Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le rapport sur l'entrisme des Frères musulmans en France dont une partie de la presse ne parle pas, une femme n'a pas été acceptée dans un bus car le chauffeur trouvait que sa mini-jupe était une tenue non appropriée, la santé de Joe Biden et la soirée la plus insolite de l'année au PSG.
La grande illusion
C’est un rapport qui n’existe pas.
Bon, des lecteurs attentifs de la presse vont peut-être s’offusquer.
Me dire que ce rapport fait la une du Figaro. Et que ce grand quotidien lui consacre non seulement son plus gros titre mais pas moins de six pages ce matin.
Et pourtant il n’existe pas.
Alors d’autres vont sans doute s’indigner. Me dire encore qu’on en parle pourtant à la une du Parisien Aujourd’hui en France. Que ce journal populaire et sérieux, lui consacre ses 4 premières pages... Que le directeur de la rédaction en personne prend la plume pour le commenter dans un long éditorial.
Je vais sans doute aussi agacer les lecteurs de l’Opinion, qui vont sans doute me conseiller de changer de lunettes.
Me signaler que ledit rapport » est à la une de leur journal préféré. Que, chose rare même, les deux principaux articles du jour en première page lui sont consacrés...
Mais chut. Silence. Rien.
Dormez, braves gens.
Les lecteurs du Monde eux n’ont pas le droit de savoir. Le quotidien du soir leur a fermé les yeux. Dormez, braves gens.
Le journal daté de ce mercredi compte 42 pages mais pas une ligne n’est consacrée à ce sujet sans doute un peu trop gênant.
Ce matin à leur réveil, les lecteurs de Libération, de l’Humanité eux non plus n’ont pas le droit de savoir. Pas un regard, pas un battement de cil.
Ces journaux préfèrent jeter un voile pudique sur le sujet... pudique à moins qu’il ne soit islamique...
Et pourtant ce rapport est bien réel mail est dérangeant. Rendez-vous compte, il va stigmatiser les Frères musulmans... Et sans doute apporter de l’eau au moulin d’une droite que l’on dit extrême.
Substituer aux valeurs de la République celle de la Charia.
Dès hier matin le Figaro le mettait à la une de son site.
Compte rendu de 73 pages d’enquêtes écrites par un ambassadeurs et un préfet chevronné appuyés par les services de renseignements français.
Un rapport qui a donné lieu à 200 auditions. Ses auteurs se sont rendus en Belgique, en Allemagne et au royaume uni.
Que dit-il, que la situation est grave, que des islamismes radicaux sont à l’œuvre depuis des décennies pour déstabiliser la société française. Qu’ils tentent sans relâche de substituer aux valeurs de la République celle de la Charia.
Politique, milieu associatif, sport l’entrisme est partout disent ils. La France est rongée de l’intérieur écrivent ses auteurs.
Preuve que vous ne rêvez pas. Ce rapport commandé en 2024 sera l’objet aujourd’hui d’un conseil de défense présidé par Emmanuel Macron.
Alors bien sur on peut toujours discuter, commenter, faire comme Pauline Theveniaud du Parisien qui souligne que ce rapport dévoilé par Bruno Retailleau a évidemment une dimension politique et qu’il n’est pas sans arrière-pensées.
Dans son édito du Figaro, Yves Thréard de son côté peut s’en défendre, en appeler à Marc Bloch et à son étrange défaite...
A la une de l’opinion, Olivier Baccuzat convoquer camus et sa célèbre citation sur malheur du monde et la nomination des choses...
Bref on peut écrire, débattre, enquêter, contester, polémiquer, faire notre travail de journalistes.
Mais non pour certains, Mieux vaut faire comme si tout cela n’existait pas.
La minijupe du scandale.
On passe à cette petite histoire racontée par le Parisien.
Qui serait passer sans doute inaperçue un autre jour, mais qui compte tenue du contexte prend presque valeur de fable.
L’histoire s’est déroulée dans un bus de la ligne 108 reliant Joinville Le pont à Champigny sur Marne dans le val de Marne.
Une jeune femme porte une minijupe, quand elle s’apprête à monter, le chauffeur lui referme la porte au nez, lui indiquant que sa tenue n’est pas appropriée.
Voilà en 2025, en région parisienne le port de la minijupe est désormais interdit par des agents de la RATP peut être endoctriné. Mais l’histoire se termine bien, le chauffeur a finalement été sanctionné mais... Chut pas de vague pas de généralisation hâtive et surtout pas de stigmatisation.
Le grand secret américain
Mais il n’y a pas que la presse française à avoir des œillères.
Cela arrive aussi à la grande presse américaine. Cela fait des mois que la polémique couvait, mais ça y’est, elle est en train d’exploser nous raconte Adrien Jeaulme, le correspondant du Figaro à Washington.
Polémique autour de la sénilité de Joe Biden qui a été volontairement occultée par les médias progressistes américains.
Evidemment le sujet n’est pas de s’en prendre à ce vieil homme malade qui n’était plus en état de gouverner et encore moins d’assurer un second mandat.
Non le sujet c’est de comprendre pourquoi son entourage n’a rien dit. Et pourquoi surtout la presse américaine qui savait a préféré se taire ? Un livre sur le sujet écrit par deux journalistes sort aujourd’hui aux Etats Unis. Et c’est une bombe.
Il démontre que ces mensonge et ces omissions auront, en plus, grandement contribué à porter Donald Trump au pouvoir.
Ce n’était pas le but, mais voilà ce qui arrive quand on fait comme si la réalité n’existait pas.
La propagande avec vos impôts
Un mot comme chaque semaine du JDnews. L’hebdo du groupe Lagardère qui a décidé de pulvériser l’audiovisuel public cette semaine. 10 pages d’enquêtes de commentaires d’interview au vitriol. Sur les partis-pris idéologiques des antennes et la gabegie financière à France télévision. « La propagande avec vos impôts » c’est le titre du JDnews.
Pelouse exclusive
Mais on va terminer par toute autre chose.
On va conclure par la soirée qui fut sans doute la plus chic ou en tous cas l’une des plus insolites de l’année. C’est dans les Echos que vous lirez ça.
Une centaine de happy Few a été invité par le PSG a venir diner au Parc des princes. Jusque-là me direz-vous pas de quoi faire la hola.
Sauf que les tables avaient été installé sur la pelouse dans le rond central d’un Parc des princes désert.
Or c’est probablement avec celui de l’Elysée, le gazon le plus exclusif de France.
Le jardinier Jonathan Calderwood ne laisse en temps normal personne marcher dessus sauf les joueurs évidemment.
Mais il s’agissait quand même de remercier les sponsors du club signale Julien Boitel. Parce que le PSG va encore battre un record de chiffre d’affaires signale le quotidien économique, multiplié par huit en dix ans.
Les invités ont donc eu droit a un diner d’exception. Fermez les yeux imaginez. Le parc des Princes désert ou seuls trois violoncellistes assurait l’ambiance.
Une soirée comme celle-là vous savez quoi ? Elle n’existe pas.