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Les "mutins de Panurge", perpétuels désobéissants

Le coup d’œil d’Eugénie Bastié

4 mai 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description

Le magazine Causeur fait sa Une sur ces individus sans arrêt en rébellion, une minorité prête à manifester son mécontentement à la moindre occasion.


Ce matin en Une de vos journaux un petit air de campagne. Non, je ne vous propose pas une promenade dans les champs. Tout au plus dans les vastes champs des ambitions présidentielles. A droite d’abord, où ce sont les plus de 65 ans qui feront l’élection.

- l’Opinion : "Primaire, la carte senior vaut de l’or."

Et puis il y a ce président qui, visiblement, prépare la suite.

- Le Figaro : "Le candidat Hollande entre en campagne."

- Libération : "Lui, candidat : désintox d’un président en campagne."

- Le Canard Enchainé, face à la multiplication des cadeaux à un an de la présidentielle : "Hollande : je dépense donc je suis."

Et puis, souvenez-vous hier, dans le Parisien, Myriam El Khomri assurait qu’elle n’aurait pas recours au 49.3. Aujourd’hui, la Une du Parisien c’est : "Loi Travail : un passage en force ?"

 

Turquie

En Une de la Croix : "Europe-Turquie, je t’aime moi non plus." Parce que l’accord sur les réfugiés signé avec Ankara va permettre à la Turquie d’obtenir ces visas qu’elle espère depuis des années. "C’est un bon coup de la part du président Erdogan, même si je n’en pense pas moins de lui", résume une enseignante. Dans Libération, Gilles Dorronsoro, professeur en science politique, s’en prend surtout aux récentes déclarations de Barack Obama à l’occasion de sa petite tournée européenne. Entre son refus de mettre en place une zone d’exclusion aérienne dans le Nord de la Syrie et le retrait précipité d’Afghanistan, la politique américaine, dit-il, par action ou omission, est une cause essentielle de l’arrivée des refugiés en Europe. "Comment les États-Unis pourront ils gérer les effets régionaux de la dérive autoritaire turque quand l’Europe est prête à tout céder pour obtenir la coopération d’Ankara sur la question des réfugiés. Ce mépris pour les intérêts européens est contre-productif pour les États-Unis eux-mêmes". Et en fait de dérive autoritaire, Gérard Biard dans Charlie Hebdo revient sur les dernières décisions du président Erdogan. Des journalistes condamnés à deux ans de prison pour insultes aux valeurs religieuses. Mais comme le souligne Gérard Biard le prophète et les valeurs religieuses ont bon dos. Le journal dans lequel ils travaillaient avait surtout commis le crime de publier des documents prouvant que les services de renseignements turcs avaient livré des armes aux djihadistes syriens. Mais le délit de blasphème passe mieux. On ne reprochera pas au président turc d’avoir sanctionné des malpolis envers Allah. Bel instrument judiciaire au service d’un régime en dérive.

Président en campagne

Notre président à nous a visiblement l’intention de préparer le terrain. Dans le Figaro, Paul-Henri du Limbert s’offusque d’un extravagant plaidoyer pro domo. Certes, écrit-il, "s’il ne défend pas son bilan, qui le fera pour lui ?" mais il faut craindre l’overdose. Dans Les Échos, Cécile Cornudet revient sur un élément du plaidoyer : l’adaptation aux circonstances. Faut-il tout dire avant la présidentielle pour tout faire après ? interroge-t-elle. L’argument des opposants à la loi El Khomri, le fait que François Hollande ne l’avait pas annoncée dans son projet 2012, est-il valable ? Après tout, François Hollande s’est adapté au terrorisme, Nicolas Sarkozy à la chute de Lehman Brothers en 2008. Sauf que la loi Travail n’est pas une adaptation à une situation nouvelle. C’est l’application du programme politique d’un candidat à la primaire socialiste, Manuel Valls, qui avait fait 5 %.

