Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur les réactions de la presse au lendemain de la grande conférence d'Emmanuel Macron, sur des WC spéciaux pour récupérer l'urine et sur le monde sans enfant vu par Améline.
On marche sur la tête.
« Depuis quelques mois on découvre partout en France des panneaux d’entrée de villes la tête en bas », raconte gaspard Koenig dans sa tribune des Echos.
« La presse nationale n’y a consacré que des entrefilets ironiques mais la presse locale s’empare régulièrement du sujet car il n’est pas anodin de lire le nom de sa commune à l’envers comme si la terre et le ciel était inversé. C’est le syndicat des jeunes agriculteurs qui a lancé cette campagne pour signifier qu’on marche sur la tête ».
« Et le soutien de la plupart des maires qui laisse faire, montre à quel point cette impression est partagée par l’ensemble de la population ».
Or « On marche sur la tête », représente une revendication politique bien singulière, poursuit-il. Il ne s’agit pas de réclamer des sous ni de refaire le Monde mais d’exiger une politique intelligible et cohérente.
Et c’est peut-être en voyant tous ces panneaux retournés qu’Emmanuel Macron a décidé de reprendre la main hier.
La conférence du général
Pour résumer la façon dont les journaux commentent la conférence de presse du président de la République. C’est d’abord sur le fond chapeau l’artiste ! Toute la presse reconnait à notre président une énergie, et une force de conviction qui ont fait sa marque de fabrique.
C’était « le Tourbillon Macron », titre le Midi Libre ; « Macron à l’offensive » annonce le Parisien ; C’était le général Macron s’amuse la dépêche du midi en échos à tous les réarmements annoncés. Et dans ses colonnes Jean-Claude Souléry reconnait que le chef de l’Etat s’est montré plutôt à son aise. "Dans notre République, écrit-il, il n’y a qu’un seul patron et c’est le président !"
La barre à droite
Sur le fond maintenant c’était « L’école, l’Ordre le travail » énumère le Dauphiné Libéré en titre. « Macron veut remettre de l’ordre » confirme l’Est républicain à Nancy. En fait Macron vire à Droite, résume Corse Matin.
À droite toute, le constat revient souvent dans les éditoriaux.
Et si vous n’êtes pas convaincu lisez celui du Figaro. On sait que Vincent Trémollet de Villers que l’on connait bien sur l’ antenne d’Europe 1 peut parfois être féroce à l’endroit de notre président, mais aujourd’hui c’est la divine surprise : « L’Union des droites c’était hier soir à l’Elysée ! -s’exclame-t-il- avec les reprises des slogans d’Éric Zemmour, Laurent Wauquiez et Nicolas Sarkozy : « Que la France reste la France », « la France forte », la simplification défendue par Lisnard le déclassement évoqué par Bardella ».
Alors Trémollet attend quand même de voir, mais on ne peut que s’en réjouir, écrit-il.
Et si vous n’êtes toujours pas convaincu par ce virage à droite, jetez aussi un coup d’œil à Libération.
« Macron vielle France » titre-t-il en se pinçant le nez. Le journal a détesté ce « bon sens » prôné par un président qui a « une vision surannée pour ne pas dire conservatrice de l’Ecole », écrit-il.
« Mais en fait Emmanuel Macron s’est attaché à répondre aux préoccupations de ses compatriotes », semble lui répondre Franck Buchy, des Dernières Nouvelle d’Alsace.
L’éditorialiste, qui a de la mémoire, a vu dans le Macron 2024 le « Bon sens » de Georges Pompidou et « la Nouvelle Société » de Jacques Chaban Delmas. « Et c’est à même de satisfaire une grande partie de ses compatriotes qui souhaitent, affirme-t-il, que la France reste la France ».
Le monde d’Améline
Mais pour que la France reste la France il faudrait peut-être qu’elle se remette à faire des enfants… C’est l’autre grand sujet ce matin. Toute la presse est catastrophée par les chiffres de l’Insée, « La France s’enfonce dans l’hiver démographique annonce joliment et tristement la Croix » Mais dans les Echos, Lucie Roquebain explique que tout cela est politique : « La France a fait le choix de la vieillesse -affirme-t-elle-, en 30 ans les dépenses de retraites ont augmenté de 10% quand celle pour la famille ont chuté de 22% ».
Mais toute la presse n’est pas catastrophée. Libération publie un long article extatique sur ces bobos qui font le choix de ne pas avoir d’enfant. Alors il y a les raisons financières, mais pas seulement. Libé a dégoté Améline, journaliste indépendante de 25 ans, allergique aux bambins : « quand bien même je serai riche, ce choix restera le même, Je voudrai d’abord dépenser l’argent pour moi ma famille et mes amis »… On se permettra de signaler à Améline que si elle ne fait pas d’enfant sa famille risque de se rétrécir assez rapidement. On ne peut pas penser à tout !
Notre pipi est précieux
Mais on va terminer par cette info assez étonnante lu dans le Parisien et qui va beaucoup plaire à Améline.
Dans le 14ème arrondissement de notre belle capitale, 600 appartements d’une nouvelle résidence écolo vont être équipées de WC spéciaux afin de récupérer l’urine des habitants. Parce que notre pipi est précieux nous explique Céline Carez. Il va servir à fabriquer de l’engrais. Pour faire pousser des patates des carottes et des biocarburants.
Morale de l’histoire ?
L’écologie de demain ce ne sera plus pisser dans un violon, mais utiliser nos vessies pour éclairer les lanternes.
