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Salah Abdeslam : détenu public numéro un

Le coup d’œil d’Eugénie Bastié

28 avril 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

La presse quotidienne revient ce jeudi sur l'arrivée de Salah Abdeslam en France et de sa mise en détention à Fleury Mérogis.


Ce matin en Une de vos journaux un nom s’affiche jusqu’à saturation :
Libération : Abdeslam : Détenu public numéro 1.
20 Minutes proclame même : La parole est à Abdeslam.

Pendant ce temps, le Parisien sort sa calculatrice : taxes et impôts : un quinquennat à 95 milliards.
Et le Figaro cible surtout le milliard du régime des intermittents du spectacle : chantage de printemps.

 

Abdeslam

On serait presque gêné de voir ce visage soudain sur toutes les Unes. Et l’on sent poindre les polémiques. Parce que, comme l’explique le Figaro, les heures d’interrogatoire vont ressembler à une partie de poker menteur. La question du mensonge est d’autant plus compliquée qu’il s’agit d’un des droits les plus strictes du mis en examen, rappelle un avocat. Mais une phrase rapportée dans Libération hier retient surtout l’attention. Une phrase de l’avocat belge de Salah Abdeslam expliquant que son client "est un petit con de Molenbeek issu de la petite criminalité, plutôt un suiveur qu’un meneur. Il a l’intelligence d’un cendrier vide, il est d’une abyssale vacuité". Le site Slate pose la question : peut-on réellement plaider la bêtise ? Eh bien la réponse est clairement oui, répondent les avocats. Parce que la bêtise parfois, si elle n’est pas une excuse, constitue une explication. Mais elle peut aussi devenir une stratégie du défenseur. Une stratégie pas forcément glorieuse. Mais y a-t-il de la gloire dans le mal ? Il faut lire l’article de Libération sur ces avocats qui ont choisi de défendre les hommes qui, à un moment donné, incarnaient le mal absolu. Maître Vergès défendant Klaus Barbie ou Pol Pot, Maître Henri Leclerc défendant Richard Roman accusé du meurtre d’une fillette, et tous les avocats des terroristes, tous ont reçu des lettres d’insultes et des menaces de mort. Tous pourtant proclament la nécessité de défendre un homme sans pour autant excuser ses actes. Il y a des cas pourtant où l’accusé n’a trouvé personne, où il a fallu un avocat commis d’office. Michel Fourniret par exemple. Le travail de l’avocat est celui d’un équilibriste. "Je crois que je n’ai jamais vu de salopard absolu, raconte Maître Liénard. Le type n’est jamais à la hauteur de son crime. Il est souvent petit, veule, lâche… Tout le travail de l’avocat consiste à lui rendre son humanité". Cette humanité justement que les terroristes veulent nier chez les autres.

Prison

Il est beaucoup question de Fleury-Mérogis ce matin mais L’Obs nous emmène visiter une autre prison beaucoup plus étonnante, la prison internationale de La Haye. Scheveningen, palace des tueurs de masse ? Un endroit en tout cas où se côtoient les criminels de guerre et les dictateurs, où les bouchers serbes croisent les massacreurs bosniaques. Bien sûr, il faut franchir 23 portes pour atteindre les cellules, mais les magistrats décrivent un petit havre de tranquillité, le Hilton de La Haye, plaisantent les mâtons. Le tribunal pour l’ex-Yougoslavie dispose d’un étage. Il en avait quatre par le passé, et la Cour Pénale Internationale utilise un couloir. 1,7 million d’euros par an pour 6 cellules. On y trouve aujourd’hui Laurent Gbagbo, Ratko Mladic, et Ahmad Al Faqi Al Mahdi, djihadiste malien accusé de la destruction des mausolées de Tombouctou. Un tableau incroyable de ces tueurs de masse chantant en cœur lors de petites soirées ou révélant leurs dons de cuisiniers. Et qui n’empêche pas la plupart de n’avoir jamais exprimé le moindre regret.

Le monde musulman tel qu’on ne le voit plus

C’est la Une du Point, une photo noir et blanc de trois jeunes femmes en corsage et jupe courte, maquillées, cheveux au vent. Kaboul 1972. Le Point consacre un dossier à ce monde musulman tel qu’on ne le verra plus. Mais plus encore que les textes, ce sont les photos qui nous ramènent au vertige du monde tel qu’il est devenu. Cette photo de l’Université du Caire en 1959, toute une promotion et presqu’une moitié de jeunes femmes. En cherchant bien, on en trouve une qui porte un semblant de petit fichu évoquant Brigitte Bardot. Photo de 2004, des dizaines de jeunes femmes et sept seulement qui ne portent pas de foulard islamique masquant le cou et les cheveux. Que s’est-il passé, se demande l’hebdomadaire. Entre hypocrisie des régimes autoritaires, naïveté face aux contenus de l’enseignement dans les campagnes et développement d’une religiosité politisée à l’opposé des traditions des sociétés musulmanes. Aujourd’hui, de jeunes égyptiennes revendiquent le voile pour se protéger des mains baladeuses. Un incroyable renversement de la notion de liberté.

Une cathédrale au Soudan

C’est une belle histoire que nous raconte Le Figaro. Celle d’un étudiant musulman soudanais décidé à faire reconstruire une cathédrale détruite par les milices islamistes. Un projet fou dans ce pays ravagé par les guerres ethniques et religieuses. Pour réussir, il doit convaincre des ONG, des mécènes, et même le Pape. Mais il est porté par une idée : la réconciliation.

Art contemporain

Libération nous raconte le grand retour de François Pinault à Paris pour implanter sa collection d’art à deux pas des Halles dans le bâtiment de la Bourse du Commerce. Mais à Londres, nous dit Le Figaro, le débat sur l’art prend une autre forme. Le maire de Londres, Boris Johnson, vient de décider la transformation d’une œuvre géante d’Anish Kapoor en toboggan de parc d’attractions (à 17 euros la descente, 178 mètres et 12 virages). Mais de fait, l’œuvre baptisée The Orbit coûte 12.000 euros par semaine et n’attire pas les foules. Dans sa chronique, Luc Ferry cite Mario Vargas Llosa et ses critiques au vitriol de l’art contemporain, sa rébellion devenue procédé, sa transgression devenue cérémonie. Une œuvre d’art peut-elle être rentabilisée en toboggan ou est-ce la preuve que ce n’était pas une œuvre d’art ?

 

Il est beaucoup question des valeurs françaises en ce moment. Le Parisien nous rappelle une de nos spécificités : la pause déjeuner. Nous y consacrons plus de 45 minutes quand les autres expédient ça en moins de 30 minutes, et nous privilégions le plus souvent possible le fameux repas gastronomique, c’est-à-dire entrée, plat, fromage et dessert, donc, au resto, quand les Japonais et les Roumains se préparent leur casse croûte. Et quand les Venezueliens vont au fast food. Finalement, la défense de l’exception culturelle, elle est là, autant que dans les rangs des intermittents.

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