4:58
  • Copié
, modifié à

Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Bouteflika, Zidane, l’un revient, l’autre reste…

Zidane qui revient au poste de sélectionneur du Real Madrid et Bouteflika qui renonce à un 5e mandat. "L’un est de retour, l’autre renonce" titre l’Alsace en sa double Une. "L’Algérie tourne la page Bouteflika" embraye le Figaro, "Algérie première victoire", se réjouit Libération. Mais El Watan, l’un des principaux quotidiens algériens voit les choses autrement Il annule la présidentielle mais reste au pouvoir, c’est la dernière ruse de Bouteflika se méfie le quotidien comme s’il était trop tôt pour se réjouir. Après la figure contestée du vieux Bouteflika, c’est la figure adulée de Zinedine Zidane qui fait la Une de Marca. Le premier quotidien sportif Espagnol célèbre le retour du héros à la tête du Real Madrid. "Zidane tout puissant", titre l’Équipe.Tandis qu’à Marseille on est fier de l’enfant du pays : "Real de Marseille", titre la Provence. Mais la meilleure Une, c’est Twitter qui la fabrique. Twitter où des jeunes français d’origine algérienne tirent eux aussi une double fierté de ce qui arrive en Algérie et au Real Madrid en s’identifiant au retour triomphal de Zizou dont ils se sentent si proches et en se réjouissant du recul de ce pouvoir algérien vieillissant. Dans l’actualité ce mardi matin, il y a des jeunes, des vieux et du foot.

Aux origines footballistiques de la contestation algérienne

"Encore faudra-t-il que cette jeunesse ne se fasse pas voler sa révolution", explique Benoit Gaudibert dans l’Est républicain. "Mais non, explique Bernard Stéphan de la Montagne, tout en confiance, la société algérienne a changé, c’est la jeunesse qui a donné le tempo aux côtés de toutes les générations réunies laissant les islamistes sans voix". Mais ce mardi matin, on ira sur le site internet So Foot qui nous rappelle que les supporters des clubs algériens ont joué un rôle essentiel dans la mobilisation de la rue alors que jusqu’aux années 70, les stades étaient acquis au pouvoir. Leurs chants et leurs slogans pullulent désormais dans les manifestations, ils sont même le symbole d’une jeunesse révoltée qui s’est construite identitairement et politiquement dans les stades explique Reda Benkoula. Le sociologue poursuit, les supporters ont rodé leurs mots d’ordre "Pouvoir assassin" sur les gradins avant de les exprimer dans la rue. Et So Foot de rappeler que depuis les années 90, le football algérien s’est éloigné de la tutelle étatique pour embrasser les valeurs modernes du sponsoring privé. Et même si le pouvoir se méfie aujourd’hui des stades en contrôlant le calendrier du championnat, la dissidence pourra désormais compter sur eux pour entretenir la flamme.

Le palmarès des villes championnes pour attirer les retraités

Il intéressera peut-être Abdelaziz Bouteflika si jamais il voulait passer une partie de sa retraite en France. Le Figaro établit le classement des villes les plus séduisantes pour nos retraités. Climat, fiscalité, santé, sécurité, culture, logement, le Figaro a mobilisé 70 critères pour l’établir. Et ce classement nous annonce que les villes de l’ouest jouent à jeu égal avec celles du sud. Arcachon, Vannes et Andernos les Bains n’ont strictement rien a envier à Cannes ou Arles. Mais la surprise vient de Limoges où il n’y a pas la mer, Limoges (qui subissait le cliché de l’isolement) se classe 7e sur 50 devant Nice ! Limoges où l’immobilier n’est pas cher, Limoges bien classé sur la sécurité, sur les tarifs des transports ou le cadre de vie. Et puisque l'on parle des "vieux" qui plébiscitent le climat des villes où il fait bon vivre, David Abiker va parler des jeunes.

Génération climat ou génération Chochotte ?

Vendredi, les jeunes vont faire grève pour le climat et tous les journaux annoncent ce matin que le ministre de l’Éducation nationale veut un débat dans chaque lycée pour parler du réchauffement climatique. Mais c’est un journaliste qui a la soixantaine qui dans Libération secoue la génération Chochotte, la génération qui a (trop) les chocottes. Luc le Vaillant se paie ce matin les jeunes. En clair, ils les trouvent politiquement corrects. Voilà ce qu’il dit aux jeunes Luc Le Vaillant. Il dénonce leur régression moralisante d’apeurés perpétuels. Il pense à la génération Y née entre 1980 et 2000. "Les Y sont paniqués dit-il, la trouille assombrit leurs esprits, pas toujours sans raison. La planète chauffe, le sexe entre inégaux angoisse, les identités revendicatrices ne font plus société. Elle dramatise tout la jeunesse française jusqu’à l’humour dont elle ne supporte plus la violence pour lui préférer la plainte éternelle". Il va jusqu’à évoquer sa sensiblerie nauséeuse et sa bienséance. (En mars 2015, Luc Le Vaillant a écrit "la génération qui a les chocottes". Ce mardi matin, il revient sur les erreurs commises dans cette précédente chronique que vous pouvez relire en cliquant ici).

Dans Libération, une tribune aussi réac ne manque pas de sel, d’humour et d’amertume. Alors pour soigner son ressentiment, on conseillera à l’auteur de tirer la prochaine fois le portrait de la jeunesse algérienne, peut-être sera-t-il plus moins cruel.