5:11
  • Copié

Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Sortir du grand débat, de la crise algérienne, du nucléaire : un casse-tête

Ce lundi matin dans la presse tout ressemble à un problème de maths, à un Rubik’s Cube ou encore à un puzzle que l’on pourrait soumettre à Cédric Villani, l'invité matheux de l'interview d'Audrey Crespo-Mara à 8h15. Voyez la Une du Figaro. La sortie du grand débat : un casse-tête pour la majorité. "Alors que la consultation touche à sa fin, l’exécutif et le parti présidentiel tentent de résoudre la difficile équation politique et financière de la sortie de crise". Autre crise, autre équation, celle que doit résoudre le pouvoir face à la contestation qui dure en Algérie. Jeune Afrique parle du "casse-tête algérien" quand Libération se demande quel rôle vont jouer l’armée et son chef d’État Major Ahmed Saïd Galah. Les militaires ont-ils la solution ? Si oui à qui vont-ils l’offrir ? Autre casse-tête en Une de Ouest-France : que faire des vieilles centrales nucléaires alors que s’annonce le grand débat public sur le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs ? L’actualité ce lundi matin est pleine de casse-têtes y compris pour les éditorialistes avec cette question : va-t-on en finir avec 26 années d’affaire Tapie !

Affaire Tapie : 26 ans de casse-tête judiciaire

Alors que s’ouvre ce lundi le procès pénal de l’arbitrage rendu en 2008 en sa faveur dans le contentieux qui l’oppose au Crédit Lyonnais depuis 1993. Si vous lisez la presse ce matin, cette affaire ressemble à une partie de Cluedo avec les six protagonistes de l’arbitrage aujourd’hui contesté. Le procès devra répondre à la question "qui est l’escroc ?". Dans Le Figaro, Tapie a une réponse toute prête "L’escroc ce n’est pas moi c’est le Crédit Lyonnais". Bernard Tapie va tout faire pour démontrer que l’arbitrage rendu en saveur il y 11 ans l’a été en dehors de toute pression. Des pressions de qui ? De l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sakozy, précisent Libération et Le Parisien. Le Parisien qui rappelle que Bernard Tapie eut à l’Élysée pas moins de 50 rendez-vous entre 2007 et 2012 dont 12 avec le président de l’époque, 16 avec Claude Guéant (le secrétaire général de l’Élysée). Pour Laurent Joffrin dans Libération, le procès de cet arbitrage n’est pas seulement celui de Tapie, c’est celui des années 80-90, les années fric dont Nanard star des Guignols fut le héros clinquant et supérieurement intelligent, des années fric qu’il a chevauchées en mordant la ligne. "C’était le bon temps", confie Tapie à Libération. Mais dans Le Midi Libre, Olivier Biscaye constate que le temps a passé. 26 ans d’un feuilleton qui n’a que trop duré, 26 ans que nous partageons les hauts et les bas de Tapie. 26 ans tout de même, c’est trop long, trop tortueux, que la justice passe, une fois pour toutes.

Prime à la casse ou casse-tête

Le Parisien qui parle non pas de "prime à la casse" mais de "prime au casse-tête". Laquelle prime partait d’une bonne intention, celle d'élargir la prime à la conversion écologique sous la pression des Gilets jaunes. Et c’est vrai que les chiffres sont décevants. En 2018, la prime à la casse a fait l’objet de 250.000 versements contre 6.000 depuis le 1er janvier pour la prime à la conversion écologique élargie. Sachant qu’il y a en France, quatre millions de véhicules susceptibles d’être mis hors service. Le Parisien-Aujourd’hui en France pointe une usine à gaz, un bijou de complexité combinant la situation fiscale de l’automobiliste, les caractéristiques de son ancien véhicule et celle du futur modèle ainsi que le kilométrage entre le lieu de travail et le domicile. Pour s’en sortir, un simulateur en ligne vous permet de savoir si vous y avez droit sur le site du journal. On terminera ce matin avec un autre casse-tête, un casse-tête nommé puzzle.

Le puzzle contre la sédentarité cognitive

La science n’avait pas encore évalué les bénéfices du puzzle pour le cerveau. C’est désormais chose faite. Patrick Fissler (un chercheur allemand) vient de publier dans une revue spécialisée les résultats d’une expérience menées auprès d’une centaine de personne. Il a fait faire des puzzles à la moitié de cette population. On comparant des tests cognitifs menés sur les deux groupes, il a constaté que le casse-tête stimule chez les joueurs huit fonction visuelles et spatiales dont la flexibilité, la mémoire de travail, la rotation mentale et la rapidité. Ça ne veut pas dire que faire des puzzles va améliorer vos compétences dans la vie quotidienne, ça veut dire que stimuler par des casse-têtes votre cerveau aide à lutter contre la sédentarité cognitive. Mais vous pouvez stimuler votre cerveau différemment ce lundi matin, vous achetez toute la presse et vous reconstituez l’affaire Tapie depuis 1993. Vous verrez, il y a des milliers de pièces, de personnages et de tableaux. Et c’est aussi bien qu’un puzzle pour lutter contre la sédentarité cognitive.