Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce matin à la Une de la presse, l’Aude et le "Déluge meurtrier", c’est la Une de la Dépêche du Midi . "Le Chaos" titre le Midi Libre qui dresse le portrait de Trèbes, ville meurtrie , revient à Villegalhenc village dévasté et rassemble les témoignages des habitants sous le choc . Parmi eux, celui de Baptiste qui a 15 ans. Il vit avec sa mère, son frère et le chien, à Trèbes juste en face des arènes. Il est 4h30 quand l’eau submerge la maison, raconte-t-il au Midi Libre. Il se réfugie dans les combles, casse les tuiles à coup de poings et de pieds et attendra les secours sur le toit pour être finalement évacué avec sa famille en hélicoptère. Et déjà les questions dans Le Parisien-Aujourd’hui en France . L’alerte rouge a-t-elle été déclenchée trop tard ? Est-ce lié au réchauffement climatique ? Les températures des derniers jours ont-elles renforcé le phénomène ? En attendant les réponses, le département pleure ses morts et recherche les disparus.
Un petit pas pour Trump, un grand pas pour l’écologie ?
Avec cette petite phrase de Donald Trump, c’était sur CBS dimanche soir, celui qui en 2012 expliquait que le réchauffement climatique est "une invention des Chinois pour nuire à l’industrie américaine" a évolué un peu. "Je ne pense pas que le réchauffement climatique soit un canular. Je pense qu’il y a probablement une différence. Mais je ne sais pas si c’est fait par l’homme".
Un petit pas pour Trump mais peut-être un grand pas pour l’écologie. Sans doute le président américain pourrait-il se faire traduire ce matin la Une de L’est Républicain qui prend le contrepied de tous les titres de la presse régionale et nous parle du manque d’eau qui sévit dans certains coins du Doux . Terre craquelée, rivières asséchées et difficultés agricoles. L’est républicain explique comment le département essaie, depuis 2003, et gère avec peine l’optimisation de la ressources en eau. L’hydrogéologue, Jean-Pierre Mettetal, est formel : seule la connaissance du territoire permettra de connaitre des solutions pour demain. Demain c’est le monde où vivront nos enfants. Et de ces enfants il est question dans Libération.
Ultraviolence des jeunes : la vitalité d’internet ?
La mort à 13 ans titre Libération qui revient sur le décès d’Aboubakar , dimanche, après une bagarre aux allures de règlements de comptes absurdes. "Je me venge, tu te venges, il meurt", résume le journal qui tente de comprendre les causes profondes de ces affrontements toujours plus violent. On est loin de la guerre des boutons. Misère sociale, abandon des territoires, plaide Laurent Jauffrin sans verser dans la théorie de l’excuse. Internet également, explique le Figaro qui analyse le rôle des réseaux sociaux et des messageries instantanées dans ces phénomènes d’ultra violence , ultra rapide et ultra stupide.Il suffit parfois d’un mot, d’un regard de travers, ça va vite, c’est de la violence virale. Au grand maux les grands remèdes. Pour Hugues Mouttouh, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, il faut placer les territoires perdus de la République en les plaçant sous l’administration spéciale, propose-t-il dans une tribune .
Nostalgie de Marcellin, ministre de l’Intérieur de mai 68.
Dans la Colonne d’à côté, un autre ancien préfet a la nostalgie de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur qui veilla à la sécurité des Français sous De gaulle et Pompidou de mai 68 (à l’époque on savait canaliser la violence de la jeunesse) à Mars 74. François Leblond vous parle d’un temps où la République était tenue, écrit-il, et peut-être d’un temps où l’on recrutait plus facilement les ministres de l’Intérieur et où on savait les garder.
Le coup de fatigue du Premier Ministre.
Il faut dire qu’un ministre de l’intérieur par intérim en la personne du Premier d’entre eux, c’est une solution nécessairement provisoire. On s’en convaincra en lisant ce matin Ouest France qui revient sur la visite hier matin d’Édouard Philippe à Nantes , dans une exploitation maraichère embauchant des personnes en insertion et cela dans un agenda surchargé. Un Premier ministre qui a montré quelques signes de fatigue , photos à l’appui, réclamant du café et manquant de piquer du nez durant une réunion publique où sa tête lourde devait être ailleurs, sans doute auprès des habitants de l’Aude qu’il a rejoint plus tard. Courage, d’ici une heure, on connaitra le nom du ministre de l’Intérieur. Ce sera ça de moins. D’ici là, une heure à tenir.