Villes et campagnes

La campagne pourrait bien être perturbée par une colère sourde. Pas celle qui agite les villes et leurs Nuits debout. Il faut lire dans le Figaro les témoignages de policiers sur ces manifestants qui brandissent des bouteilles d’acide et des boules de pétanque sur lesquelles sont soudées des lames de rasoir. Le magazine Causeur, reprenant une expression délicieuse du moraliste Philippe Muray, fait d’ailleurs sa Une sur "Le grand soir des mutins de Panurge", ces adeptes de la rébellion systématique. Mais Causeur nous propose un autre dossier, très loin des villes, dans les campagnes perdues de la République. Deux reportages de Daoud Boughezala, de Novion Porcien dans les Ardennes, 509 âmes, désert rural qui ne demande qu’à vivre mais dont la mairie a appris, par voie de presse, la fermeture de la caserne. Et puis à Montluçon, dans l’Allier, au milieu des friches industrielles et des grandes surfaces que l’ancien maire communiste a complaisamment laissé s’implanter. Juste à côté, l’écrivain Jean Clair évoque la Mayenne de son enfance et cette paysannerie qui y vivait sans eau chaude ni électricité, travaillait la terre et mourait pour la patrie. Histoire de la fin d’un monde. Il cite ces mots : "L’humanité s’installe dans la monoculture, elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Le monde a commencé sans l’homme et s’achèvera sans lui". Ainsi écrivait Claude Levi Strauss dans Tristes tropiques en 1955.

Football

Il n’y a pas que des chèvres à l’OM. Il y a des faisans, des pigeons… Ipublie un document décrivant le système de commissions versées aux agents de joueurs pendant des années. Il y a par exemple le joueur Cyril Rool qui ne se présente pas à un match en avril 2010. Menacé de licenciement pour faute grave, il fait intervenir son agent, Jean-Luc Barresi, qui a la flatteuse réputation d’être proche du milieu corso-marseillais. Résultat : en fait de fautes graves, Rool quitte le club avec un chèque de 1 million. Conclusion de Jean-Claude Dacier président d’alors : "Le système est pourri, je n’y suis pour rien."

Pour trouver un peu de poésie, il faut ouvrir 20 minutes. On y découvre ces pêcheurs d’un petit village indonésien. Le lendemain d’une éclipse totale, événement spirituel important dans le pays, ils découvrent sur la plage un être merveilleux. Un ange déposé par les eaux. Bon, en fait d’être miraculeux, il s’agissait d’une poupée gonflable qui avait dérivé parmi les détritus en plastique que charrie l’océan.

Ce matin en Une de vos journaux un petit air de campagne. Non, je ne vous propose pas une promenade dans les champs. Tout au plus dans les vastes champs des ambitions présidentielles. A droite d’abord, où ce sont les plus de 65 ans qui feront l’élection : l’Opinion : primaire, la carte senior vaut de l’or. Et puis il y a ce président qui, visiblement, prépare la suite : Le Figaro : le candidat Hollande entre en campagne. Libération : Lui, candidat : désintox d’un président en campagne. Le Canard Enchainé : multiplication des cadeaux à un an de la présidentielle : Hollande : je dépense donc je suis. Et puis, souvenez-vous hier, dans le Parisien, Myriam El Khomri assurait qu’elle n’aurait pas recours au 49.3. Aujourd’hui, la Une du Parisien c’est : loi Travail : un passage en force ?

VIRGULE

Turquie

En Une de la Croix : Europe-Turquie, je t’aime moi non plus. Parce que l’accord sur les réfugiés signé avec Ankara va permettre à la Turquie d’obtenir ces visas qu’elle espère depuis des années. « C’est un bon coup de la part du président Erdogan, même si je n’en pense pas moins de lui » résume une enseignante. Dans Libération, Gilles Dorronsoro, professeur en science politique, s’en prend surtout aux récentes déclarations de Barack Obama à l’occasion de sa petite tournée européenne. Entre son refus de mettre en place une zone d’exclusion aérienne dans le Nord de la Syrie et le retrait précipité d’Afghanistan, la politique américaine, dit-il, par action ou omission, est une cause essentielle de l’arrivée des refugiés en Europe. « Comment les Etats-Unis pourront ils gérer les effets régionaux de la dérive autoritaire turque quand l’Europe est prête à tout céder pour obtenir la coopération d’Ankara sur la question des réfugiés. Ce mépris pour les intérêts européens est contre-productif pour les Etats-Unis eux-mêmes ». Et en fait de dérive autoritaire, Gérard Biard dans Charlie Hebdo revient sur les dernières décisions du président Erdogan. Des journalistes condamnés à deux ans de prison pour insultes aux valeurs religieuses. Mais comme le souligne Gérard Biard le prophète et les valeurs religieuses ont bon dos. Le journal dans lequel ils travaillaient avait surtout commis le crime de publier des documents prouvant que les services de renseignements turcs avaient livré des armes aux djihadistes syriens. Mais le délit de blasphème passe mieux. On ne reprochera pas au président turc d’avoir sanctionné des malpolis envers Allah. Bel instrument judiciaire au service d’un régime en dérive.

