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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, l'attaque au couteau à Bordeaux, la vie au camping, la fin HLM à vie et une incroyable hypothèse. 

Pourquoi lire plusieurs journaux le matin ? Question qui pourrait être légitime si on considère que tous les canards racontent la même chose. Mais un jour comme aujourd’hui, je peux attester qu’il y a des différences.

Prenons cette attaque au couteau à Bordeaux qui a fait un mort et un blessé. L’assaillant reprochant à ses victimes de boire de l’alcool un soir de fin de ramadan. Eh bien il y a d’abord ceux qui n’en parlent pas du tout, qui estime que l’affaire n’existe pas.

Ceux qui ensuite l’évoque en quelques lignes sous la rubrique faits divers. Comprenez les faits se sont bien déroulés mais il ne faut surtout pas y voir de signification sociétale...

Il y a ensuite Le Parisien qui d’habitude aime bien les faits divers mais qui-là ne consacre à l’affaire qu’un petit quart de page.

Et puis il y a le Figaro qui lui consacre sa une et les 2 pages suivantes.

Il faut dire que le sujet est hautement inflammable...

« La France confrontée à la violence Islamiste du quotidien »... Titre le journal qui estime qu’en quelques jours la succession d’affaires auxquels nous assistons ne permets plus de les cataloguer comme de simples faits divers...

Il y a donc cet assassinat de Bordeaux pour consommation d’alcool.

Il y a eu le meurtre de Shamsédine,

L’Agression de Samara à Montpellier...

« Et à chaque fois -écrit le Figaro-, des agresseurs qui justifient leurs actes par la transgression des règles traditionnelles islamiques ».

Et voilà pourquoi certains, préfèrent regarder ailleurs.

Mais il faut pourtant lire l’interview de Pierre Vermeren... Cette historien, spécialiste des sociétés arabes est interrogé par Martin Bernier : « Les islamistes -explique-t-il-, ont érigé le Ramadan en grand moment de mobilisation pour rappeler les normes islamiques de manière drastique. Ils le font dans les pays où ils sont à l’offensive : au Moyen Orient et au Maghreb et désormais en France et en Belgique. Ce qui devrait être un moment de prière, et de fête familiale devient pour ces rigoristes un prétexte à la mobilisation identitaire et communautaire : Invisibilisation des femmes sous le voile, interdits alimentaire, séparation des sexes. L’islam rigoriste minoritaire veut devenir la norme ». Et c’est donc cela que certains journaux ne veulent pas voir...

 

La vie au camping, toute la vie...

Eux non plus on ne veut pas les voir. Ils sont pourtant 100 000. 100 000 français à vivre à l’année dans des campings car ils n’ont pas les moyens de faire autrement. Et c’est un beau reportage que vous lirez dans les quotidiens de l’Est de la France du groupe Ebra.

« Dans ce camping de l’Oise qui compte 150 emplacements -raconte Delphine Bancaud-, 50 sont ainsi occupés par des résidents à l’année.

Ce sont souvent des couples ou des familles monoparentales ».

« Un phénomène est en expansion depuis les années 2000 que ce soit dans les territoires péri urbains ruraux ou en périphérie des villes marquées par la flambée de l’immobilier et par le développement d’AirBn’B ».

« Pour ces personne le camping s’avère être la dernière solution avant souvent de se retrouver à la rue ». Certaines travaillent mais c’est compliqué de se loger dans le privé et le logement social il n’y en pas explique la gérante qui préfèrent garder l’anonymat et qui a demandé à la journaliste que l’on ne cite pas le nom de son camping.

Le signe écrit elle d’une réalité qui dérange et que l’on préférerait cacher...

 

La fin du HLM à vie

Et pourtant le logement social on va en parler aujourd’hui...

Les Echos se sont procuré le projet de loi sur le logement abordable.... Projet qui veut mettre un terme au logement social à vie... A partir d’un certain niveau de revenu, il faudra déménager... 8% des locataires de HLM pourraient être contraints de faire leurs valises...

 

L’incroyable hypothèse...

On termine avec un fait divers, puisqu’on en parlait tout à l’heure...

Et même le fait divers des faits divers... l’Affaire de la disparition du petit Emile...

Laurent Vadiguié, l’enquêteur très chevronné de Marianne s’est rendu sur place et s’est intéressé à l’enquête. Sa conclusion : Il y a eu des énormes loupés de la Gendarmerie.

« Aujourd’hui que l’on a retrouvé les ossements, à lire les cartes IGN et les courbes de niveau l’endroit de la découverte semble tristement évident » écrit Valdiguié. Et le procureur admet désormais qu’il ne peut affirmer que chaque mètre carré dans cette zone a été fouillé...

En fait les enquêteurs et leurs chiens qui ont perdu la piste de l’enfant après la fontaine du village n’ont pas été bien perspicace ...

Alors pour l’heure aucune hypothèse n’est abandonné mais à 90% il semble s’agir d’un accident affirme le journal.

Bon mais comment expliquer que le piste de l’enfant se soit interrompue...

Eh bien tenez-vous bien... Un loup !

Il y en a ici, explique le maire de la commune, surtout l’été avec les troupeau.

Alors pas d’emballement mais s’il n’y a personne, un loup peut très bien attraper un enfant à la fontaine du village et courir une demi-heure, sans relâcher sa pression et sans faire couler de sang explique l’un des spécialistes, comportementaliste canin...

Et là si effectivement c’est un loup qui a fait le coup, ce n’est plus un fait divers... C’est le petit chaperon rouge ! Avec en prime le débat sur la réintroduction de la grosse bête dans les alpages et dans notre imaginaire collectif.