Une ancienne Miss Univers au centre de la campagne présidentielle américaine

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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Tous les dimanches, Xavier Yvon, correspondant d'Europe 1 à New York, nous livre son journal de la semaine. 

W.B. : On part prendre notre petit déjeuner à New York avec notre correspondant aux Etats-Unis. Bonjour Xavier Yvon !

Good morning Wendy… Bonjour à tous

W.B. : Alors, Xavier, de quoi allez-vous nous parler ce dimanche ?

Au menu : Miss Univers, la planète Mars, et des études gratuites à une condition.

W.B. : Et on commence avec la course à la Maison-Blanche. Les candidats ont repris le chemin de la campagne, avec chacun des meetings, mais il y une 3ème personne qu’on voit presque autant qu’eux à la télé...

Oui c’est « Miss Piggy », un nouveau personnage dans cette série addictive qu’est la campagne présidentielle. En vrai, elle s’appelle Alicia Machado, et c’était la plus belle femme du monde, Miss Univers, il y a 20 ans, une époque où le patron du concours de beauté n’était autre que Donald Trump… Elle a fait une entrée fracassante dans la campagne lundi soir devant plus de 80 millions de téléspectateurs, quand Hillary Clinton a cité son nom pendant le premier débat télé avec Donald Trump. Enfin plutôt ses « surnoms » que Trump lui donnait : « Miss Piggy », (Miss petit cochon) parce qu’elle avait grossi… Et « Miss Femme de ménage » parce qu’elle était Latino.

Le lendemain du débat, le milliardaire ne renie rien. "Elle a pris énormément de poids, c’était un vrai problème. Hillary parle d’elle comme si c’était Mère Teresa !", dit Donald Trump qui, décidément, aime les surnoms.

W.B. : Et on imagine, Xavier que le camp Clinton se sert abondamment de cette histoire ?

Oh oui, tout ça était un piège bien préparé et Donald Trump a foncé droit dedans. L’équipe de la démocrate travaille avec l’ancienne Miss Univers depuis cet été selon le Washington Post et tout était prévu, notamment un clip de campagne prêt à être diffusé juste après le débat. On y voit une séquence humiliante : Donald Trump qui montre aux caméras sa Miss Piggy en train de faire du sport pour maigrir. Depuis Alicia Machado est partout : dans les journaux, sur les télés. D’origine vénézuélienne, elle vient d’être naturalisée américaine, et on sait pour qui elle votera en novembre.

W.B. : Le piège a fonctionné Xavier, mais est-ce qu’on sait si ça fait déjà du tort à Donald Trump ?

Alors le but bien sur c’est de détourner les femmes et les Latinos de Donald Trump. Et bien dans les régions du pays à forte population hispanique, on a observé un pic des recherches sur internet pour savoir comment s’inscrire sur les listes électorales !

W.B. : Allez, on quitte Miss Univers, mais on reste dans l’espace avec ce projet fou d’un milliardaire : installer une colonie humaine sur Mars…

Oui dans pas longtemps : 1er voyage en 2024, arrivée en 2025 et d’ici 40 ans, création d’une ville autosuffisante d’un million d’habitants sur la planète rouge. C’est le projet d’un milliardaire rêveur ou visionnaire comme vous voulez : Elon Musk. Sa présentation a laissé sans voix les participants au Congrès International de l’Aéronautique au Mexique cette semaine, avec notamment une vidéo montrant l’odyssée d’un immense vaisseau spatial vers Mars. Il y a même un prix pour le billet : 100.000 dollars par passager, le coût d’une petite maison de banlieue américaine, pour que "tout le monde puisse y aller", assure Elon Musk.

A terme il y aura tout un trafic de navettes vers Mars, c’est la privatisation de la conquête spatiale par Elon Musk. L’entrepreneur, 45 ans, est bien connu pour ses ambitions futuristes. D’origine sud-africaine, installé en Californie, il a fait fortune en créant PayPal, entreprise de paiement en ligne, il a lancé les voitures électriques Tesla, mais sa plus grande innovation c’est SpaceX, la première société privée à fabriquer des fusées, qu’elle met notamment à disposition de la Nasa. Pour l’instant SpaceX envoie des satellites en orbites, mais le but c’est donc à terme d’être le transporteur de l’humanité dans l’espace. Pour Elon Musk l’humanité est devant un choix crucial : soit elle devient "une espèce multiplanétaire" et une "civilisation spatiale", soit elle reste coincée sur Terre à attendre son extinction.

Bon il manque encore un financement pour ce projet interstellaire estimé à 10 milliards de dollars, mais Elon Musk est plutôt pris au sérieux, notamment aux Etats-Unis, où il y a toujours eu des personnages comme lui des innovateurs iconoclastes. Vous savez que dans la mythologie américaine il y a toujours l’idée de repousser la frontière. C’était la frontière de l’Ouest avec les Indiens, la frontière de l’espace, avec la Lune et maintenant c’est encore plus loin : la planète rouge. D’ailleurs Elon Musk a de la concurrence, un autre richissime américain est en train de construire ses propres fusées, Jeff Bezos, fondateur du magasin en ligne Amazon. Elon Musk est franc, il ne sera pas l’un des premiers pionniers : "Je veux voir mes enfants grandir" et les chances de mourir dans ce premier voyage sont, dit-ils, "plutôt élevées".

W.B. : Et on termine, Xavier, avec cette initiative originale de la prestigieuse université de Stanford, en Californie.

Elle promet des études gratuites si ensuite vous allez vivre dans le Midwest. Stanford paiera votre MBA, plus haut diplôme d’administration des affaires, 160.000 dollars quand même, à une condition : que vous vous engagiez à vous installer pendant au moins 2 ans dans le Wisconsin, le Kansas,  l’Ohio, ou l’un des 12 états du Midwest. L’idée est de revitaliser ces régions agricoles délaissées et d’en faire, à terme la "Silicon Prairie", concurrente de la Silicon Valley californienne.