Les vers de terre, ces plombiers inattendus qui pourraient freiner les risques d’inondation urbaine

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Sur Europe 1, jeudi, Fanny Agostini, dans son Rendez-vous à la ferme quotidien, a présenté une facette peu connue des vers de terre... celle de plombiers naturels !

Parmi les multiples services que nous rendent les vers de terre, on connait bien la fabrication d’humus. À travers leurs déjections, les vers de terre réalisent cette prouesse de rendre la terre fertile. En revanche, on leur reconnait moins la casquette de plombier ! En creusant des galeries, ils réalisent en quelque sorte d’immenses réseaux de tuyauteries dans le sol, des micro-canalisations qui vont permettre à l’eau de s’infiltrer.

Un rôle majeur à jouer en ville

C’est pourquoi les vers de terre auraient un rôle majeur à jouer en ville. Les vers de terre, s’ils étaient plus nombreux en milieu urbain, amélioreraient la perméabilité du sol, limiteraient le ruissellement et par conséquent le risque d’inondations. Grâce à eux, l’eau peut circuler dans les petits conduits qu’ils passent leur temps à creuser.

Mais la grande question est la suivante : où sont les vers de terre en ville ? Et si il y en a, comment les recenser ? Des chercheurs de l’université de Rennes se sont donnés comme mission d’évaluer l’état des populations de vers en ville et font appel aux citoyens citadins pour les aider dans la collecte de données. Ces chercheurs ont d’ailleurs mis en place tout un protocole simple à la portée de tous pour dénicher les vers et pour cela... on utilise de la moutarde ! Et de préférence sans grain et bien forte.

Des vers de terre de moins en moins nombreux

Les fiches élaborées par l’université de Rennes expliquent comment, en diluant de la moutarde dans de l’eau et en arrosant copieusement le sol, les vers remontent automatiquement à la surface. Il suffit ensuite de les collecter et de remplir une fiche d’identification renseignant sur le nombre, la taille et la couleur des vers débusqués. Il sera ensuite intéressant de regarder la quantité de vers trouvés dans les sols encore non bétonnés de nos villes et de les mettre en rapport avec les chiffres qui existent déjà dans les zones cultivées où en 1950, il y avait près de 2 tonnes de vers de terre par hectare contre à peine 200 kilogrammes aujourd’hui.