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La presse quotidienne revient ce mercredi sur les arrêts de plusieurs centrales nucléaires.

Ce matin en Une de vos journaux ils sont de dos, en contre plongée, la voute de l’arc de triomphe au-dessus d’eux, leur uniforme barré du mot Police :
Le Figaro : vent de colère dans la police.

Dans le Monde, on s’inquiète d’une catastrophe économique : l’Effondrement du tourisme à Paris et sur la Côte d’Azur menace l’emploi. 35% de chiffre d’affaire ne moins dans les palaces.

Les Échos se demandent s’il y aura de l’électricité pour Noël : Des arrêts en série frappent les centrales nucléaires françaises. Et 20 Minutes veut en finir avec le silence : Viol : Un tabou dur à briser.

Canada

Alors que nos amis Wallons ont décidé de résister pour nous au traité de libre-échange avec le Canada, Libération nous présente la coqueluche des médias. Il est en Une, beau, jeune, coiffé d’un chapeau de cow-boy et faisant sauter un pan-cake entouré de sikhs en turban pour montrer qu’il est sympa : Canada : la recette Trudeau. À l’intérieur, à côté de la saga familiale, on trouve un débat contradictoire. Un article favorable qui nous raconte "l’ouverture à toutes les communautés" du fringant premier ministre et "la mise en œuvre de lois progressistes comme l’aide médicale à mourir et bientôt la légalisation du cannabis". On a changé l’hymne national qui parlait des "fils de la patrie" : pas féministe. Un politologue a même inventé pour lui le concept de "premier ministre viral" parce qu’il "crée des moments politiques dans le but spécifique d’être partageables" sur les réseaux. Et puis, un article critique qui attaque le libéralisme à tout crin, la non-revalorisation du salaire horaire, le traité d’extradition avec la Chine, le maintien d’un contrat de vente d’armes avec l’Arabie Saoudite… Bref, sur les sujets concrets, l’économie, il n’a rien d’un homme de gauche. Mais comme il est paré de toutes les vertus du progressisme sociétal, les médias vont continuer à le classer à gauche.

Téléphones portables

Regardez-le bien, dans votre main : Fabrice Nicolino, dans Charlie Hebdo, nous rappelle que notre téléphone portable est rempli d’or, d’argent, de tungstène et de coltan. Pour la seule année 2012, la France a jeté 37.000 tonnes de cartes électroniques qui contenaient la valeur de 124 millions d’euros. Mais le mieux, c’est "ce coltan, dont 80% des réserves mondiales se trouvent en République Démocratique du Congo, dans la région du Kivu, ce paradis bien connu où les mineurs meurent jeunes, écrasés ou les poumons brûlés, tandis que les milices violent en surface les enfants, y compris les bébés. Qui paye les miliciens ? Mais le coltan, enfin !" Comme la philanthropie est au cœur de l’entreprise transnationale, ironise Fabrice Nicolino, un rapport sénatorial précise que la conception des portables est délibérément très défavorable au réemploi et au recyclage. Un Français change de portable tous les deux ou trois ans. Au moins, on sait pourquoi.

L’hôpital va craquer

Le Parisien consacre une double page aux hôpitaux, au bord de la crise de nerfs. Mais un petit article attire l’attention. On n’a jamais fait de repas gastronomique à l’hôpital mais les restrictions budgétaires obligent les hôpitaux à nourrir leurs patients pour 3,73 euros en moyenne par jour. Résultat : 1.700 calories d’apports journaliers, alors que les patients ont besoin de 2.500 à 3.000 calories pour se rétablir. Comble de l’aberration : on en vient à donner des crèmes protéinées pour compenser la dénutrition et les patients mettent plus de temps à se rétablir. Et l’article ne parle pas du rôle de la nourriture sur le moral pour les longues maladies. Il y a une pétition sur change.org du collectif de lutte contre la dénutrition. N’hésitez pas.

 

Nourrir, quelle perte de temps. C’est aussi dans Le Parisien qu’on découvre ce jeune papa américain dont l’invention devrait être bientôt commercialisée. Swipe and Feed (glisser et nourrir) permet de clipser son smartphone sur le même support que le biberon de bébé. Pour maximiser son temps et pouvoir regarder ses mails quand on nourrit la petite bête. Il ne faudrait tout de même pas se détourner de l’essentiel. Et comme les biberons ne contiennent plus de bisphénol, il serait dommage de ne pas exposer son cher petit à quelques autres perturbateurs endocriniens.