La presse quotidienne revient ce lundi sur le second débat de la primaire de la gauche qui s'est déroulé hier.
Ce matin en Une de vos journaux, on ne peut pas dire que le débat d’hier soir sature l’espace.
L’Humanité : Voitures : les alternatives pour dépolluer nos villes.
Les Échos : Électricité : la France menacée de pénurie.
20 Minutes : le froid, c’est cool.
Plus cruel, ceux qui soulignent que la politique, ça se passait ailleurs :
Le Figaro : Macron, Mélenchon : les socialistes pris dans l’étau.
L’Opinion : Comment Macron tente de flinguer la primaire.
Seul Libération y croit : Et si c’était un vote utile ?
Primaire
Bien sûr, ils ont fait de leur mieux. Mais pour quel résultat ? La presse retient quelques piques, une passe d’arme sur le cannabis. Et Le Parisien nous ressert ses notes de fin de match, dont les critères n’ont strictement rien à voir avec l’avenir des Français : combativité, meilleure formule. Ce qui permet à Vincent Peillon, pour une fois, de briller. Pas un mot du débat sur les travailleurs détachés. Pas un mot sur les quelques sujets soulevés par Jean-Luc Benhamias, dumping fiscal en Europe, guerre au Yémen, risque sur les finances d’EDF avec le projet d’EPR britannique. Le Parisien n’a retenu que son style pittoresque. De fait, le journal a un scoop plus intéressant : les commentaires de François Hollande à la sortie du spectacle de Michel Drucker : "C’est un rendez-vous pris de longue date que j’ai voulu honorer. Je pense regarder le débat en replay". Sauf que Michel Drucker a une autre version : "Je l’avais invité par correction, j’étais sûr qu’il ne viendrait pas avec le débat de la primaire. Quand il m’a appelé ce matin en rentrant du Mali pour m’annoncer qu’il viendrait, j’étais scié". Pendant ce temps, la presse vote Macron. Au point que Guillaume Tabard, dans Le Figaro, imagine le danger qu’il y aurait pour lui à devenir le candidat officiel de substitution de la gauche, ou pire, le successeur choisi du Président. Loin de cette cuisine pourtant, un article nous parle politique. Celui de Thomas Piketty dans le Monde. Il souligne que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sont aujourd’hui les seuls à remettre en cause les traités européens et le régime actuel de concurrence exacerbée entre pays et territoires. Il rappelle que le traité budgétaire de 2012 empêche la zone euro d’investir, alors que c’est un mélange d’annulations de dettes, d’inflations et de prélèvements sur le capital privé qui a permis à l’Allemagne et à la France de se relever après 1945. Tous les débattants d’hier ont voté ce traité. Une clarification aurait été la bienvenue.
Systèmes de santé
Le sujet devait être abordé hier, il est passé à la trappe. Alors il faut regarder la Une du Daily Mirror publiée dans Libération : un petit garçon de 22 mois endormi sur une couverture posée sur deux chaises face-à-face. Le petit Jack, malgré une suspicion de méningite, a attendu cinq heures aux urgences d’un hôpital britannique avant de voir un médecin. Un symbole de l’état catastrophique du système de santé publique de nos voisins. Theresa May a appelé les médecins généralistes à ouvrir leur cabinet sept jours sur sept, de huit heures à 20 heures, pour désengorger les urgences, sans quoi ils pourraient perdre des aides gouvernementales. Une idée de ce qui nous attend ?
Édulcorants
Il faut lire aussi dans les pages santé du Figaro un article qui rappelle à quel point les édulcorants, présents notamment dans les sodas light, ont un effet néfaste sur la prévention de l’obésité et du diabète. Après des années à fustiger les graisses, on s’aperçoit que les sucres ajoutés dans les aliments transformés sont une catastrophe pour notre santé. En résumé, toutes les calories ne se valent pas.
Vous souvenez-vous de Bernard Madoff, condamné à 150 ans de réclusion pour une escroquerie à 65 milliards de dollars ? Le site Atlantico nous apprend que, dans sa prison de Caroline du Nord, le sympathique financier s’est accaparé le marché du chocolat chaud en achetant tous les paquets à l’intendant et en les revendant plus cher dans la cour de la prison. Et ça marche d’autant mieux qu’il est une star auprès des autres détenus. Spéculation financière et recréation de monopoles sous les applaudissements. Ça s’appelle le capitalisme contemporain.