Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Alors que ce jeudi, Europe1 propose une journée spéciale dédiée au premier homme sur la lune, la presse nous projette dans un autre espace-temps, celui de la réforme des retraites. "Réforme des retraites les premières pistes" titre Ouest France , "Vers une simplification radicale" annonce La Croix . "Le gouvernement choisit la méthode douce" explique Le Figaro . Bref, la réforme des retraites si on lit entre les lignes c’est une énorme fusée, avec plusieurs étages de concertation et le lancement ne peut réussir qu’à la condition d’un décollage en douceur pour éviter l’explosion en vol. Mais le voyage sera long, écrit Jean Levallois dans la Presse de la Manch e qui nous rappelle que "la réforme ne sera définitivement en place qu’en 2040" (le temps d’aller sur Mars). Bref, la presse nous annonce ce matin que le compte à rebours a commencé.
Le carburant de la réforme ? L’adhésion des Français
Ils sont partants les Français, ils veulent que ça change, nous explique le Parisien-Aujourd’hui en France . Ils sont plus de 70% à vouloir une réforme avec un système "plus clair, plus juste et surtout plus généreux", ils veulent tout les Français. Et ce mélange d’exigences est explosif. Voilà pourquoi, le rôle de l’ingénieur en chef de la fusée, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire de la réforme est essentiel nous rappelle Maurice Bontinck dans La Charente Libre , "l’expérience de médiateur de la République de Jean-Paul Delevoye, ancien ministre Chiraquien pour désamorcer les mines est essentiel". Et le Figaro revient sur la méthode Delevoye , "co-construire la réforme avec tous les Français, organiser des centaines de réunions, écouter avec une petit équipe de pros autour de lui". Bref, la réforme des retraites c’est des heures de recherche et développement et Delevoye confie au Figaro "le système que nous sommes en train de construire est très regardé à l’étranger, il peut devenir, un modèle Européen". Mais ça prendra du temps.
Un gouvernement en apesanteur
"Ô temps politique suspend ton vol", dirait Lamartine. Dans Libération, Macron devient le maitre du chrono, "le chrono-maître", celui qui "fait durer le suspense pour assoir son pouvoir" . Pour Philippe Artières, directeur de recherche au CNRS, l’attente ne doit pas nous faire peur, "c’est un instant clé du temps politique et les moments qui nous séparent des événements permettent de comprendre ce qui se passe en réalité". Mais dans l’Union, Hervé Chabaud n’est pas dupe : "Le président prend son temps pour nous enfumer, comme s'il fallait beaucoup de légèreté pour réfléchir avec gravité". Légèreté, gravité, on reste dans l’espace mais on se pose un instant sur la planète ONU grâce à La Croix. L’ONU dont le comité des Droits de l’Homme va épingler la France sur l’interdiction de la Burqa . Selon La Croix, qui a ses sources, les éminents juristes des Nations-Unies ont dans le collimateur notre loi de 2010 qui pénalise la dissimulation du visage dans l’espace public, encore l’espace, et qui porte atteinte à la liberté religieuse et fabrique de la discrimination. Le comité des Droits de l’Homme de l’ONU avocat de "l’obscurantisme religieux selon le Pr Laurent Bouvet" sur Twitter ce matin, l’ONU à des années lumières de notre conception de la laïcité.
Ces Français qui mangent liquide
L’Express consacre une enquête à la "very fast food", une poudre à diluer dans du lait ou de l’eau et qui s’avale au petit déjeuner ou à midi pour gagner du temps , encore du temps. Non ce n’est pas un produit pour spationautes, pas davantage un substitut de repas. C’est de la bouffe à boire venue de Californie. Pour les sceptiques c’est plâtreux, parfumé à ce que l’on veut avec, selon certains, un arrière-gout de vomi. Mais pour cet étudiant Lyonnais interrogé par l’Express, à deux ou trois euros le repas c’est pas cher. Sauf qu’il faut mastiquer disent les nutritionniste, c’est bon pour la santé, même les spationautes mâchent. Et puisque ce jeudi matin sur Europe 1, on vous parle de voyage dans l’espace. David Abiker vient de tweeter les photos d’un hôtel ouvert il y a six mois à Vladivostok en Russie qui propose des chambres éclairées, aménagées et décorées à la mode intergalactique. Idéales pour une retraite vers en 2040 ou pour s’envoyer en l’air sur du Jean-Jacques Goldman dont c’est l’anniversaire aujourd’hui.