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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les détails du drame de Crépol, les accusations contre Christophe Galtier à l'époque où il entrainait l'OGC Nice et les suites de l'attentat du pont de Bir-Hakeim.

On commence avec un article de Libération.

Il est symptomatique presque caricatural de ce que pense une partie de l’intelligentsia française. Il est écrit par Thomas Legrand, éditorialiste politique respecté et même admiré par la gauche dont il est l’un des chantres.

Que dit-il, qu’écrit-il aujourd’hui ? Que les crimes comme ceux de Thomas sont en baisse, que ce qui domine au quotidien, c’est l’action des centaines de milliers d’associatifs qui œuvrent pour la solidarité et l’entente. Que dans les Grandes villes, d’immenses quartiers très mixtes vivent une "co présence apaisée et même souvent harmonieuse". Et puis surtout fermer les œillères. Parce que cet article est d’autant plus frappant qu’il se fracasse à d’autres réalité à la Une des journaux. 

Finalement, c’est Natacha Polony qui semble lui répondre dans le Figaro.

"Il y a clairement un déni médiatique, mais il n’est pas nouveau", déclare la directrice de la rédaction de Marianne qui débat face à Mathieu Bock Coté. "Cela fait trente ans qu’il n’ y a pas d’insécurité mais un sentiment d’insécurité. Or la montée de l’insécurité est indéniable. Sur 20 ou 30 ans les tentatives d’homicide ont explosés. Toute une partie des médias est dans le déni poursuit elle et donne l’impression d’avoir enfin pu justifier le danger constitué par l’extrême droite après la tentative de ratonnade qui a suivi le drame de Crépol".

Le Parisien revient justement sur l’affaire de Crépol aujourd’hui.

Le journal s’est procuré l’enquête de gendarmerie, d’où il ressort que les choses sont moins binaires que d’aucune les ont présentées. 

D’abord rien n’accrédite la thèse d’un raid prémédité.

Sur l’origine de la bagarre, il y aurait des insultes racistes proférés par les jeunes de Crépol et les premiers coups de poings auraient été donnés par les rugbymans.

Ce qui est avéré ensuite c’est que les jeunes de Crépol n’étaient pas armés et que ceux de Romans avaient des couteaux. La gendarmerie ne connait toujours pas avec certitude le nom de celui qui a porté le coup fatal.

Mais ce qu’il y a de certains c’est que ce sont bien deux mondes qui se sont fait face à face ce soir-là.

Dans ce bal, écrivent Jérémie Pham-Lé et Vincent Gautronneau. Les Romanais apparaissent décalés avec leur tenue de sport négligés. Certains décrivent des jeunes hommes assis dans leur coin n’ayant pas l’air de s’amuser et jetant des regards malsains sur la foule. Bref la « co présence mixte et harmonieuse » n’était vraiment pas de mise ce soir-là. 

Co présence mixte et harmonieuse qui n’avait pas cours non plus dans le vestiaire de l’OGC Nice.

Ce sont des accusations extrêmement graves portés contre Christophe Galtier à l’époque où il entrainait le club de la côte d’Azur. Accusations que vous lirez dans L’Equipe, qui émanent d’anciens membres de son staff et de joueurs et qui ont été versées au dossier d’accusation puisque un procès doit avoir lieu dans 10 jours.

Pressions sur les joueurs musulmans pour ne pas jeûner pendant le Ramadan, propos plus que limite sur ces footballers arabes ou noirs qualifiés de King Kong révèle Marc Le plongeon.

Par la voix de ses avocats Galtier a fait savoir au journal qu’il réservait ses réponses au tribunal.

L’actualité ce sont encore les suites de l’attentat du Pont de Bir hakeim.

Vos journaux ont convoqué dans leur colonne tout ce qu’il y a d’autorités psychiatriques et judiciaires pour savoir s’il y a eu ratage ou pas. Le Figaro, lui, s’est procuré les 57 pages du dossier Rajabpour rédigé durant sa détention. Même si vous n’êtes pas psy, vous allez peut-être pouvoir vous faire une petite idée de l’individu quelques mois avant sa libération. Voici ce qu’il déclarait : "Gradés il y a du sale qui me passe par la tête, j’entends la voix des Djihadistes du Bataclan me demandant de passer à l’acte. Je suis perdu et je ne sais plus qui je suis… J’ai envie d’égorger mes parents et de m’exploser pour les Kurdes".

Commentaire de l’agent pénitentiaire plein de sagacité : «  La personne me semble instable ».

Les journaux parlent également de mathématiques aujourd’hui.

La croix se demande en une comment redonner les gout des maths. Pourquoi ? Eh bien réponse est en gros titre à la une des Echos : "Maths, l’inquiétant déclin français annonce le quotidien économique".

C’est aujourd’hui que l’Etude Pisa va être dévoilée. Pisa c’est cette enquête internationale sur le niveau scolaire des jeunes des pays de l’OCDE. Et d’ores et déjà les quotidiens anticipent de mauvaises nouvelles pour les petits Français.

Pour terminer, un secteur d’activité florissant.

Le monde lui consacre même son éditorial. Si je vous dis qu’il génère 3 milliards de chiffres d’euro de Chiffre d’affaires fournit 21.000 emplois à temps plein et fait vivre 240.000 personnes.

De quoi s’agit-il ? Eh bien du trafic de drogue. C’est la directrice de l’office français anti stupéfiant qui a livré ses chiffres à une commission d’enquête du Sénat.

En un an le nombre d’homicide liés à cette activité a augmenté de 57%.  La violence s’est étendue aux villes moyennes et n’épargnent plus aucun territoire de la République commente le journal.

Bref une autre vision de la « co présence », apaisée et souvent harmonieuse qui règne dans nos quartiers.