Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la situation catastrophique de Mayotte, l'État accusé d'abandonner les habitants et la présence de François Bayrou au Conseil municipal de Pau en pleine catastrophe humanitaire.
Catastrophe hors norme
Un sujet domine tous les autres ce matin à la une des journaux : la situation à Mayotte.
« Il ne reste plus rien du tout, tout le monde a été touché, tout est rasé, beaucoup de gens dorment dehors dans leur voiture ou dans ce qu’il reste de chez eux ».
Témoignages de Mahorais recueillis à distance par le Parisien aujourd’hui en France. Des récits de ce type vous en lirez en fait beaucoup ce matin dans vos journaux car si aucun envoyé spécial n’est encore parvenu sur zone, les rédactions se sont organisés devant l’ampleur de la catastrophe.
3 pleines pages dans le Figaro 5 dans le Parisien. Même l’Equipe, pourtant toujours réticente à sortir de la stricte actualité sportive. Même l’Equipe consacre une page à cette catastrophe hors norme.
« C’est un désastre et on ne sait pas si on se relèvera » témoigne ainsi le président des diables noirs de Combani, l’un du club de foot de l’Ile joint par Nathalie Gourdol. Il raconte comment il tente de joindre ses joueurs pour savoir s’ils sont encore en vie.
Où est l’Etat ?
Et tandis que les secours commencent à arriver, les polémiques, elles, commencent à enfler.
D’abord sur l’organisation des pouvoirs publics.
« Face à l’ampleur de la catastrophe l’état, totalement désemparé, tente de reprendre la main » raconte le Figaro.
« Depuis 48 heures la police appelle à la rescousse toutes les forces présente sur l’ile. Et pour l’heure aucune source n’est en mesure de fournir un bilan humain fiable, tant les dégâts sont colossaux ».
« Pau... lémique »
Mais la polémique devient aussi politique.
Parce que des voix commencent à se faire entendre : celle de Safina Soula par exemple. Elle préside le collectif des citoyens de Mayotte.
« Nous avions déjà alerté les autorités à plusieurs reprises, -déclare-t-elle au Figaro. Attention ces bangas en taule que vous laissez pousser de façon anarchique cela pourrait se retourner contre vous... Qu’est-ce que l’état va bien pouvoir nous dire maintenant à nous français de Mayotte.
Anchya Bamana, députée RN de l’ile elle aussi est en colère... « C’était parfaitement prévisible -déclare-t-elle-. Nous sommes dans une zone cyclonique, ce n’est pas la première fois que nous avons des tempêtes. Mayotte et les Français de Mayotte sont les oublié de la Nation assure-t-elle ».
Et c’est dans ce contexte qu’intervient une Pau.. lémique de plus sur l’attitude un peu cavalière de François Bayrou à l’égard de ce territoire sinistré.
Dans les Echos Cécile Cornudet lui consacre son édito.
De quoi s’agit-il ? Tandis qu’Emmanuel Macron présidait une réunion de crise sur la situation à Mayotte, François Bayrou, qui avait momentanément oublié qu’il est premier ministre, jugeait plus utile de présider le Conseil Municipale de Pau !
La juxtaposition des deux images est déjà difficile pour le Premier ministre écrit Cécile Cornudet, elle devient ravageuse quand on sait le bras de fer sans précédent qui a opposé les deux hommes pour Matignon.
Concernant ce bras de fer ne loupez pas l’article de Corinne Lahik dans l’opinion, sur les curieuses relations de ces deux hommes qui sans s’aimer franchement se parlent tous les dimanches soir au téléphone depuis 7 ans et continue à ase vouvoyer ».
Cela dit, et pour en revenir à notre controverse, La Place de François Bayrou était-elle hier soir bien auprès des élus de son conseil municipal s’interroge aussi Yves Threard à la une du Figaro. Poser la question c’est y répondre comme l’on dit. Et pas sûr que la subvention de 25 000 balles votée donc par la municipalité éteigne la polémique.
Ouagadougou Katmandou.
Ce qui nous amène pour finir à évoquer d’autres subventions municipales. Et décidément Paris, n’a pas fini de nous émerveiller.
Parce que l’aide au développement est évidemment quelque chose de tout à fait louable et nécessaire, mais en général ce sont quand même plutôt les états qui en ont la charge. D’autant que cela rentre dans une stratégie évidemment diplomatique.
Mais non, Paris reine du monde à ses propres pauvres et distribue généreusement oboles et subsides à qui agite sa sébile.
Vous lirez ça dans le Parisien.
80 000 euros par exemple destinés à améliorer l’accès durable à l’eau pour les habitants de Ouagadougou.
33 000 euros pour la réduction des déchets à Katmandou.
15 000 euros pour essaimer « le modèle de développement alternatif durable avec la perspective de genre » de La mesa Huezahua en Colombie.
En tout ce sont 270 millions qui sont distribué chaque année à associations et nobles causes, note Elie Julien.
Certains mauvais esprits osent quand même s’interroger sur l’intérêt de tout cela pour les Parisiens. Mais Anne Hidalgo n’en a cure forte d’un bilan en béton..
Dernier détail. La dette de la ville de Paris atteint aujourd’hui près de 9 milliards d’euros.