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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie. Jeudi, il s'intéresse au modèle économique des vols long-courriers low-cost qui n'est pas encore tout à fait au point.

Les compagnies aériennes à bas-coûts vers les États-Unis sont en grandes difficultés, ce qui invite à s'interroger sur la pertinence du modèle "low-cost" pour les vols long-courriers.

Les conditions de vols spartiates qui sont les fondements du low-cost, fonctionnent très bien pour des vols courts de deux à trois heures. En revanche, pour les vols long-courriers de plus de six heures de vol, le passager veut un minimum de confort. Norwegian qui est LA compagnie low-cost vers les États-Unis connaît de graves difficultés financières. La compagnie doit faire un appel au marché pour lever de l'argent frais, plus de 300 millions d'euros.

"Low-cost" pour les États-Unis signifie un billet à partir de 150 euros. Mais lorsque l'on a six heures de vol, de nuit, on souhaite avoir une couverture (pour 5 dollars), être à côté de la personne avec laquelle on voyage, regarder la télévision avec un casque... Une famille a expliqué, dans Les Échos de mercredi, avoir payé presque aussi cher qu'avec une compagnie régulière en ajoutant tous les extras.

Du côté de la compagnie, il est également plus difficile de faire des économies. Le secret des low-cost, c'est d'enchaîner les rotations, en restant un minimum de temps dans les aéroports. Or sur des vols transatlantiques, c'est plus compliqué car un vol dure 7 heures. Donc si un avion atterrit à deux heures du matin aux États-Unis, c'est difficile de redécoller juste après, en pleine nuit.

Ce sont autant de contraintes qui invitent à s'interroger sur la pertinence du vol long-courrier low-cost. Néanmoins il ne faut pas l'enterrer pour autant. Il n'aura sans doute pas le même succès que le low-cost moyen-courrier qui a déjà conquis la moitié du marché européen.