Jean Racine avec l'affaire Isabelle Huppert, la violence à Moscou et l'alerte Vigipirate qui remonte

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la photo des quatre auteurs présumés de l'attentat de Moscou, la France en alerte maximale et la dette française qui inquiète.

Le choc des photos

Ce sont quatre hommes.  Leur visage tuméfié laisse imaginer la violence des coups qu’ils ont reçus… et pour tout dire l’image fait froid dans le dos. Photos des 4 auteurs présumés de l’attentat de Moscou que le Figaro a décidé de la montrer à ses lecteurs, parce qu’elle témoigne de la torture qu’on subit ses hommes.

Et tout cela est délibéré explique aussi le Parisien. La Russie met en scène la torture explique le journal. « Sur d’autres images que nous n’avons pas pu vérifier -précise Léo Aguesse dans ses colonnes-, on voit aussi l’un des assaillants présumés subir des chocs électriques sur les parties génitales. Un autre se faire trancher l’oreille par un individu… »

« Ces pratiques d’une extrême brutalité sont assez communes pour obtenir des aveux… Et elles sont désormais complètement assumées comme pour afficher l’envie de vengeance » affirme le journal …

Elles sont aussi à n’en pas douter le signe du grand désarroi qui règne au Kremlin. Pour vous en convaincre lisez la tribune lumineuse que signe Pierre Lelouche dans le Figaro. Il y parle de l’humiliation que représente cet attentat pour Vladimir Poutine qui n’a rien vu venir malgré les mises en garde récente des Etats Unis.

En parler ou pas

Et la conséquence de cet attentat de Moscou se fait sentir en France avec le relèvement spectaculaire du Plan Vigipirate en Urgence attentat.

Sur le sujet, la presse ce matin se divise finalement en 2 camps. Ceux qui préfère ne pas trop en parler, et même de ne pas en parler du tout, avec l’idée, on l’imagine de ne pas trop inquiéter le lecteur et de ne surtout pas lui donner envie de voter en faveur de candidats qui font de la sécurité une priorité. Pas un mot à la une de l’Humanité de Libération, ou de La Croix. Et puis il y a ceux qui y consacre leur plus gros titre : « La France en alerte » titre le Parisien Aujourd’hui en France.  « En alerte maximale » renchérit le Figaro. Oui « les Français projetés dans le Chaos global » annonce l’Opinion…

Les sept raisons de la peur

Même s’il n’était pas connu précisément par les journaux, Le taux d’endettement divulgué ce matin n’est malheureusement pas une surprise…. Après avoir fait fuiter 5,6% du PIB … le gouvernement n’annonce finalement QUE ! 5,5% colossale finesses de communication ! 

Mais si vous avez encore un doute sur la gravité de la situation, lisez la chronique de Jean Marc Vittori dans les Echos sur les 7 raison d’avoir peur. D’ailleurs « un vent de panique soufflait ces derniers jours dans les allées du pouvoir » raconte-t-il.

Et pourtant la solution est simple pour Libération. Nostalgique des années Hollande, le journal appelle de ses vœux une puissante hausses des impôts et de s’appuyer pour se faire sur un sondage assez cocasse d’où il ressort que, Ô Surprise ! Les Français sont effectivement très favorables à une hausse des impôts… des autres !

Seul 4% des personnes interrogés accepteraient une hausse de la fiscalité pour tous les ménages.

Le retour de la Provence.

Après 3 jours de grève et la réintégration du directeur de la rédaction, évincé après la publication d’une Une qui, on l’a bien compris, n’avait pas du tout plu à l’Elysée, le journal est à nouveau en kiosque.

Dans Le Figaro, Jean-Christophe Tortora, le patron du pole média de CMA CGM, propriétaire du quotidien marseillais, affirme sans rigoler que Rodolphe Saadé, réputé proche d’Emmanuel Macron rappelle le Figaro, n’est jamais intervenu à la Provence… Jamais !

D’ailleurs il nous apprend que son boss sera lui aussi entendu à l’Assemblée Nationale, dans les cadre de la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences télé. Mais que, Ô Surprise, lui sera entendu à huis clôt.

«On comprend pas ce que tu dis Isabelle ! »

C’est une affaire qui ne peut arriver, je crois, que dans notre beau pays de France. Depuis quelques semaines Isabelle Huppert joue à Paris une Bérénice qui interroge même les critiques les plus ouverts à l’avant-garde théâtrale.

Pour le public, même exigeant, c’est quand même très dur. D’ailleurs beaucoup d’amoureux de Racine quitte le spectacle avant la fin …

Mais Libération nous apprend qu'il y a quelque jour un spectateur a interrompu le spectacle en criant « On comprend pas ce que tu dis Isabelle »… avant de la huer. Et le plus grave une partie du public a ri. Les deux auteurs qui racontent l’affaire à libé eux en ont pleuré…

L’ironie de l’histoire c’est qu’elle rappelle exactement le scénario du film : Yannick de Quentin Dupieux l’année dernière où un spectateur interrompt une pièce de théâtre. La critique avait encensé Dupieux, mais lui n’avait quand même pas osé s’en prendre la Reine Isabelle Huppert.

Allez juste pour le plaisir : 

Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,

Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?

Que le jour recommence et que le jour finisse,

Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice