Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Réchauffement climatique et climat politique.
Ce lundi matin, le climat s’invite à la Une de vos journaux. L’Humanité , Le Parisien-Aujourd’hui en France , Ouest-France tous mettent à la Une le rapport des experts du GIEC publié ce matin sur le climat et leurs recommandations pour limiter le réchauffement climatique à un degré et demi. Et ça n’est pas impossible précise Libération mais pour ça il faudrait que les décideurs prennent leurs responsabilités. Que font-ils nos décideurs ? Ils remanient. Le Remaniement c’est maintenant titre la Dépêche du Midi . Pas sûr que cela provoque un adoucissement du climat politique. Lisez ce matin l’Édito du Figaro . Il vous parle de la météo et du tsunami populiste : une vague mondiale est en train de se former écrit Arnaud de La Grange. Des États-Unis aux Philippines, du Brésil à l’Italie, la vague semble tout balayer. Ce matin dans la presse, les courbes se croisent. Plus le climat de la terre se réchauffe, plus le climat politique se rafraichit.
Le moustique grand gagnant du réchauffement climatique ?
Le Moustique ! Il y en aura jusqu’à Noël avertit le Parisien Aujourd’hui en France . Il profite de la douceur de cet automne pour se reproduire plus et plus tard : la femelle vous pique, elle trouve de l’eau, elle pond jusqu’à 200 œufs et en 15 jours, voilà une nouvelle génération de moustiques. Un peu d’eau stagnante et ça recommence. Ce qui inquiète les spécialistes, c’est la montée du moustique du Sud vers le Nord, où il fait moins froid. Ça c’est en page douze du Parisien Aujourd’hui en France mais en page 3, les vraies conséquences du réchauffement climatique, celles que nous pouvons observées sont listées : moins de neige en montagne, davantage de pollens, les aéroports de plus en plus inondés comme en Corse, les puits d’eau douce devenue salée, les chenilles urticantes qui montent vers le nord comme les moustiques, les sols toujours plus secs, des vins plus forts en alcool. +1.5 degré c’est l’augmentation de température à ne pas dépasser d’ici la fin du siècle si on ne veut pas que la machine s’emballe avec des vagues toujours plus hautes, des vagues aussi puissantes que la vague populiste qui submerge une partie de la presse ce matin.
Tsunami populiste
Et elle a un visage, celui du candidat de la droite dure qui arrive en tête au Brésil au premier tour de l’élection présidentielle ou ceux des leaders d’extrême-droite de l’AFD en Allemagne en Une du Monde de ce week-end . La presse du jour c’est aussi le visage de Trump à la Une de l’Opinion, un Trump qui attaque la semaine avec trois succès revendiqués à coup de tweet reconnait l’Opinion : l’accord de libre échange obtenu à l’arrache avec le Canada, un chômage au plus bas et la nomination du juge Kavanaugh à la Cour Suprême. La vague populiste à la Une de la presse c’est aussi Marine Le Pen dont le Parisien nous apprend qu’elle a rendez-vous aujourd’hui avec Matéo Salvini à Rome . C’est surtout le visage de Steve Bannon, ex conseiller du Trump, interviewé par le Figaro ce matin qui veut fédérer les Eurosceptiques et les populistes en vue des européennes. Son objectif ? Donner la parole aux classes moyennes et populaires : "si on parle de modifier les règles de l’Europe, on est un fasciste" se défend-il, "on vous dit qu’on ne peut pas faire confiance aux classes populaires, que ce sont des barbares, des racistes qui vont se choisir des dictateurs. Les gens sont plus intelligents que cela". Et oui ! Les gens sont plus intelligents que cela et il leur faudra, en tout cas en France, un peu plus qu’un remaniement pour les reconquérir. C’est la tonalité de tous les éditos de la presse régionale ce matin. David Abiker a choisi le plus sportif "Quelques transferts, autant de départs, un maillot plus chatoyant, mais toujours le même coach, le même capitaine et le même objectif" soupire Pierre Frehel dans le Républicain Lorrain , c’est pas comme ça qu’on gagne 5-0 comme le PSG hier face à l’Olympique Lyonnais.
Urgence pressante dans le métro
Que nous dit finalement la presse ce matin ? Que le changement c’est difficile. Difficile de changer de mentalité devant l’urgence climatique. Difficile de changer de gouvernement pour contrer la vague populiste. Difficile aussi pour la RATP et la SNCF de changer cette vieille idée qu’à partir du moment où il prend le métro ou le train, l’usager cesse d’avoir envie de faire pipi. C’est curieux tout de même d’apprendre en 2018 sur le Point.fr ou dans le Parisien que la RATP et la SNCF ont mis un près d’un siècle à admettre qu’il y a des urgences aussi pressantes que l’urgence climatique. Ça explique le plan tardif (mais un plan quand même) annoncé ce mardi pour équiper très progressivement le métro de WC supplémentaires. La SNCF va suivre mais attention, faudra pas être pressé. Moralité dans le métro comme en politique un changement ça prend du temps.