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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les annonces de Gabriel Attal pour favoriser l'apprentissage des enfants et une assurance pour payer ses courses en cas de coup dur financier.

Ce mercredi matin, les journaux prennent le chemin de l’école.

Parce que l’heure est grave ! Quand un élève décroche c’est son problème, mais quand une génération d’élève décroche c’est celui de l’Éducation nationale.

Le bulletin de notes de notre système éducatif est tombé par le truchement du classement Pisa.

"Dans l’ensemble, les scores de 2022 sont parmi les plus bas jamais mesurés par l’enquête en France", résume le Parisien qui parlent de résultats en chute libre.  

"Et inutile d’accuser la méthodologie", indique aussi le Monde. Longtemps considérés avec suspicion, les résultats PISA sont devenus à juste titre un incontournable outil de pilotage du système éducatif, prévient le journal très lu dans les salles des profs. Et personne ne comprendrait, ajoute-t-il, que le ministre chargé de l’Éducation ne réagisse pas à ces résultats préoccupants.

Pour réagir, il a réagi !

Dans l’Opinion, Marie Amélie Lombard Lathune raconte la conférence de presse de Gabriel Attal depuis le collège Charles Péguy, les amateurs apprécieront la référence à l’auteur.

« Il y aura un avant et un après », « Dire la vérité » ou encore « sortir du déni »... Fini les taux mirobolants de 90% de réussite au Bac ? "J’assume", répète Gabriel Attal au débit de mitraillette pour un discours de 18 pages lu en moins d’une demi-heure, souligne-t-elle. 

Quelles sont les réactions à ce discours ?

Bien évidemment contrastées.

Alors il y a les enthousiastes, à la Une du Figaro. Laurence de Charrette salue "des mesures de bon sens" et notamment le retour des notes.

"Ah les notes, s’exclame t-elle, ce cruel miroir du réel". Que n’a-t-on entendu sur leur prétendu pouvoir discriminatoire, leur manque d’inclusivité. On se souvient de l’offensive de Najat Vallaud Belkacem qui leur préférait des smileys !

Dans Les Échos, Jean Francis Pécresse n’en a pas cru ses yeux.

On a même peine à croire qu’il ait fallu attendre si longtemps au prix de tant de gâchis pour que le bon sens retrouve droit de cité Rue de Grenelle. Et d’ajouter dans un soupir de contentement : "parfois la politique parait simple".

Il n’a pas lu le Libération du jour.

Libé qui d’abord relègue le sujet en page 10 et qui résume ensuite les annonces en un titre qui fleure bon le conseil de classe "Face aux mauvais résultats des réponses pas au niveau".

Et pour nous en persuader, Le journal a fait le tour de tous les syndicalistes de la rue de Grenelle qui ne sont pas tendres avec leur cancre de ministre : « En réduisant l’ambition scolaire, on empêche les élèves défavorisés d’avoir des connaissances plus variées, celles que les autres peuvent apprendre en dehors de l’école », vitupère par exemple la représentante du SNUIPP.  

Mais la page suivante, Cécile Bourgneuf reconnait tout de même que quelques chose cloche au royaume des profs bienveillants, inclusifs et pétris de grande sociologie française. Que malgré des politiques successives et pas toutes à droite, année après année, les inégalités se sont creusées à l’école.

Et libé de se prendre la tête à deux mains avec ce titre magnifique : "Qu’est-ce qu’on a fait au Bourdieu !" 

On change de sujet mais on continue à parler des lycéens.

Des ados qui, contrairement à ce que l’on dit, ne serait pas très écolos. C’est Gaspard Koenig qui dresse ce constat peut être surprenant dans sa chronique des Échos. 

Il se trouve que le dernier livre du philosophe était dans la sélection du Goncourt des Lycéens. Cela lui qui a donné l’occasion de sillonner la France et de discuter avec pas mal de jeunes. "Au fur et à mesure un malaise m’a envahi", raconte-t-il. "La question écologique ne semblait susciter que des pouffements gênés. Les profs présents avec qui j’ai partagé mes doutes les ont hélas renforcés. Lors de la dernière rencontre j’ai donc interpellé directement les lycéens". "Mais la crise du vivant ne vous empêche pas de dormir ?". La réponse fut unanime : "Pas du tout ! Pourquoi on ferait des efforts nous".

Pourquoi se priveraient-ils de Fast Fashion quand des adultes responsables continuent à forer des puits de pétroles près d’Arcachon, reconnait Gaspard Koening dépité.

Et d’en conclure que les sondages dépeignant l’éco-anxiété des 16-25 ans sont trompeurs. Ils mélangent deux générations, explique-t-il, celle de Greta Thunberg qui n’est plus une ado à 21 ans. Et celle qui la suit. Pour les 15 – 17 ans, se désole-t-il, l’écologie est déjà un truc de vieux.

Deux infos trouvées dans le Parisien Aujourd’hui en France.

La première c’est le chagrin immense exprimée par la mère du terroriste du Pont Bir Hakeim. Elle a révélé aux enquêteurs que c’est en voyant la Tour Eiffel aux couleurs de l’État d’Israël le 9 octobre, que son fils est entré dans un état de fureur meurtrière. C’est à ce moment-là d’ailleurs qu’elle a prévenu les autorités. "Je demande pardon à la France", a-t-elle déclaré aux enquêteurs.  

La seconde info est évidemment plus légère même si elle dit quelque chose de notre société qui aura été bien secouée par les effets de l’inflation.

La chaine de magasin Carrefour lance une assurance pour faire ses courses en cas de coup dur. À partir de trois euros par mois, vous vous couvrez en cas de perte d’emploi ou d’incapacité avec des bons d’achats mensuels pour acheter l’indispensable. On pouvait déjà protéger sa maison et sa voiture, on peut désormais assurer son caddie de supermarché.