Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Qui a dit, ce matin dans le Figaro "Il n’y a pas de confort ni d’état de grâce. Dans ce métier chaque jour te rapproche de la fin. Je le disais dès le début de mon mandat. A haut niveau il faut des résultats. Si tu n’en as pas, tu connais la sentence" ? C’est Didier Deschamps, notre Dédé National, champion du monde. Il vient d’obtenir le Prix du Leadership et parle ce matin dans le Figaro de confiance, de mandat et de ce fameux rapport au temps, qui ne laisse pas 100 jours pour agir et avoir des résultats. Alors évidemment on pense à un autre leader, au maître des horloges à celui qui doit sans cesse arbitrer entre le court terme des fins de mois difficiles et le long terme de l’urgence écologique.
Fin de mois contre fin du monde en Une de Sud-Ouest
Fin de mois et fin du monde, l’impossible équation ?, s’interroge le quotidien et Bruno Dive dans son édito admet que Macron a démontré hier qu’il avait incontestablement une vision pour l’avenir du pays mais hier il s’est davantage adressé à ceux qui redoutent la fin du monde plutôt qu’à ceux qui redoutent la fin du mois . Et si vous lisez la presse ce matin, il n’est question que de fins de mois difficiles. Dans le Télégramme et dans Centre Pesse , le Journal de l’Aveyron, il y a ces retraités qui vendent leurs biens pour payer leur maison de retraite . Selon le ministère des Solidarités et de la Santé, un tiers des personnes âgées sont contraintes de céder une partie de leur patrimoine pour s’offrir un hébergement et 45% envisagent de le faire dans les années à venir. Ça c’est un sujet de fin de mois qui annonce un problème de long terme pointé dans l’étude. En 2050, la France comptera cinq millions de plus de 85 ans contre 1,5 million aujourd’hui. Voilà pourquoi l’État doit sans cesse agir avec un chronomètre autant qu’avec une longue vue. Et c’est pareil pour les universités avec un enjeu démographique comparable ! Ouest France nous explique ce matin qu’elles sont dans le rouge, un peu comme les ménages, elles ont du mal à boucler leur budget et sont dans l’incertitude pour 2019 . Pourquoi ? Parce que leurs charges augmentent, leurs missions s’élargissent sans tous les moyens qui vont avec. Ça c’est le court terme, mais Ouest France nous le rappelle, on attend toujours plus d’étudiants. Comment financer demain l’université ? C’est toujours pareil court ou moyen termes ?
Rayons déserts à Montpellier
Les universités ont des problèmes de fin de mois mais les magasins de centre-ville de Montpellier vivent au jour le jour en raison des blocages. Exemple du Carrefour City du Boulevard de Strasbourg dont "le rayon frais ressemble à un magasin soviétique sous Brejnev", nous dit en substance le Midi-Libre . Les magasins qui fonctionnent en circuit court ont moins de soucis car ils s’approvisionnent auprès de producteurs locaux qui savent contourner les barrages. Le circuit court, voilà un bout de la solution entre le long terme écologique et le court terme de la feuille de paie. Car dans la presse de ce matin, on trouve des solutions immédiates qui préparent un peu l’avenir. Ainsi face à la colère des "gilets jaunes", la communauté d’agglomération du Grand Calais vient d’annoncer la gratuité des transports en 2020 , c’est la Une de Nord Littoral . Partout en France, vous avez des gens qui essaient de résoudre l’équation fin de mois - fin du monde. Exemple à la Une de l’Éclair des Pyrénées. Les chercheurs de l’université de Pau surveillent les lacs et leur sensibilité aux variations du climat. Et ils associent le public à leurs observations précise l’Éclair des Pyrénées . Alors qui vous dit que dans ce public vous n’avez pas des "gilets jaunes" capables de penser aujourd’hui tout en s’inquiétant de demain ? Voilà pourquoi David Abiker vous conseille de lire ce matin dans Libération le papier du géographe Guy Burgel (ça s’appelle les fins de mois difficiles avant la fin du monde) . Certes, il y a fracture territoriale entre les gens des villes et ceux de la périphérie, dit le savant, mais il y aussi une fracture de conception entre ceux dont le niveau de vie leur permet de penser à l’avenir quand les autres ont le nez dans le guidon ou le volant à cause des fins de mois. Ces gens-là n’ont pas le même calendrier.
12 postiers nus pour la bonne cause
Et justement, voici un calendrier qui pourra réconcilier tout le monde fait ce matin la Une de Sud-Ouest, celui où Franck Lissilour (facteur à Libourne) pose à poil avec 12 autres postiers . Il n’attend pas le réchauffement climatique, il attend juste des sous pour aider les Blouses Roses, une association qui récolte des dons pour améliorer le quotidien des enfants, des adultes hospitalisés et des personnes âgés en Ephad. Pour réconcilier tous les calendriers, il suffit parfois de se déshabiller.