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Manuel Valls : l'interview, la seule, l'ultime

Le coup d’œil d’Eugénie Bastié

13 avril 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

La presse quotidienne revient ce mercredi sur la position de Manuel Valls face aux jeunes et à l'islamisation.


Ce matin en Une de vos journaux on a beau le tourner dans tous les sens, quand ça veut pas, ça veut pas :
Le Monde : CDD : Valls fâche le patronat sans calmer les jeunes.
L’Opinion : déstabilisé, Valls soigne sa gauche.
Le Canard Enchainé : 650 millions supplémentaires pour les forces de l’ordre, 500 millions pour calmer les jeunes : Hollande va avoir du mal à joindre les Debout.
Et puis 20 minutes revient sur ce débat autour de l’autorisation accordée dans certains lycées de fumer dans la cour pour éviter les risques d’attentat à l’extérieur : fumer ou se faire fumer ?

Valls

Il est donc en Une de Libération, photo en très gros plan, l’air à la fois calme et déterminé, et ce simple mot : l’interview. A la fois la seule et l’ultime. Celle qui prétend tout dire. Et surtout réenclencher la mécanique du "parler vrai", cette marque de fabrique de celui qui affirme que "le rôle du politique c’est de nommer les choses". Ça donne des phrases du genre : "je maintiens que cela arrange beaucoup de monde d’avoir des ghettos". "La valeur travail ne doit pas être vécue comme une aliénation mais comme un vecteur d’émancipation". Mais on trouve aussi ce modèle de circonlocution : "j’aimerais que nous soyons capables de faire la démonstration que l’Islam est fondamentalement compatible avec la République, la démocratie, nos valeurs, l’égalité entre les hommes et les femmes". On imagine le travail minutieux de relecture de l’entretien par le cabinet du premier ministre.

Cannabis

Évidemment, il y a des sujets où l’on peut retrouver la posture habituelle du Valls qui assume l’autorité : sur le cannabis : "j’ai la conviction que toute société doit savoir fixer des interdits". C’est le sujet qui agite les éditorialistes ce matin, malgré le recadrage de l’exécutif. Le Figaro dénonce d’emblée la manœuvre électoraliste alors même que le débat a été aussi vite fermé qu’il avait été ouvert. Mais dans le Courrier Picard, Jean Marc Chevauché pose l’alternative en ces termes : "ou on légalise et on contrôle un cannabis plus propre que ce qui est vendu sous le manteau ou réprime à fond. Attendez-vous, à ce compte-là à voir pousser des prisons comme des champignons, à voir les impôts exploser". Mais curieusement, aucun ne fait remarquer qu’un exécutif ne prendrait jamais le risque de mettre le feu aux banlieues en les privant de ce qui est devenu une économie officielle, surtout pas un an avant une présidentielle. D’autant qu’on n’est jamais sûr des gains électoraux quand on lance un débat aussi miné. Une preuve ? On la trouve dans le Monde avec ce chiffre étonnant : 32.45 % des couples gay mariés ont voté FN aux élections régionales. Preuve que dans la recomposition politique à l’œuvre, il n’y a plus d’électorat acquis. Et que les questions sociétales ne déterminent pas forcément les votes.

Manque de profs

Ce qui peut en revanche nourrir la colère des électeurs, c’est la décrépitude des institutions et des services publics. Le Parisien nous raconte comment des parents en sont à recruter eux-mêmes les professeurs de leurs enfants. Devant les non remplacements, ils posent des petites annonces, transmettent le CV d’une amie anglophone. "On développe de vraies compétences, ironise une mère : on a tous le numéro de l’inspection dans nos portables". Parce qu’en Seine Saint Denis, il y a chaque jour 400 classes sans instituteur. Mais l’Education nationale a d’autres priorités. Le Canard Enchainé nous apprend que le ministère vient de passer un accord avec Amazon. Pour moins de 50.000 euros, la firme américaine a obtenu le droit de former une soixantaine d’enseignants à l’autoédition scolaire. Le but est louable : leur permettre d’éditer leurs cours et de les mettre en ligne. Évidemment, ils sont formés à utiliser la plate-forme Amazon couplée aux liseuses de la marque. Après Microsoft et sa contribution de 13 millions d’euros au plan numérique, les partenariats sans appel d’offre deviennent une spécialité de la rue de Grenelle.

Énergies renouvelables

C’est aussi dans le Canard Enchainé qu’on trouve cette information ahurissante : la moitié des Éoliennes implantées en France tournent dans le vide et ne sont accordées à aucun réseau. En cause, la mauvaise volonté d’ERDF qui ne veut pas fâcher EDF, la maison mère monopolistique, laquelle n’a aucune envie d’accélérer l’arrivée des énergies renouvelables puisque sa priorité va au nucléaire. En attendant, on a donc les inconvénients des énergies renouvelables, le massacre des paysages, sans le moindre bénéfice. Une réussite française.

L’argent et nous

En pleine affaire des Panama Papers, il faut lire l’interview de Pascal Bruckner dans le Figaro à l’occasion de la sortie de son livre La sagesse de l’argent. On peut ne pas partager son optimisme libéral mais on trouve aussi ce rappel de la réticence d’Adam Smith devant l’enthousiasme de Montesquieu pour le doux commerce. Pour le père du libéralisme, l’esprit de boutique allait faire disparaitre les codes de l’honneur, l’intransigeance du moine et du soldat. Nous y sommes. Pascal Bruckner rappelle que Bill Clinton promettait en 1992 un monde où la prospérité matérielle accompagnerait automatiquement l’élargissement du camp démocratique à travers l’émergence du consommateur universel. L’utopie s’est fracassée le 11 septembre. Le Figaro ouvre l’entretien en rappelant cette réplique culte de Michel Audiard : "moi, le pognon ça m’émeut". On ajoutera la boutade de Pierre Desproges : "quand on y pense, les aspirations des pauvres ne sont pas si éloignées des réalités des riches". C’était oublier un peu vite la puissance des idéologies.

 

Le Parisien nous révèle une nouvelle manière de gagner plus : dormir plus. Une société américaine propose d’enregistrer le sommeil de ses salariés et de verser une prime aux dormeurs réguliers. Ceux qui font des nuits de plus de sept heures. Pas seulement par philanthropie et pour veiller sur la santé des salariés, mais parce qu’un salarié qui dort bien est plus productif. Test à l’appui, la boite a enregistré 69 minutes de productivité supplémentaire par mois chez ceux qui font leur nuit. Quand les multinationales associent l’amour du profit et la puissance des nouvelles technologies, sans aucune limite des Etats, l’émancipation par le travail est un lointain souvenir. N’en déplaise au premier ministre et à son parler vrai.

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