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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse à la startup Ecollant, présente au Salon VivaTech qui démarre aujourd’hui à Paris, qui mise sur le recyclage des collants en nylon.

Ce mercredi matin, même les collants n’échappent pas au recyclage.
Il tenait bon pourtant le collant en nylon, invention de l’américain Wallace Carothers en 1935 et commercialisé en 1939 sous le nom de bas en soie synthétique. Un succès fulgurant malgré la légèreté de sa promesse puisque l'argument de vente était qu'ils n’étaient pas censés filer, contrairement à ses concurrents.
Et puis le vent de la sobriété et du recyclage est passé par là. La start-up auxerroise Ecollant rêve depuis 2019 de recycler les collants en nylon. La jeune société montrera l’état de sa recherche au salon VivaTech qui démarre aujourd’hui à Paris, l’un des plus grands salons européens dédié à l’innovation. C’est Porte de Versailles pour les curieux.
C’est si difficile que ça à recycler le nylon ?
Oui, parce que ce nylon est composé de deux matières: le polyamide d’un côté et le fil d'élastomère de l’autre, deux matières qu'il faut séparer pour les recycler chacun de leur côté, sauf qu’ils sont tissés de manière à ne faire qu’un, je vous épargne l'explication technique, en clair, on n’a beaucoup de mal à les séparer, or, c’est la condition sine qua none pour recycler le nylon.  
Quelle solution apporte cette jeune société ?
Pour l'instant, ces solutions de recyclage sont encore en phase de développement dans le laboratoire de recherche d’Ecollant, la jeune pousse souhaite passer à l’échelle industrielle avec la construction de sa propre usine à l’horizon 2028.
Leur innovation : récupérer le plastique des collants troués ou filés. Et pour cela, elle a trouvé la bonne formule chimique pour séparer les différents composants. D’un côté, vous allez avoir du fil de nylon, et de l’autre des billes de plastique. Avec le fil on va pouvoir fabriquer de nouveaux vêtements comme des collants tout neuf par exemple d’ici à quelques années.
Et les billes de plastique ?
Et bien ça va peut être vous étonner mais on peut fabriquer par exemple des sièges pour les stades de football par exemple. Et on peut faire un sacré paquet de sièges puisqu’en France, sur les 130 millions de paires de collants vendues chaque année, 104 millions finissent à la poubelle et donc à la décharge ou à l'incinérateur, soit plus 7.000 tonnes de déchets pour ce qui est à la base un produit léger comme plume.
Mais où cette société va-t-elle trouver les collants à recycler ?
Voilà une grosse partie de l’enjeu dans les années à venir, créer un réseau de collecte de collants. Une des pistes serait de mettre des bacs dans les entreprises et les administrations. Mais on peut aussi trouver des relais dans les boutiques elles-mêmes avec des collectes deux à trois fois par an. Pour l’instant, Ecollant teste  différentes solutions, elle qui a déjà collecté dix tonnes de vieux collants en France depuis sa création. Pas mal pour une start up.