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Au fil du temps, les rivières ont été redessinées par les différents barrages et autres infrastructures. Pourtant, lors d’inondations, la puissance des flots sera canalisé et l’onde de crue va pouvoir s’étaler ce qui limitera la hauteur du pic de crue. À l’inverse, trop d’aménagements qui condamnent le fil de l’eau à un tracé rectiligne nous expose aussi à des crues d’autant plus disproportionnées.

Les rivières coulent trop en ligne droite, il y aurait bien des avantages à les remodeler.

Re-méandrons nos rivières, pourquoi? Parce qu’elles le faisaient naturellement avant et qu’il y a bien une raison à cela. À l’origine, les rivières n’ont pas un tracé tout tracé. Depuis la nuit des temps, elles se courbent, se tortillent et sortent de leur lit pour constamment revoir leur trajectoire. Si vous prenez des documents cartographiques anciens, vous seriez étonnez de voir que nos fleuves et cours d’eau actuels ne ressemblent pas du tout à ceux d’il y a 200 ans. Le problème c’est que la plupart des rivières et fleuves français comme européens ne sont plus libres de leurs mouvements et ont leur flux canalisé par les barrages et autres infrastructures.

Une rivière vivante et une rivière mobile ?

C’est ce que l’on essaie aujourd’hui de mesurer. Il existe même un coefficient de sinuosité qui correspond à la distance parcourue à vol d’oiseau entre deux points et la distance réellement parcourue par les eaux. Les méandres allongent forcément la trajectoire. Plus il y a de virages, plus il y a d’avantages. Par exemple, lors d’inondations, la puissance des flots sera canalisé et l’onde de crue va pouvoir s’étaler ce qui limitera la hauteur du pic de crue. À l’inverse, trop d’aménagements qui condamnent le fil de l’eau à un tracé rectiligne nous expose aussi à des crues d’autant plus disproportionnées.

Concernant la biodiversité, c’est aussi très positif.

Si on prend l’exemple de l’une des dernières rivières encore mobile en Europe, l’Allier qui coule en Auvergne, ce que l’on remarque c’est qu’une biodiversité exceptionnelle peut s’épanouir justement grâce aux courbes qui érodent les berges. C’est justement dans ces falaises d’érosion que l’on peut trouver les plus importantes colonies d’oiseaux comme les guêpiers, qui vont nicher dans les tunnels creusées par les flots, idem pour les hirondelles de rivages et un tas d’autres animaux. Retenons qu’une rivière vivante est une rivière qui conserve sa liberté de mouvement. C’est valable pour les rivières comme pour le reste, moins contraindre la nature pour mieux en bénéficier telle devrait être aujourd’hui la règle d’or.