La tournée des programmes : les propositions de Nathalie Arthaud

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À quelques jours du premier tour de la présidentielle, Jérôme Ivanichtchenko passe chaque jour en revue le programme de l'un des candidats.

La suite de notre tour d’horizon des programmes des candidats à la présidentielle en matière d’audiovisuel. Après les propositions de Nicolas Dupont-Aignan toute à l’heure, c’est celles de Nathalie Arthaud que vous détaillez pour nous.

Oui et du côté de la candidate de Lutte Ouvrière, on fait ce constat, largement partagé par d’autres prétendants à l’Élysée : il y a trop peu de différences entre l’audiovisuel public et les chaînes privées. L’objectif de Nathalie Arthaud, c’est donc de rendre aux chaînes publiques le rôle qu’elles auraient toujours dû jouer : celui d’un vecteur capable d’ouvrir l’esprit de tous. Le tout en s’affranchissant totalement des contraintes économiques. Ça signifie en clair de supprimer la publicité sur toutes les chaînes de France Télévisions et à toute heure, pas uniquement en soirée comme c’est le cas aujourd’hui.

Elle a la même radicalité sur la question de la redevance, de la participation du contribuable à l’audiovisuel public. Nathalie Arthaud estime qu’il s’agit d’un impôt "injuste" au même titre que la TVA, qui frappe chaque citoyen de la même façon, qu’il soit riche ou pauvre.

Alors, suppression totale de la pub, suppression de la redevance. Ça pose forcément un problème de financement pour France Télé. Nathalie Arthaud a la réponse : si elle arrive à l’Élysée, elle mettra en place une contribution pour toutes les chaînes privées. TF1, M6 ou encore le groupe Canal se retrouveraient donc dans la situation assez paradoxale de mettre la main au portefeuille pour faire fonctionner les chaînes publiques et donc financer leurs concurrentes.

Au cœur du programme de la candidate de Lutte Ouvrière, on trouve aussi les journalistes, en tant que professionnels de l’information.

Oui, Nathalie Arthaud veut faire entendre la voix du camp des travailleurs. C’est valable dans toutes les strates de la société, et donc aussi dans les médias. Selon elle, télés, radios et journaux sont pris en tenaille par les grands intérêts économiques. Une situation qu’elle ne tolère pas : elle veut donc libérer les journalistes des contraintes et des pressions imposées par les patrons et par les annonceurs. Elle partage par exemple le combat pour la protection des sources ou pour la levée du secret des affaires. Ça passe aussi par un contrôle des dirigeants de chaînes, publiques et privées, par les salariés. Les médias ne sont pas des entreprises comme les autres : ils ont un pouvoir de "faiseur d’opinion". Et pour Nathalie Arthaud, c’est une nécessité vitale de combattre la mainmise d’intérêts financiers sur l’information.

Au sujet du CSA, la candidate de Lutte Ouvrière ne mâche pas ses mots. Pour elle, parler de régulation dans l’audiovisuel, c’est comme parler de morale dans le monde des affaires. Ce reste un vœu pieu. Elle constate que le CSA ne garantit pas le pluralisme de l’information et des programmes. Elle en veut pour preuve le principe d’équité mis en place dans cette campagne électorale, qu’elle qualifie de "supercherie" et de "scandale démocratique". Si elle arrive à l’Élysée, elle imposera à toutes les chaînes et à toutes les radios un pluralisme permanent. En clair, les courants politiques pourront bénéficier d’une exposition médiatique proportionnelle à leur représentation dans la population et ce, tout au long de l’année.

De manière plus anecdotique, quelle téléspectatrice est Nathalie Arthaud ?

Eh bien elle a des goûts assez simples. Elle suit les magazines d’information et les journaux télévisés. Du côté des magazines, elle regarde Rendez-vous en terre inconnue quand elle est en famille.

Ce n’est pas une grande fan de séries. Elle admet seulement avoir suivi Un village français, qu’elle a jugée intéressante humainement et politiquement, et qui ne véhiculait pas selon elle "les clichés habituels sur la Seconde Guerre mondiale".

En revanche, il y a des choses qu’elle ne regarde pas et qu’elle supprimera sans doute si elle arrive au pouvoir : ce sont les émissions religieuses programmées le dimanche matin, sur France 2. Elle estime qu’il y a une anomalie à voir diffuser la parole religieuse, quelle que soit la confession, sur des fonds publics.