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Va-t-on enfin pouvoir s'amuser ?

Le coup d’œil d’Eugénie Bastié

6 juin 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

La presse quotidienne revient ce lundi sur l'espoir qui entour cet Euro 2016 après les différentes grèves et inondations.


Ce matin en Une de vos journaux il y a ce cri du cœur :
Va-t-on enfin pouvoir s’amuser ? Le Parisien espère que l’Euro va nous sortir des grèves, des inondations et des menaces.
Mais l’Opinion le formula autrement : Euro 2016 : la France ne doit pas se louper.

Et puis, il y a ceux qui regarderont les matchs entre deux révisions :
20 Minutes veut les aider : Bac option mémoire.
Libération et le Monde, eux, célèbrent Cassius Clay : Il était un Roi. Et : Mohamed Ali, une histoire de l’Amérique.

Euro 2016

Le Parisien a décidé de nous sortir de la morosité. Et pour cela, un petit exercice de mémoire. Stéphane Albouy nous rappelle que la Coupe du Monde de 1998, dont on n’a gardé que les mouvements de liesse, avait commencé dans la même ambiance, avec menace de blocages et grève des pilotes d’Air France. Et puis, nous dit un anthropologue, "le football a un pouvoir que les autres sports n’ont pas : quand on va dans un bistrot pour regarder un match, qu’on ne connaît personne, on finira toujours par discuter avec ses voisins". La sociabilité pure. Mais pas n’importe où n’importe comment. Juste à côté, le président de Prosegur, une société de sécurité privée, s’emploie à calmer nos ardeurs. Il explique que sa société a refusé de s’occuper des fan-zones. Une offre pas très claire, des organisateurs qui ne savaient pas de quoi ils parlaient, des sites pas prévus pour. "Une chose est donc sûre, pas question d’emmener mes enfants dans une fan-zone". Donc, le bistrot.

Vélo

Il n’y a pas que le foot dans la vie. Et pour ceux qui préfèrent la grande boucle au ballon rond, il reste la revue Schnock. Entre l’interview de Mireille Darc qui nous rappelle sa robe vertigineuse du Grand blond avec une chaussure noire et le recueil des citations d’Audiard sur les femmes, on trouve ce récit qui réveillera des souvenirs : Charly Gaul, le Rimbaud du tour de France. C’est Roland Barthes qui avait surnommé ainsi le vainqueur de l’édition 1958. L’ange pour l’Equipe, le gavroche distingué pour Antoine Blondin. Une épopée fulgurante, racontée par un journaliste qui a retrouvé la trace du petit génie disparu de la circulation. Et des noms mythiques, Col de l’Iseran, Col de Porte, quand il grimpe seul, le deuxième relégué à Six minutes. Après avoir décrit les dernières années de cet homme élégant et discret, abandonné dans la solitude et l’alcool, José-Alain Fralon conclut : "Reste à l’auteur de ces lignes à avouer que c’était lui, le garçon de 13 ans", encourageant Gaul dans le Col de Porte. 13 ans : l’âge où, comme l’écrivait Marcel Aymé, "Il croyait que Dieu s’intéressait aux coureurs cyclistes et il avait bien raison".

L’espoir à gauche

Le football, du temps où il n’était pas gangréné par l’argent, le vélo, du temps où Antoine Blondin en écrivait la mythologie dans l’Equipe, c’est aussi toute la mémoire de la classe ouvrière. Elle est dans la presse ce matin. Pas dans la page du Monde sur le duel Martine Aubry-François Hollande, entre manœuvre d’appareil et jalousie des frères ennemis de la deuxième gauche. Il y a plutôt ce que le Parisien appelle le Méluch’tour. C’est aussi la Une du Figaro : présidentielle : Mélenchon lance sa campagne anti Hollande. Mais si l’on veut trouver la gauche, c’est la double page de Libération. Une interview de François Ruffin, fondateur de Fakir et initiateur de Nuit debout. Lucide : il reconnait que le mouvement a été sur-représenté médiatiquement. "Parce qu’il se déroule à deux pas de Libé et de Médiapart, il y a un effet loupe". Implacable : son but, dit-il, c’est de sortir de 1983, quand le parti socialiste bascule économiquement à droite et que Jospin, premier secrétaire, déclare "nous ouvrons une parenthèse libérale". Comment sort-on de cette parenthèse ? En retrouvant le droit à l’expérience politique. Mais pour cela, "pour tenter des choses avec audace, il y a des verrous à faire sauter qui s’appellent Bruxelles, concurrence libre et non faussée, libre circulation des capitaux et des marchandises. Car sans protectionnisme, en économie ouverte, il n’y a pas d’expérience possible. Nous serons sans cesse menacés de perdre notre compétitivité". Et parce que cette ouverture profite au 1 % qui tire bénéfice des paradis fiscaux et de la concurrence entre les travailleurs du monde entier. En réponse, il revendique un populisme de gauche. Quand le journaliste de Libération lui demande pourquoi tant de haine, il répond "ce n’est pas de la haine mais de la détermination".

Quelques nouvelles de l’économie

Les Echos ont décidé d’illustrer le propos de François Ruffin ce matin. D’abord, une pleine page sur le Tisa, ce traité de libre-échange plus discret que son cousin le Tafta et qui concerne le marché des services. Autrement dit, services financiers, transports, énergie, santé, éducation, gestion de l’eau… Et les négociations sont encore plus secrètes que pour le Tafta. La remunicipalisation du service de l’eau ou des déchets, par exemple, serait impossible dans ce cadre. Et puis il y a la Une des Echos : l’Europe, cible fragile face à l’offensive des géants chinois. Le journal alerte sur la montée en force du chinois Jin Jiang dans le capital d’AccorHôtels. En gros, c’est un autre fleuron français qui pourrait très vite basculer à l’étranger du fait de l’imprévision totale des pouvoirs publics. "Faute de règles adaptées et rétives au protectionnisme, l’Europe, devenue la zone la plus ouverte du monde, se révèle incapable d’exercer la moindre supervision des investissements étrangers". Ce n’est pas François Ruffin qui le dit, ce sont les Echos.

 

Mais tout cela n’est que poussière. Le site Slate, avec le magazine Stylist, nous proposent de l’imaginer : "la race humaine rayée de la surface de la planète, emportée par une épidémie de Zika mutant, désintégrée par un feu d’artifice nucléaire, écrasée par un astéroïde, calcinée par le réchauffement climatique… Faune, flore, Zaz, plus rien". Que resterait-t-il aux extraterrestres pour imaginer ce que fut notre belle civilisation humaine ? Stylist et Slate dressent la liste : un vidéo club en Virginie (un bunker abritant 6,3 millions de films, jeux vidéo et morceaux de musique), un marché bio en Norvège (un autre bunker abritant un conservatoire des graines), des zoos congelés (un programme pour conserver l’ADN de toutes les espèces de la planète), des boites à souvenirs vendues par la Time Capsule Society et dans lesquelles on peut laisser ses petits trésors. Et puis nos poubelles. Des montagnes de poubelles. Mais rien de nos débats sur les fan-zones. Rien de la parenthèse libérale du PS. Ça aide à relativiser !

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