5:30
  • Copié
, modifié à

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il s'intéresse au film de Stéphane Demoustier "Borgo" inspiré du double assassinat et à la fin de l'émission mythique "Des chiffres et des lettres".

Mieux qu’au cinéma.

C’est une histoire qui pourrait être un scénario pour le cinéma. D’ailleurs, c’est fait ! Le film est sorti il y a 3 semaines, il s’appelle Borgo et s’inspire de l’histoire d’une gardienne de prison qui, nommée en Corse, va participer à une tuerie effroyable.

L’affaire fait ce matin la une de la Provence car le procès débute aujourd’hui aux assises des Bouche du Rhône. Dans le box, 16 accusés dont Catherine Chatelain. L’histoire qu’elle raconte elle-même est étonnante : « La parisienne qui comme moi arrive dans l’ile, ne parle pas un mot de corse et qui rentre dans un truc comme ça c’est fort quand même... » En 2018, écrit François Barrère dans le Midi Libre, devant 2 juges d’instruction médusés, Cathy Chatelain, 48 ans, raconte avec fierté et gourmandise comment elle a participé à cette vendetta spectaculaire qui a ensanglanté l’aéroport de Bastia quelques mois plus tôt. Deux figures du banditisme, membre de la brise de mer, sont exécutées.

Les enquêteurs vont rapidement remonter la piste jusqu’ à l’auteur, les commanditaires et jusqu’à Cathy chatelain surveillante à la prison de Borgo depuis 4 ans. C’est elle qui a identifié la cible pour le tueur, les juges en sont convaincus.  La bise qu’elle fait à l’un des hommes à l’aéroport était le signal... le baiser de la mort.

Elle recevra en échange 200 000 euros. Mais l’argent n’explique pas tout chez cette mère de 4 enfants entré dans la pénitentiaire 10 ans plus tôt. « J’ai proposé mes services parce que j‘avais le sentiment d’appartenir à quelque chose expliquera-t-elle en garde à vue...

J’estimais que ces gens me faisaient confiance et je voulais leur montrer que j’étais à la hauteur ».

A Borgo elle a commencé à rendre des services faire passe de la drogue à sympathiser avec certains détenus dont celui qu’elle participera à faire assassiner. « Après le baiser j’avais fait mon job -expliquera-t-elle-. On se dit aurevoir et Tony me regarde. Je pense que Tony avait compris. J’aurais toujours son regard en tête jusqu’à la fin de ma vie ».

Quelques secondes plus tard il est effectivement abattu d’une rafale de Kalachnikov dans le dos. Le tueur solitaire rassure les témoins horrifiés en s’éloignant d’un pas tranquille.  « C’est rien dit-il, c’est pour un film ».

Maillon faible

le grand sujet c’est bien sur la visite du Président Chinois en France.

Xi Jinping qui à cette occasion publie une Tribune dans le Figaro où il fait patte de velours.

Il promet d’ouvrir d’avantage le marché chinois aux entreprises française. Assure comprendre l’enjeu de la crise Ukrainienne pour les européens et réaffirme les principes de coexistence pacifique.

Ça, c’est pour le discours officiel, mais pour bien comprendre les enjeux de cette visite, il vaut mieux quand même lire dans le même Figaro les articles de Sébastien Fellati, Isabelle Lasserre et Nicolas Baverez.

D’abord celui que nous accueillons est un géant extrêmement fragilisé depuis sa gestion calamiteuse de la crise Covid explique Baverez. Les effets ont été dévastateurs : Immense défiance de la population chinoise envers ses dirigeants, effondrement démographique, croissance divisée par 3, explosion du chômage.

De plus la chine décroche par rapport aux Etats Unis devenus beaucoup plus agressif à son égard.

Dès lors L’Union Européenne est à la fois pour la Chine un enjeu déterminant et le point faible de l’occident. Elle est le seul marché riche qui lui reste accessible. Et avec La France -explique encore baverez- ; Xi Jinping fait le choix du maillon faible économique de l’Europe. Son Objectif c’est que Macron fasse pression sur l’Union Européenne pour qu’elle soit plus conciliante avec Pékin.

Sur le dossier ukrainien, il y a peu de chance que Paris fasse bouger Pékin prévient Isabelle Lasserre. La chine n’a aucun intérêt à ce que la guerre s’arrête.

Bref on va suivre cette visite avec intérêt même s’il ne faut pas en attendre grand-chose.

Signe peut être de la dégradation des relations, le cadeau qu’offre traditionnellement le président français à son homologue...

En 2018, Macron lui avait offert Vésuve de Brékka, un pur-sang de la garde républicaine rappelle François-Xavier Bourmaud de l’Opinion...  

L’année suivante il débarque en chine avec une bouteille de vin. Un romanée-Conti 78 quand même, mais ce n’est pas un cheval.

En 2023 Emmanuel Macron lui offre 2 photos de Marc Riboud et un vase... Du Sèvre certes mais offrir un vase à un chinois, c’est un peu comme offrir des chocolats à un Suisse.

Des chiffres et des idéogrammes !

On termine par la fin d’une institution. Et cela va être un drame dans les maisons de retraites : La fin des Chiffres et des lettres !

C’est la Tribune Dimanche qui a annoncé la nouvelle hier et le Parisien Aujourd’hui-en-France consacre 2 pleines pages à la fin de ce monument télévisuel lancé en 1972.

Patrice Lafont, qui fut longtemps présentateurs et qui en reste producteur, accueille la nouvelle avec fatalisme et un peu de dépit. « 

Parce que ce jeu était fondé sur l’intelligence mais surtout il était français. Inventée par Armand Jammot -rappelle-t-il- ; on l’a exporté dans 12 pays... C’est la disparition d’un format français alors que l’on achète plus que des programmes américains ».

Adieu les Chiffres et les Lettres mais bonjour la bonne idée de cadeau

Emmanuel Macron devrait offrir à Xi Jinping une boite du célèbre jeu !