5:44
  • Copié
, modifié à

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il s'intéresse aux articles sur la Coupe du monde de rugby qui se multiplient à la veille du premier match. La compétition n'a pas encore commencé mais la presse est déjà enthousiaste.

Nous sommes à J-2 du coup d’envoi de la Coupe du monde, et cela va être dur pour tous ceux qui ne s’intéresse pas au Rugby.

"Le Raz de marée s’annonce gigantesque", prévient Martin Couturié dans le Figaro.

20 équipes 660 joueurs, 40 matchs de poules, huit rencontres décisives en phases finales sur trois chaines de télé. La coupe du Monde débarque en France annonce le journal qui consacre après d’autres et avant les suivants un cahier spécial à l’évènement.

Parce qu’ il y en a des choses à dire.

Alors les amateurs de la chose Rugbystique se délecteront des articles techniques de savoir que notre Antoine Dupont est le meilleur joueur du Monde, que la France est favorite.

"Aucun doute", écrit le Figaro. "Vu ses qualités et ses résultats, la France va être sacrée championne du monde", fanfaronne t-il.

Prudence quand même…

Bon en revanche ceux qui vont gagner et là  avec certitude, ce sont les professionnels du tourisme signale d’ores et déjà le Monde. "Le Rugby fait flamber le prix des chambres", note le journal. Plus 77% à Lille par exemple. 

"On attend 600.000 visiteurs étrangers", explique Marjorie Cessac et ils vont dépenser 300 euros par jour.

Pour certains qui viennent de loin, explique-t-elle, c’est le voyage de leur vie et à Toulouse qui accueillera de nombreux supporte japonais, on servira au petit déjeuner des soupes miso et du riz. 

Et bon appétit.

Alors , L’opinion pour sa part s’intéresse moins aux facéties culinaires des supporters de l’équipe du soleil levant, qu’au syndicats français qui entendent bien transformer l’essai au gros rouge !

« La France est déjà championne des grèves ! titre le quotidien qui signalent que les préavis se multiplient. À la RATP mais aussi chez les contrôleurs aériens dans les transports en commun bordelais et toulousains ou la police municipale de Nantes. Et Olivier Bacuzzat d’ironiser: « On peut compter sur notre pays pour se montrer au meilleur de sa forme dans ce qui est devenu une spécialité nationale le conflit social.

Mais faut-il vraiment râler ? Faut-il bouder son plaisir ?

Et bien ce n’est pas le parti pris d’une majorité de vos journaux qui n’attendent pas le coup d’envoi pour déjà s’enthousiasmes.

Et c’est marrant d’ailleurs de constater que dès qu’ils écrivent sur le Rugby les éditorialistes se sentent le talent d’un Charles Péguy, les ailes d’un Chateaubriand.

« Notre Histoire titre » titre un brin solennel l’Equipe ce matin.

Et dans ses colonnes l’excellent Vincent Duluc se fait mémorialiste. 

Sous le titre : « Toute la beauté du monde »  il écrit : « On peut toujours regretter que faire nation par le sport soit devenu un élément de langage politique, au lieu de demeurer quelque chose de non formulée et d’impalpables flottant dans l’air autour des grands évènements à domicile. Mais c’est ainsi… toujours…  et jusque là que nous traversons ensemble ces grands moments qui construisent une mémoire collective ».

Mais la palme revient ce matin à Alexis Karklin-Marchay qui, à la Une des Echos, voit dans le Rugby carrément une métaphore de la société française.  

« Le Rugby incarne à certains égards les trois piliers de notre devises nationale", affirme-t-il.

La liberté puisqu’il repose sur la créativité de ceux qui sont sur la pelouse.

L’égalité puisqu’il réunit des joueurs qui ont tous leur chance de briller au coup d’envoi.

La Fraternité enfin tant il incarne la convivialité.

Et de revenir tout de même à hauteur de gazon en citant Jean Pierre Rives en guise de conclusion. Le Rugby disait casque d’or c’est l’histoire d’un ballon avec des copains autour, et quand il n’y a plus de ballon il reste les copains.

 

Les journaux sont moins lyriques et moins drôles.

C’est la crise ou plutôt les crises, à chacun la sienne ce matin.

Libération revient en première page sur la crise Alimentaire…

Après les restos du cœur et la fondation Abbé Pierre, le secours populaire sonne l’alarme.

Et c’est "le bran le bas politique" souligne Alexandra Schwartzbrod dans son éditorial. Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont bien compris qu’il y avait là une bombe sociale qui risquait de leur exploser à la figure.

Du coup 15 millions ont été débloqués en Urgence pour les Restos du cœur même si 10 étaient déjà budgétés, rappelle-telle.

Et puis est-ce qu’il n’y a pas quelque chose qui cloche poursuit-elle quand l’Etat doit verser de l’argent à des associations censés aider des individus que ce même état laisse sur le bord du chemin.  

 

Le Figaro, lui s’inquiète pour sa part de la crise de l’immobilier.

La crise du logement frappe les Français de plein fouet titre le quotidien.

C’est l’autre crise écrit Jacques Olivier Martin dans son éditorial. A celle du pouvoir d’achat est en train de s’ajouter celle du pouvoir se loger… Moins médiatique elle est pourtant bien réelle…

Et d’expliquer : Multiplication par 4 des taux d’intérêts. Moins d’acheteurs moins de vendeurs, flambée des couts de construction, le cocktail est destructeur affirme-t-il…  

 

On va quand même terminer par une bonne nouvelle.

C’est ainsi que le Figaro économie nous signale que contrairement à ce qu’on disait, la France ne devrait pas manquer d’électricité cet hiver. Après l’accident industriel qu’a traversé EDF l’an passé et cette foultitude de centrale en carafe. 2023 sonne le retour à la normale.

Bon ça ne veut pas dire que le prix de l’électricité va baisser mais nous n’aurons pas coupure. C’est déjà ça...

De toutes façons à partir de vendredi comme pourrait l’écrire quelques éditorialistes éthérés.  Plus que d’EDF c’est de l’Equipe de France de Rugby que nous attendrons la lumière.