Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le témoignage rare d'une espionne, Bruno Retailleau entre dans le dur et la suite de la série "Les patrons se rebiffent".
Le bureau des légendes.
« Mon métier est basé sur la manipulation ».
Rien de personnel je vous rassure. Celle qui s’exprime ainsi est espionne au service de la France.
Vous avez aimé le Bureau des légendes, la série de Canal, vous allez adorer ce dossier que publient les quotidiens du groupe Ebra ce matin.
Etienne Ouvrier, a rencontré Louise, 29 ans, agente à la DGSE. Témoignage très rare de cette soldate de l’ombre. Elle raconte son parcours. Comment on lui a appris à échapper à une filature, à se battre, a interroger un prisonnier.
« A mes débuts, mon formateur m’a testée en me demandant de rentrer dans un café parisien et de récupérer le plus d’information sur une inconnue... Y compris son numéro de téléphone ».
Mission accomplie.
Aujourd’hui elle est analyste au siège Boulevard Mortier. Mais personne dans son entourage ne doit normalement être au courant de son activité. Pour la sécurité du service, elle fait l’objet d’une surveillance d’un autre agent. « Si on couche avec quelqu’un confie-t-elle il faut le faire savoir ».
Game of Throne
Après la femme de l’ombre, l’homme du jour et ils travaillent d’ailleurs dans le même secteur d’activité. Lui est ministre : Nom Retailleau, prénom Bruno.
Honnit par la presse de gauche, mais porté aux nus à droite.
Il gagne encore trois points dans le baromètre Verian du Figaro magazine signale Guillaume Tabard.
Le ministre de l’Intérieur est la révélation de ces derniers mois. « Et si c’était lui » sous-entendu pour 2027, s’interroge d’ailleurs Valeurs actuelles en couverture. « Cette percée est sa force en même temps qu’elle l’expose » poursuit Tabard... « Bruno Retailleau entre dans le dur ».
Dur oui, parce qu’il y a ses relations avec l’Algérie. Cela fait la une du Figaro où Yves Thréard s’indigne. Alger « multiplie les insultes à l’endroit de notre ministre et rien ne se passe » écrit-il dans son éditorial. « Combien de temps encore nous laisserons nous trainer dans la boue ? »
Et puis il y a ses relations avec Laurent Wauquiez. C’est à la une de l’Opinion que vous lirez ça. A droite la guerre des Chefs titre le journal. Et ce n’est donc plus le bureau des légendes mais » Game Of Thrones, signale Christine Olivier. La bataille Retailleau Wauquiez affectivement déjà commencé.
Toute la question explique-t-elle en substance est de savoir si le ministre de l’Intérieur va franchir le rubicond. C’est à dire se présenter à la présidence du parti contre Wauquiez.
Ses amis le pressent. « S’il y va il tue Wauquiez assurent-t-ils ».
Pour Gérard Larcher aussi la messe est dite, « Aujourd’hui il est évident que l’avenir de la droite c’est lui » affirme l’influent président du Sénat.
Alors quel est le problème ? Eh bien, explique l’un de ses partisans, « c’est que ce n’est pas un méchant ! »
Lombard vs Trappier
Autre politique dont on parle beaucoup. Mais lui est détesté à droite et chez les grands patrons : Éric Lombard, ministre des Finances et grand copain d’Olivier Faure. Lisez le portrait que dresse de lui Richard Flurin dans le Figaro. Où l’on apprend notamment que Lombard fut l’un des experts de l’ombre de François Hollande durant sa campagne. Sorte de placard des légendes. Et que son fils n’est autre que le directeur adjoint du cabinet d’Anne Hidalgo. La mairie au 9 milliards de dettes. C’est donc de famille.
Aux antipodes et dans la série les patrons se rebiffent maintenant. Ne loupez pas l’interview qu’accorde Éric Trappier aux Echos. Le nouveau PDG de Dassault se lâche.
« Si à force de vouloir être toujours plus verts on finit par tuer notre industrie nous n’aurons rien gagné » répond-il aux accusations de non-écologiquement correct.
« Aux Etats Unis -résume-t-il-, on baisse la fiscalité des entreprises, en France on veut l’augmenter. Ce n’est pas comme ça que l’on va réindustrialiser le pays » prévient-il.
Louane vs Marianne
Bon mais on va terminer comme souvent en musique. Cela adoucit les mœurs parait-il. Il faut que je lève le voile sur les dessous des débats de la rédaction d’Europe 1certains étaient partisan que je diffuse du Louane. je ne sais pas si elle va gagner l’Eurovision comme l’affirme Laurent Tessier et Pascal Praud qui sont fans de ce genre de chose. Mais je préférerai que l’on termine avec Marianne Faithfull dont on a appris hier la disparition.
« Marianne Faithfull fut la muse des Rolling Stones, l’égérie du swinging London, l’icône rock par excellence » écrit Éric Bureau qui lui rend un bel hommage dans le Parisien.
« Bien sûr on vantera sa combativité, elle qui fut héroïnomane, anorexique, et sans abris dans les années 70. Mais ce que l’on retiendra surtout de cette aristocrate du rock c’est son exceptionnelle œuvre » écrit-il. Et j’ajouterai le charme incomparable de cette voix légèrement voilée.
Un stradivarius dans un étui de guitare électrique.