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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Reculer l’âge de départ en retraite : comment le dire sans le dire ?

Et l’on reparle de l’âge légal du départ à la retraite ou plus exactement, on essaie de ne pas en parler. Ou plus précisément on en parle avec prudence. "Âge du départ à la retraite : l’exécutif lève le tabou", titre le Figaro. Sauf que si vous lisez l’Opinion où une réforme des retraites pourrait en cacher une autre, ce n’est pas aussi clair. Et ça l’est encore moins quand le journal rapporte ces propos du Premier ministre. "Il n’est pas demandé de travailler sur un report de l’âge de la retraite à 62 ans mais rien n’interdit de se poser cette question dans le cadre de la réforme de la dépendance". Vous avez compris ? L’allongement de la durée du travail ou l’âge légal de départ en retraite, on en parle pas ici mais on peut y réfléchir là. Quand on a autant de mal à dire aux Français qu’ils vont devoir bosser plus pour financer les retraites et la perte d’autonomie des vieux, c’est que le sujet est encore tabou. Ça tombe bien parce que des tabous qui ne sautent plus, il y en a plein les journaux ce matin.

Une France violente, une réalité qui s’impose

Il faut lire ce jeudi matin l’édito de Cécile Cornudet dans Les Échos pour qui "cette violence est désormais évidente", "elle s’impose, dit-elle, en pente douce" et "Des militaires de la force sentinelle, de nouvelles interdictions et sanction samedi prochain, 18 semaines après l’acte 1, on en est encore à chercher à lutter contre cette violence. Violence sur les champs-Élysées, violence sur les réseaux sociaux, violence politique". On ouvre les yeux, écrit l’éditorialiste, pour constater que la violence est partout et en plus elle paie ! Voyez les 10 milliards si vite accordés aux Gilets jaunes en décembre. Autre tabou qui a sauté, c’est la convergence des intérêts entre Gilets jaunes et les ultra violents Blackblocks, révélée cette semaine par l’Obs qui raconte comment Pricillia Ludoski et Faouzi Lellouche (figures des Gilets jaunes) ont pris contact avec les Black Blocks, les ont interrogés sur leur philosophie pour en conclure qu’ils aspiraient aux mêmes buts. Et si vous regardez la presse ce jeudi, vous comprenez qu’elle a raison Cécile Cornudet des Échos, ce qui nous paraissait tabou sous Hollande ou Sarkozy, ne l’est plus sous Macron. Voyez la Une de l’Ardennais, un conseiller municipal est accusé d’avoir appelé à tuer des policiers. Voyez les Unes de l’Indépendant catalan et du Journal de Saône-et-Loire avec des exercices de crises pratiqués ce mercredi Argeles et à Chalon par la sécurité civile en cas de tuerie de masse. Ça ne surprend plus personne. Et la haine anti Linky, qui fait la Une de la Dépêche du Midi. Qui aurait imaginé que la France du Concorde et du TGV diaboliserait un compteur électrique ? Et David Abiker ne vous parle même plus des vaccins. Des verrous sautent partout dans les journaux ce jeudi matin. 

Michael Jackson : le documentaire qui accuse

À la Une du Parisien-Aujourd’hui en France. Qui pouvait imaginer un jour que M6 (l’ex-chaîne musicale) ferait tomber le petit prince de la pop de son piédestal avec un documentaire déjà vendu dans 130 pays ? Deux hommes y accusent la star de pédophilie. Wade Robson et James Shafechuck, âgés aujourd’hui de 36 et 41 ans, tout deux ont rencontré Michael Jackson à l’âge de 10 ans et l’accusent de leur avoir imposé des relations sexuelles. James Safechuk dit avoir sympathisé avec la star sur le tournage d’une pub pour Pepsi. Michael Jackson l’invite à le suivre en tournée avec l’accord de sa mère. Un soir au Crillon, le chanteur l’initie à la masturbation "Il me disait que si on l’apprenait sa vie serait finie et la mienne aussi". Wade Robson a lui vécu une véritable histoire d’amour avec Jackson. Abusé plusieurs fois à Neverland (le ranch de la star) et il raconte crûment les baisers, les caresses et tout le reste subis pendant plusieurs années. Aux États-Unis, ce documentaire "Leaving Neverland" (interdit ce soir au moins de 12 ans) a provoqué une onde de choc provoquant la colère de la famille et des fans. Mais partout dans le monde, explique le Parisien, le désamour a commencé. La marque Louis Vuitton a retiré de la vente tous les vêtements inspirés par l’interprête de "Bad". Des radios commencent à déprogrammer sa musique. La France tient bon et croit encore que les chansons sont toujours plus belles que ceux qui les chantent. Quoiqu’il en soit, demain vous n’écouterez plus "Billie Jean" sans y penser.

Quand les militaires vous aident à faire dodo

On laissera ce jeudi matin les tabous et les figures détrônées du star system pour s’intéresser, grâce à Ouest France, à nos militaires mobilisés ce mercredi à contre-emploi dans le Finistère. À l’initiative d’une mutuelle et de l’Institut de recherche biomédicale des armées, une soixantaine de civils ont appris à gérer leur sommeil avec les Top. Les Top ce sont les techniques d’optimisation du potentiel mixant l’hypnose, la sophrologie et la programmation neurolinguistique qui a été mise en place depuis quelques années dans l’armée. Qui aurait imaginé qu’un jour des soldats aident des civils à mieux faire dodo ? En voilà un tabou qui saute mais celui-là, il ne fait de mal à personne.