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Les polémiques sont légions dans la presse ce matin

Le coup d’œil d’Eugénie Bastié

19 décembre 2017

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Chaque jour, Marion Lagardère scrute la presse papier et décrypte l'actualité.


Dans la presse ce matin, une ribambelle de "polémiques"

Oui, après Tex et les femmes battues, Finkielkraut et les "non-souchiens", hier, c’est le footballeur Antoine Griezman qui a fait réagir. Sur le HuffingtonPost, Alexandra Milhat résume l’affaire : "Griezman a posté une photo de lui, visiblement déguisé en basketteur. Problème : l’acteur a maquillé son visage et son corps en noir, ce que beaucoup d’internautes n’ont pas hésité à qualifier de pratique raciste. Face au tollé, conclu la journaliste, il a finalement retiré l’image incriminée."

Alors ce matin, on trouve quelques analyses, comme celle de l’Equipe qui y voit "un problème de communication de la part de Griezman". Dans le Figaro, Vincent Trémolet de Villers fustige, lui, "Twitter, ce nouveau pilori numérique". Dans la Charente Libre, Maurice Bontinck regrette une "France trop bienveillante pour tolérer le moindre écart. Rendez-nous le mauvais gout !", lance-t-il dans son édito.

Et puis on trouve aussi beaucoup d’articles pédagogique pour comprendre en quoi se "déguiser en noir "est raciste. Dans le gratuit 20 Minutes, par exemple, l’historien, Nicolas Bancel, retrace l’histoire du "blackface ": "historiquement, c’étaient des sketchs, apparus aux Etats-Unis vers la fin du 18ème siècle, où des comiques blancs se grimaient en noirs, pour entretenir l’image d’êtres grotesques et mal éduqués." Sur le site BuzzFeed, Jules Darmanin ajoute que ces caricatures touchent aussi d’autres discriminations. Par exemple "le yellowface, pour les personnes asiatiques, et le "jewface", pour les caricatures antisémites".

Enfin, il y a aussi le très complet résumé de Cécile Bouanchaud sur Lemonde.fr, qui en plus des références historiques explique pourquoi basketteur, c’est un déguisement, alors qu’une couleur de peau ça ne l’est pas : "parce que se grimer en Noir, conclu le sociologue Eric Fassin, c’est faire fi de l’expérience vécue par les personnes Noires, et pour cause : le maquillage s’enlève. Or, être noir, ce n’est pas un travestissement, c’est une condition, prise dans une histoire raciale". Voilà, autant de journaux qui sont tous d’accord pour dire que ce que révèle cette polémique, c’est surtout une méconnaissance des références historiques.

Et on en reparle dans quelque minute dans "l’humeur du jour "et avec Raphael Enthoven. Autre titre ce matin, l’entrée de l’extrême droite au gouvernement en Autriche qui, elle, ne fait pas polémique.

Oui, six membres du parti FPO ont donc été nommés ministres, par le nouveau chancelier Sébastien Kurz. "Et les Autrichiens ont accepté l’affaire sans broncher, résume Laurent Bodin dans l’Alsace. Comme si c’était banal. 5000 personnes ont manifesté hier à Vienne, dit-il. En 2000, ils étaient 250 000 contre Jorg Haider." Indifférence en Autriche, indifférence aussi en Europe comme le relève Nicolas Beytout dans le quotidien l’Opinion : "s’il fallait une seule preuve que l’Europe politique n’existe pas, écrit-il, il suffit de regarder ce qui s’est passé à Bruxelles depuis ces nominations : rien, aucune réaction forte, aucun avertissement. Rien. Quel contraste avec l’ascension de Jorg Haider il y a 17 ans, les dirigeants européens s’étaient alors bruyamment émus, ils avaient décidés de sanctions. Mais les temps ont changés." "Les temps ont changés, note également Olivier Pirot dans la Nouvelle République, parce que Victor Orban est au pouvoir en Hongrie, en Pologne c’est le PiS, et en République Tchèque, Andrej Babis, un président surnommé le Trump Tchèque."

"Il n’y a pas de réactions fortes, parce que l’Europe est plus tolérante vis-à-vis des partis d’extrême droite", analyse à lire sur Médiapart qui a interrogé Martin Haselmayer, chercheur en sciences politiques à l’université de Vienne. "D’abord, il y a une forme d’habitude dit-il: aujourd’hui, le FPO est totalement intégré à notre paysage politique, cela fait longtemps maintenant qu’il a opéré sa mue en parti normal. Et puis, disons qu’un certain consensus anti-migrant se dégage de la population autrichienne."

Martin Haselmayer qui rappelle les grandes lignes du programme du FPO : sucrer les allocations pour les demandeurs d’asile, leur confisquer tout argent liquide dès leur arrivée sur le territoire. Il y a aussi la question des frontières et celle de la préférence nationale dans la politique familiale. Un éclairage à lire donc sur le site Médiapart.

Ça, c’est pour l’Autriche, mais si on pousse un peu plus à l’est, la Russie fait aussi parler ce matin.

Oui avec le lancement hier soir de sa chaîne de télé, Russia Today, RT, en France. "Un lancement sur fond de polémiques", titrent Les Echos. Pourquoi ? "Parce que les connaisseurs de la Russie estiment que RT est le bras armé du Kremlin, écrivent les Echos, des critiques qui affirment également qu’elle relaie aisément théorie du complot et fake news, la chaine vise souvent à dénoncer un occident dégénéré. RT monte par exemple en épingle tout incident lié à l’islam en accusant les médias occidentaux d’autocensure, le tout, conclu le journal, assaisonné de sensationnalisme." "Une chaîne qui sait que ses contenus sont sous surveillance", ajoute La Croix qui rappelle également qu’Emmanuel Macron, en fin de campagne présidentielle avait accusé RT d’avoir produit "des contre-vérités sur sa personne". La Croix note enfin qu’en Angleterre, où Russia Today a déjà une antenne, "le CSA local lui a adressé quatre avertissements". De quoi expliquer l’existence de la "polémique", et mettre en lumière la différence entre informer et influencer.

Pour terminer, une dernière polémique pour la route ?

Oui, de la vraie bonne polémique qui va vous mettre le repas de Noël à l’envers : "le ski, ce n'est pas écolo !" Article à lire sur le site de l’Obs qui explique que "le tourisme est une pollution et que le ski en fait partie". Témoignage de Véronique, 66 ans, qui a décidé d’arrêter les sports d’hiver : "même si j’habite près des Alpes en Isère, dit-elle, je ne pratique plus, l’impact sur l’écosystème montagnard est trop énorme". Elle s’insurge notamment contre les "saignées pratiquées dans la forêt pour ouvrir des pistes". "Les stations de ski ont de gros impacts sur les ressources, ajoute Carmen de Jon, professeure en hydrologie, l’air, l’eau, les sols et la végétation, les répercutions sont beaucoup plus fortes aujourd’hui, notamment à cause de la neige artificielle". Pour la produire, d’importants volumes d’eau sont prélevés dans les lacs et rivières, les zones humides dans les Alpes ont été réduites de 70%. L’article pointe les glissements de terrain, en hausse dans les glaciers, mais aussi celle des émissions de CO².

Pour enfoncer le clou, La Croix nous apprend au détour d’une enquête sur les plastiques "qu’un forfait de ski met environ 1.000 ans pour se dégrader".
1000 ans. Autrement dit bien plus longtemps que la durée de vie d’une petite polémique sur Twitter.

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