Président en campagne

Notre président à nous a visiblement l’intention de préparer le terrain. Dans le Figaro, Paul-Henri du Limbert s’offusque d’un extravagant plaidoyer pro domo. Certes, écrit-il, « s’il ne défend pas son bilan, qui le fera pour lui ? » mais il faut craindre l’overdose. Dans Les Echos, Cécile Cornudet revient sur un élément du plaidoyer : l’adaptation aux circonstances. Faut-il tout dire avant la présidentielle pour tout faire après ? interroge-t-elle. L’argument des opposants à la loi El Khomri, le fait que François Hollande ne l’avait pas annoncée dans son projet 2012, est-il valable ? Après tout, François Hollande s’est adapté au terrorisme, Nicolas Sarkozy à la chute de Lehman Brothers en 2008. Sauf que la loi Travail n’est pas une adaptation à une situation nouvelle. C’est l’application du programme politique d’un candidat à la primaire socialiste, Manuel Valls, qui avait fait 5 %.

Villes et campagnes

La campagne pourrait bien être perturbée par une colère sourde. Pas celle qui agite les villes et leurs Nuits debout. Il faut lire dans le Figaro les témoignages de policiers sur ces manifestants qui brandissent des bouteilles d’acide et des boules de pétanque sur lesquelles sont soudées des lames de rasoir. Le magazine Causeur, reprenant une expression délicieuse du moraliste Philippe Muray, fait d’ailleurs sa Une sur Le grand soir des mutins de panurge, ces adeptes de la rébellion systématique. Mais Causeur nous propose un autre dossier, très loin des villes, dans les campagnes perdues de la République. Deux reportages de Daoud Boughezala, de Novion Porcien dans les Ardennes, 509 âmes, désert rural qui ne demande qu’à vivre mais dont la mairie a appris, par voie de presse, la fermeture de la caserne. Et puis à Montluçon, dans l’Allier, au milieu des friches industrielles et des grandes surfaces que l’ancien maire communiste a complaisamment laissé s’implanter. Juste à côté, l’écrivain Jean Clair évoque la Mayenne de son enfance et cette paysannerie qui y vivait sans eau chaude ni électricité, travaillait la terre et mourait pour la patrie. Histoire de la fin d’un monde. Il cite ces mots : « L’humanité s’installe dans la monoculture, elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Le monde a commencé sans l’homme et s’achèvera sans lui ». Ainsi écrivait Claude Levi Strauss dans Tristes tropiques en 1955.

Football

Il n’y a pas que des chèvres à l’OM. Il y a des faisans, des pigeons… Le Canard Enchainé publie un document décrivant le système de commissions versées aux agents de joueurs pendant des années. Il y a par exemple le joueur Cyril Rool qui ne se présente pas à un match en avril 2010. Menacé de licenciement pour faute grave, il fait intervenir son agent, Jean-Luc Barresi, qui a la flatteuse réputation d’être proche du milieu corso-marseillais. Résultat : en fait de fautes graves, Rool quitte le club avec un chèque de 1 million. Conclusion de Jean-Claude Dacier président d’alors : « Le système est pourri, je n’y suis pour rien ».

VIRGULE

Pour trouver un peu de poésie, il faut ouvrir 20 minutes. On y découvre ces pêcheurs d’un petit village indonésien. Le lendemain d’une éclipse totale, événement spirituel important dans le pays, il découvre sur la plage un être merveilleux. Un ange déposé par les eaux. Bon, en fait d’être miraculeux, il s’agissait d’une poupée gonflable qui avait dérivé parmi les détritus en plastique que charrie l’océan.

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