le président des LR dénonce la « gestion calamiteuse des finances publiques du gouvernement qui doit être censurée » dit-il.

Alors lui ne censure pas. Il offre même ses services à l’équipe de France de foot Olympique. Karim Benzema aimerait bien en être.

On sait que Thierry Henry aura le droit de retenir 3 joueurs de plus de 23 ans pour le tournoi Olympique, eh bien l’enfant terrible du foot français le déclare à l’Equipe : « Les JO ? Pourquoi pas, bien sûr que ça peut être top ! »

SNCF c’est possible !

À la Une des Echos, Gaspard Koenig appelle cela : la parabole des bagages SNCF.

Alors que la simplification administrative est sur les rails nous promet-on. « Voilà un exemple de ce désir masochiste de complexité » écrit il.

Désormais dans le train nous aurons le droit de voyager avec seulement 2 bagages mesurant 70 par 90 par 50. Et 40 fois 30 par 15. Et n’oubliez pas votre double décimètre….

Mais il y aura aussi la possibilité de prendre un bagage spécial. Un 3eme bagage ? Non ?  Car la liste est restrictive vous aurez droit à des skis mais dans une housse et là, bingo ! Pas de restriction de taille… Ou un vélo, mais sans les skis et là, la possibilité d’avoir un sac à dos est conditionné au fait qu’il soit plié ou non (le vélo pas les skis !).

« La parabole du bagage SNCF est fascinante écrit Koenig. Elle met parfaitement en lumière la logique qui préside à ce type de folie normative ».

Bref ceux qui aiment Kafka prendront le train.

« On n’est pas bien là ? A la fraiche… »

Mais on va terminer par un autre film : les Valseuses. Pourquoi en parler aujourd’hui ? Eh bien parce qu’il est sorti en salle il y a 50 ans jour pour jour.

Et c’est merveilleux le temps qui passe…

Il y a un demi-siècle, le film de Blier avait été encensé par la critique de gauche qui y voyait une ode à l’insouciance, un appel à la liberté des mœurs et un coup de pied donné à l’ordre bourgeois. D’ailleurs le Figaro à l’époque éructait !

50 ans plus tard le même figaro est le seul à célébrer l’anniversaire de cet « Orange Mécanique version rigolarde » comme l’appelle Eric Neuhoff.

« Patrick Dewaere est mort, Gérard Depardieu se cache, Blier ne tourne plus ».  Quant à la presse de gauche ? Tout occupé à traquer le non politiquement correct, elle feint d’avoir oublié ce film qu’elle a tant aimé.

Certaines bougies se soufflent en cachette.