Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce mardi matin dans la presse, il y a des manifs pour tous où presque. Des manifs pour ceux qui contestent, qui revendiquent et qui protestent. Ceux-là font la Une du quotidien Libération Champagne et ils en ont ras le bol, retraités, salariés, fonctionnaires étudiants ils manifestent aujourd’hui. En Une de l’autre Libération, "La manif pour tous remet le couvert". Les réacs fourbissent leurs armes et leurs slogan, avertit le quotidien. Ils sont également mobilisés mais pas dans la rue, dans une étable à Mazille, les agriculteurs photographiés dans le Journal de Saône-et-Loire autour de leurs élus impuissants . Jamais il n’est tombé aussi peu de pluie dans le département depuis 40 ans, sept millimètres d’eau et cette question, comment payer l’alimentation du bétail qui va manquer ? Un seul moyen, faire du foin pour se faire entendre.
L’appel à fédérer les colères du numéro 1 de la CGT à la Une de l’Humanité.
Interrogé en cette première journée de grève et de mobilisation par l’Humanité, Philippe Martinez a cette phrase prudente "La capacité de mobiliser ne se mesure pas seulement au nombre de manifestants dans la rue" . Alors qu’aura lieu demain la première réunion de concertation sur la réforme des retraites, Martinez défilera aujourd’hui pour l’augmentation des salaires, des pensions, des minima sociaux et contre système de retraite à point. Et l’Opinion explique qu’au-delà de la mobilisation du jour, la mise en place d’un système de retraite à point fusionnant les 42 régimes actuels comporte un maximum de risques sociaux parce qu’elle va concerner justement tout le monde. L’autre enjeu de cette journée concerne Force Ouvrière, poursuit l’Opinion qui scrute la compétition entre la CGT et FO. Le syndicat de Pascal Pavageau prépare, à coup de déclarations fracassantes, les élections professionnelles du 6 décembre prochain, explique l’Opinion en grignotant des places à une CGT affaiblie .
Ils ne manifestent pas encore mais s’y préparent, les militants et sympathisants de la manif pour tous.
"On ne lâche rien !", "Filiation fiction", "Tous nés d’un père et d’une mère"... Ça vous rappelle quelque chose ? L’avis favorable du Conseil national d’Éthique sur la PMA pour toutes il y a 15 jours resserre les rangs de la manif pour tous nous, explique ce matin Libération . La manif pour tous qui espère bien mobiliser, comme elle l’avait fait contre le mariage pour tous il y a cinq ans. Elle peut compter sur des soutiens de poids à commencer par un fichier de 450.000 personnes et des portes-paroles de plus en plus nombreux dans les médias. Elle compte aussi sur Emmanuel Macron lui-même qui d’une part, à promis la PMA certes mais qui de l’autre, a déclaré en avril dernier vouloir réparer le lien abîmé de l’Église avec l’État, rappelle Libération. Un président coincé entre les élections européennes, la dangereuse réforme des retraites (encore elle) et ses engagements mais qui pourra toujours compter sur Les marcheurs de LREM, dont le Figaro nous livre ce matin le portrait robot sur la base d’une étude du Think Tank Terra Nova . Le marcheur est plutôt un homme, diplômé, aisé, urbain, proeuropéen. Mais il a un gros défaut, ce n’est pas le genre à descendre dans la rue pour défendre son président.
"Les militants Vegan pour les nuls", c’est dans Ouest France ce matin.
Le quotidien propose un guide du militant végan dont certains se radicalisent depuis des semaines. Il y a le flexitarien qui ne mange que des légumes mais il s’autorise des écarts de temps en temps. Le végétarien qui exclut toute chair animale. Le végétalien qui ne mange même pas du lait, du miel ou des œufs. Le welfariste qui mange de tout mais qui veut que l’on traite correctement les animaux (on l’est tous un peu désormais). Vous avez aussi le Végan qui lui est un végétalien qui ne porte pas de cuir, de soie, de fourrure et enfin l’abolitionniste qui s’oppose à toute exploitation de l’animal. Voilà comme ça vous saurez les distinguer quand il vous empêcheront d’acheter un rosebeef chez le boucher.
D’autre militants ce matin dans la presse, des militantes, féministes, et japonaises qui veulent elles aussi pratiquer le sumo. L’Humanité raconte la guerre que livrent ces japonaises exclue du dohyo, le tatami des sumotori . Elles n’ont pas le droit d’y poser le début du petit orteil. Le mouvement metoo les a galvanisés. Exclues depuis toujours de cet espace de combat exclusivement masculin et quasi sacré, elles revendiquent le droit de s’y battre. L’idée progresse mais c’est long et leurs opposants traditionalistes leur opposent cet argument vieux de 500 ans : "Vers 1600, les femmes n’avait même le droit de se mêler aux spectateurs en prévention des disputes qui pouvaient éclater à la fin d’un combat entre les soutiens du vainqueur et ceux du perdants". Le féminisme est plus que jamais un sport de combat.