Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce lundi matin dans la presse, des uniformes. L’uniforme bleu de ces poilus de 14-18 célébrés toute la semaine par le Président Macron. Le gilet jaune de ceux qui, le 17 novembre, diront leur opposition à l’augmentation du carburant. L’uniforme des écoliers volontaires de Provins qui le portent pour la première fois ce matin. Et puis dans Libération, il y a l’écharpe tricolore de Jean-Pierre Laparra, maire de Fleury-Devant-Douaumont. Ce maire a une particularité, il est le maire d’une commune vidée de ses habitants par la guerre de 14-18, un village sans électeur et déclaré "Mort pour la France" en 1919. Jean-Pierre Laparra est le quatrième maire de Fleury-Devant-Douaumont. Il a été nommé par le préfet en 2008 et depuis, il visite sa commune déserte deux fois par semaine. Il organise les cérémonies, appelle la gendarmerie si on découvre des restes de cadavres de la grande guerre et surtout il attend Macron. Le président viendra demain passer une heure dans ce village de Lorraine tombé pour la France explique Libération . Une heure dans un village peuplé de souvenirs et de fantômes.
Le chef d’État-Major de l’Armée de Terre et l’héritage des Poilus dans Le Figaro.
Alors que toute la presse commente la dimension mémorielle, historique et politique du périple d’Emmanuel Macron dans l’Est et le Nord de la France, le général 5 étoiles Jean-Pierre Bosser, chef d’État-Major de l’armée de terre est interrogé sur l’héritage des Poilus . Que nous ont-ils laissé tous ces morts pour la France ? "Ils nous transmettent l’abnégation et le dévouement absolus au service de la France qui donnent aux soldats l’envie de se dépasser pour un idéal commun". Et plus on lit le chef d’État-Major qui évoque le froid, la faim, les souffrances et la peur éprouvés par les 8,5 millions de Français mobilisés entre 1914 et 1918, plus on a l’impression que la France et les Français d’aujourd’hui vivent à des années lumières des poilus. Alors qu’est-ce qui peut bien rapprocher cette France de 14-18, la France des sacrifices, de celle d’aujourd’hui ? Le Président de la république a son idée qu’il donne dans le Courrier Picard ou l’Est Républicain : "c’est à la fin de la première guerre mondiale, explique le chef de l’État, que les nations se constituent et que se forgent les prémices de l’idée européenne". Mais est-ce l’invocation de l’Europe et la mémoire des poilus qui dissuaderont les automobilistes d’arborer le gilet jaune le 17 novembre ? Pas sûr…
Le gilet jaune signe de ralliement des opposants à la hausse des carburants.
C’est leur uniforme, leur drapeau, l’étendard de leur colère et, eux, ils vivent en 2018 pas en 1918 mais ils sont en campagne. Le président a beau assumer l’augmentation du prix des carburants en une du Dauphiné ou de l’Union , la colère monte et les gilets jaunes se préparent dans la tranchée, explique ce matin le Parisien Aujourd’hui en France . Pour l’instant, le gilet est posé sous le pare-brise en signe de contestation mais combien seront-ils à le porter dans la rue pour manifester dans 10 jours ? En attendant, ce mardi à Reims, des petits patrons feront tout pour interpeller le Président qui ferait bien de tendre l’oreille car une partie de cette France des gilets jaunes qui voit rouge à la station, eh bien elle a voté pour lui.
L’uniforme à l’école était surtout une blouse.
Les écoliers volontaires de Provins inaugurent leur nouvelle tenue ce lundi matin . Et ils aiment ça parce que ça leur rappelle "Harry Potter à l’école des sorciers". Une première dans le public en France métropolitaine. Mais attention, il ne s’agit pas du retour de l’uniforme obligatoire à l’école, nous rappelle le quotidien . Car sur les photos d’avant-guerre, les photos rétros en noir et blanc les élèves ne portent pas d’uniforme. Ils portent le plus souvent des blouses grises pour protéger leurs habits des tâches d’encres du temps où l’on écrivait à la plume. Donc ce n’était pas mieux avant c’était plus salissant. C’est l’arrivée du stylo à bille en 1965 qui a sonné le glas de la blouse, pas mai 68. Et jamais il n’y a eu de texte prévoyant l’uniforme à l’école, rappelle Claude Lelièvre historien de l’éducation, et même si il y a eu des écoliers en uniforme, son port obligatoire dans certains établissement a disparu car il évoquait trop l’armée. Ceci dit, ça n’a pas empêché la génération d’après de transformer son cartable en sac US Army kaki et d’écrire dessus au stylo bille, le nom de Queen.
Queen, champion du Box Office malgré les critiques.
David Abiker évoque le groupe Queen parce que, la semaine dernière, les critiques essentiellement parisiennes ont assommé le film qui raconte l’histoire de Freddie Mercury et du groupe Queen. Des critiques à charge totalement démenti par Ouest France ou Matthieu Charrier d’Europe1 qui ont eu du pif, eux. Mais surtout démentie par le public. Non seulement le film "Bohemian Rhapsody" est le meilleur démarrage de la semaine en France depuis mercredi dernier mais c’est surtout le meilleur démarrage aux États-Unis. Pourquoi ça marche ? Il y a des héros, il y a les souvenirs d’une génération, et surtout il y a quelque chose qui est très facile à transmettre à la génération d’après, des tubes.