Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le budget 2026, le christianisme et Boualem Sansal.
Où trouver 40 milliards ? La question sert de gros titre au Parisien-Aujourd’hui en France. Alors que François Bayrou convoque aujourd’hui une conférence sur les comptes publics. Et alors que l’on sait que pour tenir les déficits dans des proportions à peu près raisonnable. Il va falloir trouver 40 milliards. Mais en fait, si l’on veut être parfaitement honnête. La question n’est pas où mais comment dégager 40 milliards. Les déficits on sait pertinemment où ils se trouvent. La chose est parfaitement documentée et depuis longtemps.
« La Cour des comptes pourrait même se vexer tant ses mises en gardes répétées ne sont guère entendues » écrit Nicolas Charbonneau dans l’édito du Parisien.
Hier encore, la Cour des comptes a identifié 20 milliards d’économie potentielles sur l’Assurance maladie confirment Les Echos en une. Tout cela est écrit noir sur blanc dans vos journaux.
Démagogie, déclassement, mensonge...
Ce qu’il manque aujourd’hui est moins de l’argent que du courage.
Alors évidemment la position de commentateur est plus confortable que celle de Premier Ministre surtout sans majorité.
Néanmoins personne n’a forcé François Bayrou a accepté le poste et on même cru comprendre qu’il avait beaucoup insisté, pour qu’on le lui confie. C’est donc à lui de montrer aujourd’hui que l’on n’a pas eu tort de lui confier les clés du camion. Parce que du côté des commentateurs, on n’en peut plus.
Témoin l’édito du Patron de la rédaction de l’Opinion qui a donc entendu que nous étions en « état d’Urgence budgétaire ». La formule claque. « Mais cette épreuve ne tombe pas du ciel ni ne date du jour »... « Elle résulte de décennies de lâcheté, - écrit Rémi Godeau ulcéré -, de négligence et d’aveuglement. Elle illustre une préférence française pour le laxisme et la médiocrité ».
« La dépense publique est à un niveau historique et unique dans la zone euro, les déficits sont ininterrompus depuis un demi-siècle. Voilà longtemps que nos dirigeants se paient de mots. Ils évoquent la pédagogie mais préparent la démagogie. Ils convoquent le redressement pour mieux précipiter le déclassement. Ils crient au langage de vérité et tombe dans le sabir du menteur ».
Règle d’Or
Alors que peut faire concrètement le premier Ministre ? Et bien peut être appliquer sa fameuse règle d’Or suggère Etienne
Lefevre à la une des Echos. « Le moment est tout trouvé pour que le Premier Ministre mette en application ses promesses de lutte contre la dette, réitéré lors de son arrivée à Matignon écrit-il... Et de rappeler qu’il en avait fait son cheval de bataille dès la campagne présidentielle de 2007, proposant d’inscrire une règle d’or dans la constitution qui interdirait tout financement des dépenses courantes par de la
dette ».
« Mais si le leader centriste a été clair sur les principes il s’est rarement avancé sur les réformes ambitieuses qui permettrait de dégager les économises nécessaires ajoute-t-il ».
Femmes courage
Alors peut-être pour lui indiquer la bonne direction, Le parisien consacre 2 papiers à deux femmes qui elles ont fait preuve de courage politique.
La première c’est Georgia Meloni. Quand elle est arrivée au pouvoir, le déficit italien s’élevait à 8,1 % du PIB. Il s’établit aujourd’hui à 3,4%. Et puis l’autre femme c’est Christelle Morançais. Présidente Horizon de la Région pays de la Loire...
Face aux déficits, elle a eu le courage il y a quelques mois, de tailler dans les dépenses. Ça a été dur. Elle a été trainée dans la boue par toute la presse de gauche, mais elle a tenu bon...
Que dit-elle aujourd’hui ? Que « le problème ne se résoudra pas en taillant dans les mauvaises herbes. Pour faire des économies, il faut une méthode claire, un calendrier de réforme ».
« Il faut revoir l’ensemble des dépenses sociales et cela sur trois niveaux. L’Assurance chômage, la santé, les retraites...
Aujourd’hui pour conserver notre modèle social il faut le réformer en profondeur ».
« En attendant signale Le Figaro, la réunion de ce mardi ne devrait pas prêter le flan à trop de critique. Le Premier ministre à déjà fait savoir qu’il n’annoncerait rien de concret en matière d’économie ».
« Avec Alger pas de concession »
Autre colère ce matin, celle du Figaro qui consacre son plus gros titre de une et les 3 pages suivantes aux relations franco-Algériennes. Tout cela bien sûr aux lendemains de l’annonce de l’expulsion de 12 fonctionnaires français par Alger.
Et là trop c’est trop pour Yves Thréard... « Pour survivre, le pouvoir algérien a besoin d’entretenir la haine vis-à-vis e l’ancienne puissance coloniale... » « Face à l’arbitraire pas de concession »... « Il fallait être bien naïf pour se dire confiant
comme Emmanuel Macron dans la libération de Boualem Sansal. Quant aux amabilités faites à Jean-Noël Barrot récemment à Alger, elles avaient tout de l’hypocrisie diplomatique »...
Diplomés déclassés
Dans le même Figaro à lire ce matin cette enquête très intéressante sur le grand déclassement des bac plus 5. «Aujourd’hui être bardé de diplôme n’est plus suffisant pour accéder à un poste intéressant et correctement payé » signale
Ronan Planchon. Un chiffre résume tout. En 1970, la situation était simple : 6% des
Français occupaient un poste de cadre, et 6% des gens avaient suivi des études supérieures.
Aujourd’hui les cadres sont 18% mais 36% de la population détient un diplôme du supérieur.
« Les convertis de Notre Dame »
Un mot pour vous signaler aussi ce beau reportage dans la Croix
signé Marguerite de Lasa et Youna Rivallain : « Les convertis de Notre Dame ». Il y a six ans jour pour jour, personne ne l’a oublié, un incendie dévastait la cathédrale de Paris. On sait tout de sa reconstruction et de sa réouverture, mais ce que nous révèle le journal, c’est que cette catastrophe est à l’origine d’un élan de foi incroyable...
« 16% des catéchumènes, qui ont choisis de se faire baptiser durant la nuit de Pâques déclarent que cet incendie a constitué un événement marquant dans leur parcours de foi ». Inés par exemple. Le 15 avril 2019, elle assiste devant sa télé à l’évènement. Elle voit aussi les fidèles en prière aux abords de la cathédrale. Elle n’est pas baptisée, elle n’a jamais d’éducation religieuse mais. J‘étais submergé raconte-t-elle et j’ai senti que je devais prier avec eux.
Alors évidemment on pense à la conversion de Claudel à Notre Dame le jour de noël 1886 qu’il raconta ainsi : « En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute que depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi ni, à vrai dire, la toucher »
Voix pénétrables
Mais après les voix impénétrables les du seigneur on va terminer beaucoup plus modestement avec les voix d’Europe 1 qui pénètrent de plus en plus. Evidemment je ne résiste pas au plaisir de la bonne nouvelle du jour pour Europe 1. La presse salue les audiences de notre, de votre radio. « Europe 1 poursuit sa « remontada », portée par les bons
résultats de la matinée de Dimitri Pavlenko à Pascal Praud ou encore Cyrile Hanouna » écrit Kevin Bouchet-Rapet du Parisien. « Les bonnes performances de la radio du groupe Lagardère s’expliquent par une durée d’écoute en hausse » note Florent Vairet des Echos. Bref plus de monde qui nous écoute plus longtemps, ça nous fait très, très plaisir.