Des révélations sur la future loi sur la fin de vie, une bad COP 28 et l'affaire Blake et Mortimer

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le projet de loi sur la fin de vie, l'interview de François Hardy, l'accord de la COP 28 et les millions envolés de Blake et Mortimer.

Un projet de loi en chasse un autre.

Le psychodrame autour de la loi Immigration même pas encore digéré, voici celle sur la fin de vie. C’est le Figaro qui s’est procuré l’avant-projet qui doit être définitivement arbitré par le Président de la République.

Un texte qui va très loin dans le suicide assisté et l’Euthanasie même si ces termes ne sont pas utilisés. L’aide à mourir leur étant préféré.

L’administration d’une substance létale serait par principe effectuée par la personne elle-même, mais un médecin, un infirmier pourrait intervenir lorsque le malade n’est pas en mesure physiquement d’y procéder prévoit-il. Rôle qui pourrait aussi être endossé par un proche, par exemple pour amener le verre et faire boire à la personne la substance létale.

Le code pénal enfin qui définit le meurtre et l’assassinat ne serait quant à lui pas modifié.

Voilà les grandes lignes de ce texte… Pour les commentaires, il n’y a pour l’heure que ceux du Figaro qui trouvent que le texte va beaucoup trop loin. Dans son éditorial, Laurence de Charrette qui suit de près ce dossier estime que les rédacteurs se sont largement inspirés du système belge. Elle y voit une forme de déshumanisation.

Deux pages plus loin Guillaume Tabard est encore plus sévère. Ceux qui espérait une grande prudence sur le sujet et une prise en compte des alarmes des soignants en seront pour leur frais. Même si les mots de suicide et d’Euthanasie sont délibérément occulté, la version de l’exécutif prouve une intention d’aller d’emblée très loin. À moins qu’Emmanuel Macron impose une plus grande prudence. Mais le voudra-t-il ?

Voilà c’est à lire dans le Figaro.

Sur ce sujet politique, sociétale et qui touche à l’intime, à lire aussi dans Paris Match maintenant, l’Interview de Françoise Hardy. 

Vous sourirez peut-être des propos cash de la chanteuse. Quand elle révèle que sa mère considérait Jacques Dutronc comme le pire père et le pire mari qui soit.

Mais c’est plutôt l’émotion qui étreint car Marie-Laure Delorme nous apprend que Françoise Hardy se bat contre un cancer qui ne lui laisse aucun répit.

"Vous aurez 80 ans le 17 janvier prochain, que faut-il vous souhaiter?", l’interroge-t-elle. "De partir bientôt et de façon rapide sans trop de grosses épreuves, comme l’impossibilité de respirer."

Lui ne fera jamais appel à l’Euthanasie ou a l’aide à Mourir.

Lui c’est le pape François. Le souverain pontife a accordé une interview à une télévision mexicaine hier et c’est la Croix qui en fait la recension. Interrogé au sujet d’une éventuelle renonciation, François affirme ne pas avoir pensé à démissionner malgré ses problèmes de santé. Mais il parle de sa mort ou plutôt de son enterrement. Et ce pape qui ne fait décidément rien comme les autres à décidé de ne pas être enterré à St Pierre où tous les papes reposent depuis Léon 13, mais à Rome quand même à la basilique Ste Marie majeure. L’endroit est prêt, affirme-t-il avec apparemment beaucoup de sérénité.

Sinon à la Une des journaux ce sont les résultats de la Cop 28 qui monopolisent les gros titres. 

Et c’est le retour de l’éternel débat entre verre à moitié vide et à moitié plein.

Si vous voulez être optimiste, lisez le Parisien Aujourd’hui en France qui y voit un accord qui redonne espoir. Les pessimistes se désoleront avec l’Humanité de cette goutte d’eau dans la marée noire.

Dans le Monde, Mathieu Goar, le correspondant du journal sur place relate la longue nuit de négociation qui a accouché de cet accord, jugé historique mais toujours non contraignant et sans financement prévu.  

Libération quant à lui s’en sort avec quelques calembours. Comment démêler le vrai du fossile, titre le journal. Lisez tout de même dans ses colonnes l’interview de Jean Jouzel ancien vice-président du Giec et qui fait quand même autorité en la matière.

"Je ne veux surtout pas être trop négatif, mais je n’irai pas jusqu’à parler d’une décision historique", déclare-t-il. C’est la première fois que les combustibles fossiles sont cités malgré l’appel de l’Opep à ne pas le faire. Mais le mot « sortie » n’est pas là…

Ce texte est une sorte d’auberge espagnole, chacun peut y voir ce qu’il veut c’est un problème. On ne pourra en juger la portée réelle que plus tard d’ici à 2025. D’ici là il faudrait que les renouvelables prennent la place des fossiles pour le moment elles ne font que s’y ajouter.

Une autre interview, celle de Jean Tirole dans l’Express.

Long entretien de sept pages dans l’Express ou le prix Nobel d’Economie porte un regard très inquiet sur notre pays : Incapacité à réformer en profondeur l’Etat, lourdeur du millefeuille administratif, dépenses publics inefficace. Mais pour lui le problème numéro 1, c’est la longue descente aux enfers de notre système éducatif. « La France court le risque de déclassement » affirme Jean Tirole. 

Alors si après la lecture de cette interview, Emmanuel Macron veut se remonter un peu le moral il découvrira dans le même Express que le Financial Times l’a élu politicien de l’année. Le quotidien économique britannique salue sa réforme des retraites. La plupart des présidents auraient assoupli ou abandonné la réforme pas lui écrit Janan Ganesh, le chroniqueur vedette du journal : Le résultat une amertume persistante mais aussi des finances publiques un peu plus tenable.

Voilà quand des Anglais se mettent à dire un peu de bien de la France on se dit que Noël approche.

On termine d’ailleurs avec les deux Anglais les plus célèbres de la bande dessinée et cette histoire incroyable que nous raconte Le Monde : Les millions envolés de Blake et Mortimer.

Faut-il rappeler ici que les deux héros d’Edgard P Jacobs sont aussi célèbre en Belgique que Tintin ? Que la ligne clair de l’auteur a largement contribué à faire de la bande dessinée un huitième art ?

Il suffit d’ailleurs d’évoquer la marque jaune pour que surgissent aussitôt des brunes londoniennes les silhouettes so British des deux héros sanglés dans leurs impeccables trench coat.

La planche originale de cet album célébrissime a été volée raconte Jérôme Dupuis. Et ce n’est pas la seule, 200 autres originaux qui étaient censés dormir depuis des décennies dans les coffres fort de la fondation Jacobs se sont envolés.

Valeur estimée, au bas mot 40 millions d’euros. Mais symboliquement, c’est bien plus. "Il faut bien comprendre que pour la Belgique ce sont un peu les joyaux de la couronne", commente un initié.

Alors qui a fait le coup ? Eh bien non, ce n’est pas l’abominable colonel Olrik. Mais très probablement l’ancien président de la Fondation Jacob et un expert de la maison de Artcturial. Ils sont soupçonnés d’avoir revendu ces œuvres sous le manteau. Mais à qui ? Eh bien vous le découvrirez dans cette enquête du Monde qui vous emmènera de Bruxelles jusqu’en suisse auprès d’un descendant d’un célèbre baron français, roi du stylo bille.

By jove, Gentlemen. This man is the Devil.