La presse allemande se réveille sous le choc de l'attentat perpétré hier soir à l'aide d'un camion sur le marché de Noël de Berlin.
Dans la presse internationale, la presse allemande se réveille sous le choc, frappée à la veille de Noël au cœur de Berlin.
Et les images de désolation, de ce 38 tonnes noir échoué sur une avenue entouré de débris, dans une ville qui semble déserte, évoquent douloureusement celles de Nice. 12 morts et au moins 48 blessés. Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, refuse de parler d'attentat mais la presse, elle, a déjà tranché. Le terrorisme frappe, une fois de plus,constate le journal Die Welt qui dresse la liste des attaques recensées ou déjouées ces 18 derniers mois et il y en a eu beaucoup. L'Allemagne est devenue une cible, écrit le quotidien, qui désigne l'auteur du drame de cette nuit comme un réfugié afghan ou Pakistanais.
On imagine l'inquiétude en cette veille de Noël.
Elle est extrême pour plusieurs raisons: des marchés de Noël, il y en a des centaines à travers le pays. Faut-il tous les fermer, demande le quotidien Bild, qui souligne l'étonnante impréparation des services de sécurité allemands. Il n'y avait pas de police, pas de mesures spéciales à Berlin hier soir, rapportent des témoins cités par le journal qui convoque des experts. L'Allemagne n'a pas pris la mesure de ces nouvelles menaces. Ses services de renseignement, sont exsangues et inadaptés. L’Allemagne dépend de ses alliés, elle est incapable d'écouter les conversations d'un Syrien avec un Malaisien à l'étranger, affirment ces experts. Elle ne contrôle pas non plus suffisamment son immigration selon le journal, plus d'un million de réfugiés sont entrés dans le pays depuis deux ans. Leur surveillance est une urgence absolue pour les experts cités.
On pressent la tempête politique que va devoir affronter Angela Merkel.
La chancelière n'a pas encore réagit, mais sa politique c'est vrai, est interrogée. Elle a déjà durcit, considérablement, les conditions d'accueil des réfugiés dans le pays. Une partie de l'opinion et d'autres au sein de son parti, la somment d'aller plus loin en prenant notamment la mesures des nouveaux défis auxquel l'Allemagne fait face, en terme de défense, de sécurité. La cible de cette nuit est à cet égard un symbole : l'église du souvenir partiellement détruite en 1943 dans un bombardement, est devenu un lieu de mémoire de la seconde guerre mondiale. Un rappel quotidien pour les Berlinois, des raisons pour lesquelles l'Allemagne était devenue pacifiste. Ce matin, ce symbole a changé de visage.