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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Le grand oral pour deux ministres et des mentions pour les lycées

À commencer par Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur passé ce mardi au crible des questions des sénateurs. "Castaner se défend et coupe des têtes", à la Une du Parisien-Aujourd’hui en FranceChristophe Castaner cible des critiques après les saccages. Mais c’est Libération qui examine le cas Castaner avec le plus de sévérité, car en ouvrant le journal on tombe sur ce titre cruel "Castaner, premier hic de France". Autre grand oral, celui de Jean-Michel Blanquer qui fait la Une du Midi Libre et qui s’est bien mieux passé que celui de Castaner au Sénat. Le ministre de l’Éducation nationale a répondu aux questions d’une centaine de lycéens et collégiens d’Occitanie dans le cadre de la semaine de la Presse à l’école. Au programme, l’information sur Internet, les fake news, le harcèlement ou encore l’interdiction du portable à l’école. En revanche, très peu de questions sur ce que l’on apprend au collège ou au lycée. Malgré ça, le Midi Libre attribue une belle mention à la prestation du ministre. Mais la mention du jour, elle revient surtout au classement des meilleurs lycées qui fait la Une d’un quotidien régional sur deux.

La PQR classe les meilleurs lycées

La République des Pyrénées parle des lycées les plus performants alors que Var Matin s’entête à parler de classement. Justement, il faut arrêter avec ça. En fait, ce n’est pas tout à fait un classement, ce sont les indicateurs de valeur ajoutée des lycées publics ou privés sous contrat. Ces indicateurs permettent d’apprécier l’action des établissements, précise Ouest France. Si vous classez les établissements selon leur réussite au bac et au nombre de mention, vous ne faites que donner une prime aux lycées qui sélectionnent les meilleurs et virent les moins bons avant le bac. Comme ça ils ont 100% de mention, c’est un peu facile. Ce qu’il faut regarder, explique le Dauphiné, c’est la manière dont les établissements accompagnent les élèves de la seconde jusqu’au bac. Et là c’est cohérent car on mesure le travail accompli par le lycée et les enseignants. Un peu comme on apprécie non pas le résultat de l’élève mais sa capacité de progresser. Vous savez comment on appelle ça ? Le mérite. Alors quel Lycée progresse le mieux ? Il y a le lycée Vauban de Lille mais Le Parisien Aujourd’hui en France affine les critères de l’Éducation nationale et propose lui aussi son évaluation.

Alfred Nobel, le lycée qui élargit l’horizon des possibles

Il cite le Lycée Simone Veil à Dijon ou encore le lycée Alfred Nobel à Clichy Sous-Bois en Seine Saint-Denis. Un lycée qui prend les élèves avec de grosses lacunes en français, des difficultés de comportement et qui sur trois ou quatre ans accomplit un miracle, selon les mots du quotidien. 100% de réussite au bac pro, 84% au bac général. Mais David Abiker le répète, ce qui compte c’est d’où on part et où on arrive avec les ados, c’est faire toujours plus et parfois ce sont des tout petits plus comme une équipe de direction qui accueille les lycéens le matin et qui les saluent, des profs qui sortent dans la cour discuter avec les élèves pendant la pause, un soutien scolaire ouvert 10 heures par jour, des prépas à Sciences Po, à Dauphine ou des cours d’éloquence. Ça s’appelle de l’investissement humain dans la durée pour élargir l’horizon des possible, expression d’un prof qui est là depuis 20 ans. "Les résultats dans tous les domaines, y’a pas de secrets, il faut du temps", disait la pub.

L’amiante, un poison à l’école

Libération titre sur "L’amiante, un poison à l’école". Le problème des bâtiments scolaires susceptibles d’être contaminés par l’amiante n’est pas réglé loin de là. Le quotidien cite les chiffres toujours d’actualité de l’Observatoire de la sécurité des établissements d’enseignement. Ceux qui ont été construits avant 1997 n’ont pas été désamiantés : 80% des lycées pro, 77% des lycées généraux, 73% des collèges et 38% des écoles. On a du mal à avoir des chiffres à jour, indique Libération. En revanche, il y a beaucoup de rapports et de plans d’action d’urgence. Mais d’évaluation ou d’état des lieux général, on ne trouve pas vraiment de trace. Jean-Michel Blanquer a bien annoncé la création d’une cellule sur le bâtiment scolaire en octobre, elle ne sera en place qu’à la rentrée 2019. C’est long et peut-être pas à la mesure de l’enjeu.

Facebook, de l’université à la SNCF !

David Abiker termine avec une brève publiée sur le Figaro.fr qui n’a rien à voir avec l’éducation et pourtant. Le site de vente de la SNCF (Oui.sncf) va désormais proposer à ses utilisateurs la possibilité de réserver et payer des billets de train via la messagerie du géant américain du numérique Facebook, Messenger, a annoncé mercredi le groupe ferroviaire. Ça n’a rien a voir avec l’éducation et pourtant. Qui se souvient encore que Facebook a été créé il y a 15 ans pour faciliter les relations entre étudiants à l’université ? 15 plus tard, on y vend des billets de train.