La guerre des images, la désinvolture du terroriste d'Arras et les états d'âme d'une journaliste sportive

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la bataille de communication dans le conflit israélo-palestinien, des informations sur le terroriste d'Arras, les états d'âme d'une journaliste sportive.

La guerre des images.

Ce qui se joue à Gaza est aussi une bataille de communication. La capture d’écran que vous découvrirez dans Libération notamment, montre un couloir d’hôpital où des personnages assez flous semblent en emmener un autre par la force.

Des images que Tsahal a présentées comme des preuves irréfutables de la présence du Hamas à l’hôpital AL Shifa raconte Nicolas Rouger, le correspondant du journal à Tel Aviv.

Des images qu’il convient évidemment de manier avec la plus grande prudence pour mais qui devrait alléger le poids qui pesait sur les épaules de l’État major israélien, pressé d’apporter des preuves que le mouvement palestinien utilisait le complexe hospitalier à des fins opérationnels, écrit il.

Parce que les questions commençaient à être de plus en plus embarrassante. Dans l’Opinion, Jean Dominique Merchet se demande d’ailleurs ce matin si l’opération sur l’hôpital n’est pas un fiasco de grande ampleur du renseignement israélien.

À l’évidence, écrit-il, c’est déjà une catastrophe médiatique dans l’opinion publique mondiale qui est en train de se retourner contre l’Etat hébreu. Et de citer le quotidien israélien de droite Jérusalem Post qui reconnait lui-même qu’il n’y a pas pour l’instant de preuves évidentes qu’Al Shifa abrite un centre de commandant essentiel du Hamas.

Et le risque pour l’armée israélienne est effectivement de perdre un combat décisif sur ce front hautement symbolique, explique aussi Guillaume de Dieuleveu, correspondant du Figaro à Jérusalem.

Des révélations maintenant concernant le terroriste du lycée d’Arras.

Le Parisien Aujourd’hui en France, a recueilli les informations sur la détention de Mohamed Mogouchkof.

Ce qui frappe d’abord c’est la désinvolture et les provocations avec lesquelles l’assassin de Dominique Bernard répond aux enquêteurs : Le lendemain de son arrestation il lance aux enquêteurs « Vous m’avez manqué, nan je rigole ! », raconte Jérémie Pham-Lê. Ce qui ressort de ce récit, c’est qu’il avait minutieusement planifié son acte, bien avant les derniers évènements du proche Orient. Qu’il aurait bénéficié de complicité.

Qu’il est animé par la haine de la France de la démocratie de la laïcité.

Puisse ces révélations, écrit Jean Baptiste Isaac dans son éditorial, ouvrir les yeux aux derniers somnambules qui n’ont pas pris conscience du défi que représente l’Islam radical pour la sécurité du pays. 

Après ces informations, on passe à des états d’âme.

Ceux d’une journaliste sportive. Elle s’appelle Chrystelle Bonnet, elle travaille à l’Equipe et tous les lundis elle signe un billet d’humeur bien troussé en dernière page du quotidien sportive… Et au regard de l’actualité internationale dramatique elle raconte aujourd’hui ses angoisses existentielles.  

Parce que ça sert à quoi un journaliste de sport quand la planète brule, qu’on tue les enfants qu’on bute les profs s’interroge-t-elle ? 

Quand des reporters de guerre venaient nous présenter leur métier en école de journalisme on savait qu’on n’aurait pas la même carte de presse, ajoute-t-elle avec remords. 

Alors à la lecture de ce petit papier on aurait envie de répondre que se poser la question c’est déjà un beau réflexe d’humilité qui n’est pas la vertu la plus courante dans notre profession. Et puis que si ! On a aussi besoin du sport pour nous aider à supporter le reste de l’actualité.

Qu’on est amusé et intéressé d’apprendre dans le même numéro de l’équipe que les terrains de foot des professionnels sont attaqués par des champignons. C’est de saison en automne, mais cela ne fait pas du tout rigoler les jardiniers des stades. Notamment celui de la Mosson à Montpellier où Alexis Danjon a enquêté…

Le pyricularia, c’est son petit nom, est apparu en 2016 et depuis impossible de l’éradiquer. Il revient tous les ans et on peut tout à fait le comparer au Covid et ses variants explique un spécialiste au journal.

Mais sur la pelouse de Montpellier il n’y a pas que des champignons qui sont de retours. Il y a aussi Bernard Laporte. Moins d’un an après sa condamnation pour corruption et trafics d’influence l’ancien entraineur, ministre, président de la fédé de rugby a été embauché par son ami Mohed Altrad patron du club de Montpellier qui lui aussi a été condamné dans la même affaire.

Même si a priori, il n’y a pas dans cette embauche d’entorse à la loi. L’opération parait tout de même curieuse à beaucoup de monde.

Dans le Midi libre, Vincent Couture s’en ouvre prudemment au principal intéressé auprès de qui il a obtenu une interview. Bernard Laporte, votre association alors que vous avez été condamné à de la prison avec sursis est durement commenté,  que répondez-vous ? "Je ne réponds pas aux cons", déclare Laporte.

Dans ces pages sports, Libération apporte LA réponse à LA question du week-end. Pourquoi les joueurs de l’équipe de France de foot se sont-ils acharnés sur les pauvres gibraltariens samedi ? 14 zéro, a priori ça n’avait aucun sens face des joueurs beaucoup plus faibles et pour un match sans enjeux.

Grégory Schneider à un théorie « vintage », comme il dit. Les Français ont voulu les punir car les joueurs de Gibraltar ont la réputation de jouer trop violement. D’ailleurs, Warren Zaire-Emery en a fait les frais.

Du coup pas de quartier et 14 buts plus tard notre équipe de France sorte de police sportive a ainsi fait rentrer Gibraltar au panthéon du ridicule. Sorte de terminus des présomptueux et des casseurs de tibias.